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Enterre Mon Coeur à Wounded Knee: Une Histoire Américaine, 1860-1890

Enterre Mon Coeur à Wounded Knee: Une Histoire Américaine, 1860-1890

Titel: Enterre Mon Coeur à Wounded Knee: Une Histoire Américaine, 1860-1890 Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Dee Brown
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proposait était de tous les convertir. Lorsqu’il se rendit compte qu’Ely Parker (Donehogawa) faisait preuve d’une grande tolérance pour les religions primitives des Indiens, il se prit d’une haine violente pour le commissaire « païen » et démissionna.
    Les ennemis politiques de Donehogawa virent dans la lettre de Welsh une occasion idéale pour l’écarter de ses fonctions. Une semaine plus tard, le comité des finances de la Chambre des représentants adopta une résolution pour enquêter sur les accusations portées contre le commissaire aux Affaires indiennes et le convoqua pour un interrogatoire qui dura plusieurs jours. Welsh fournit une liste de treize chefs d’accusation, dont Donehogawa dut prouver l’absence de fondements. À l’issue de l’enquête, le commissaire fut disculpé de toutes les accusations et même félicité pour avoir convaincu les tribus indiennes « que le gouvernement était honnête et digne de confiance », permettant ainsi au Trésor d’économiser des millions de dollars en prévenant une nouvelle guerre dans les Plaines.
    Seuls les amis proches de Donehogawa surent à quel point cette affaire l’avait affecté. Il s’estimait trahi par Welsh, surtout quand celui-ci sous-entendait qu’en tant qu’indien « tout proche de la barbarie », il n’était pas digne de la fonction de commissaire aux Affaires indiennes. Pendant plusieurs mois, Donehogawa s’interrogea sur ce qu’il devait faire. Il désirait par-dessus tout aider à l’avancement de sa race, mais s’il restait à son poste et était constamment harcelé par des ennemis qui lui reprochaient d’être lui-même un Indien, il risquait de faire à son peuple plus de tort que de bien. Par ailleurs, son maintien à ce poste pouvait, sur le plan politique, se révéler un handicap pour son vieil ami le président Grant.
    À la fin de l’été 1871, il démissionna. En privé, il expliqua à ses amis qu’il partait parce qu’il était devenu une pierre d’achoppement, tout en affirmant publiquement qu’il voulait entrer dans les affaires afin de mieux subvenir aux besoins de sa famille. Comme il l’avait prévu, la presse l’attaqua, suggérant qu’il avait certainement été lui-même un membre du « cartel indien », un Judas pour son propre peuple.
    Donehogawa n’avait que faire de telles accusations. Au bout d’un demi-siècle de lutte, il s’était habitué aux préjugés de l’homme blanc. Il partit à New York, où il fit fortune – c’était l’Âge d’or de la finance. Ainsi vécut et mourut Donehogawa, Gardien de la Porte de l’Ouest de la Longue-Maison des Iroquois.

Jeune, je parcourais ce pays d’est en ouest à pied, sans rencontrer personne d’autre que des Apaches. Bien des étés plus tard, j’ai repris le même chemin et vu qu’une autre race d’hommes était venue s’emparer de cette terre. Comment cela est-ce possible ? Pourquoi les Apaches attendent-ils la mort – pourquoi ne retiennent-ils leur vie que du bout des ongles ? Ils errent dans les collines et les plaines en priant que le ciel leur tombe dessus. Les Apaches formaient autrefois une grande nation ; ils ne sont à présent plus qu’une poignée, et c’est pour cette raison qu’ils veulent mourir.
    Cochise,
    de la tribu des Apaches Chiricahuas
    Je ne veux plus courir dans les montagnes ; je veux conclure un grand traité (…). Je tiendrai parole jusqu’à ce que les pierres fondent (…). Dieu a créé l’homme blanc et Dieu a créé l’Apache, et l’Apache a droit à cette terre tout autant que l’homme blanc. Je veux un traité qui durera, afin que Blancs et Apaches puissent parcourir ce pays sans problème.
    Delshay,
    de la tribu des Apaches Tontos
    Sans ce massacre, il y aurait eu beaucoup plus d’indiens ici ; mais après, qui aurait pu supporter cet endroit ? Quand j’ai conclu la paix avec le lieutenant Whitman, mon cœur était gonflé de bonheur. Les habitants de Tucson et de San Xavier doivent être fous. Ils ont agi comme s’ils n’avaient ni cœur ni cervelle (…). Il fallait vraiment qu’ils aient soif de notre sang (…). Ces gens de Tucson écrivent pour les journaux leur version de l’histoire. Les Apaches n’ont personne pour raconter leur histoire.
    Eskiminzin,
    de la tribu des Apaches Aravaipas
    Après la visite de Red Cloud pendant l’été 1871, le commissaire Ely Parker discuta avec d’autres officiels du gouvernement de l’opportunité de faire

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