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Enterre Mon Coeur à Wounded Knee: Une Histoire Américaine, 1860-1890

Enterre Mon Coeur à Wounded Knee: Une Histoire Américaine, 1860-1890

Titel: Enterre Mon Coeur à Wounded Knee: Une Histoire Américaine, 1860-1890 Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Dee Brown
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Même si la région de la Powder se trouvait en dehors de la réserve permanente, elle faisait en fait partie du territoire réservé à la chasse. Si certains Sioux préféraient vivre sur leur territoire de chasse plutôt que sur la réserve, ils le pouvaient. De même, ils n’étaient pas obligés d’aller sur la réserve pour faire du troc et obtenir des vivres.
    C’est ainsi que, pour la seconde fois en deux ans, Red Cloud remporta une victoire contre le gouvernement des États-Unis, sauf que cette fois-ci, il avait été aidé par un Iroquois. Il marqua sa gratitude en s’avançant et en serrant la main du commissaire. « Hier, quand j’ai vu le traité et tous les mensonges qu’il contenait, j’ai ressenti une grande colère, et je suppose qu’il en a été de même pour toi (…). Maintenant, je suis satisfait (…). Nous sommes trente-deux nations et nous avons une maison des conseils, exactement comme vous. Nous y avons tenu un conseil avant de venir, et la demande que je t’ai faite vient des chefs qui sont restés là-bas. Nous sommes tous pareils. »
    La réunion se termina dans un esprit d’amitié. Red Cloud demanda à Donehogawa de dire au Grand Père qu’il n’avait plus rien à discuter avec lui et qu’il était prêt à prendre le cheval de fer pour rentrer chez lui.
    Cox, tout sourires à présent, informa le chef oglala que le gouvernement avait prévu pour les Sioux une visite à New York sur le chemin du retour.
    « Je ne veux pas faire de détour, répondit Red Cloud. Je veux rentrer directement. J’ai vu assez de villes (…). Je n’ai rien à faire à New York. Je veux rentrer en prenant le même chemin qu’à l’aller. Les Blancs sont partout les mêmes. Je les vois tous les jours. »
    Plus tard, apprenant qu’il avait été invité à faire un discours aux habitants de New York, il se ravisa. L’ovation enthousiaste que le public lui fit au Cooper Institute le stupéfia. Pour la première fois, il avait la possibilité de s’adresser à la population, au lieu de parler à des officiels du gouvernement.
    « Nous voulons rester en paix, déclara-t-il au public. Voulez-vous nous aider ? En 1868, des hommes sont venus avec des documents. Nous ne pouvions pas les lire, et ces hommes ne nous ont pas dit ce qu’ils contenaient réellement. Nous pensions que le traité prévoyait le démantèlement des forts et la fin des combats. Mais ces hommes ont voulu déplacer notre comptoir jusqu’au Missouri, ce que nous avons refusé, parce que nous voulions des négociants là où nous vivions. Quand je suis arrivé à Washington, le Grand Père m’a expliqué ce que contenait le traité, et il m’a montré que les interprètes m’avaient trompé. Tout ce que je veux, c’est quelque chose de juste et de bon. J’ai tenté de l’obtenir auprès du Grand Père. Je n’ai pas tout à fait réussi. »
    En effet, Red Cloud n’avait pas tout à fait réussi à obtenir ce qu’il estimait être juste et bon. Certes, il revint à Fort Laramie avec le sentiment d’avoir beaucoup d’amis blancs dans l’Est, mais de nombreux ennemis blancs l’attendaient dans l’Ouest. Pionniers avides de terres, fermiers, transporteurs, colons entre autres ne voulaient surtout pas d’une agence sioux à proximité de la riche vallée de la Platte, et ils le firent savoir haut et fort à Washington.
    Pendant l’été et l’automne 1870, Red Cloud et son lieutenant, Man-Afraid-of-His-Horses, ne ménagèrent pas leurs efforts pour promouvoir la paix. À la demande de Donehogawa, ils rassemblèrent des dizaines de chefs puissants et les amenèrent à Fort Laramie pour participer à un conseil censé déterminer l’emplacement de l’agence sioux. Ils persuadèrent Dull Knife et Little Wolf, chefs des Cheyennes du Nord, Plenty Bear, chef des Arapahos du Nord, Chief Grass, un Sioux Blackfoot et Big Foot, un Miniconjou, lequel s’était toujours méfié des Blancs, de se joindre à eux. Sitting Bull, lui, ne voulait entendre parler ni de traité, ni de réserve. « Les Blancs ont mis une mauvaise médecine sur les yeux de Red Cloud, dit-il, afin qu’il voie tout exactement comme ils l’entendent. »
    Mais c’était là sous-estimer la ténacité et l’habileté de Red Cloud. Lorsque le chef oglala découvrit lors du conseil que les représentants du gouvernement comptaient déplacer l’agence sioux à plus de soixante-dix kilomètres au nord de la Platte, à Raw Hides Buttes, il leur

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