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Enterre Mon Coeur à Wounded Knee: Une Histoire Américaine, 1860-1890

Enterre Mon Coeur à Wounded Knee: Une Histoire Américaine, 1860-1890

Titel: Enterre Mon Coeur à Wounded Knee: Une Histoire Américaine, 1860-1890 Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Dee Brown
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détonations provenant des tipis des Sioux Blackfoots que les tribus installées dans le centre du village surent que le chef d’escadron Marcus Reno avait lancé une attaque surprise contre l’extrémité sud du campement. « Ainsi, les soldats nous sont tombés dessus. Leurs balles faisaient vibrer les perches des tipis. (…) Les femmes et les enfants criaient, terrifiés à l’idée d’être tués, mais les hommes, les Hunkpapas et les Blackfoots, les Oglalas et les Miniconjous ont sauté sur leurs chevaux et foncé vers l’ennemi. On apercevait toujours les soldats de Longue-Chevelure au loin. Nos hommes, pris au dépourvu par une attaque venant d’un endroit d’où ils ne s’attendaient pas à voir venir le danger, se sont lancés dans la bataille en entonnant le chant du combat. »
    Black Elk, un jeune Oglala de treize ans, nageait avec ses camarades dans les eaux de la Little Bighorn. Il commençait à faire très chaud sous le soleil au zénith quand il entendit un crieur hurler dans le campement hunkpapa : « Les soldats arrivent ! Ils chargent ! Ils arrivent ! » L’alerte fut relayée par un crieur oglala. Black Elk l’entendit ainsi retentir d’un campement à l’autre jusqu’à celui des Cheyennes, à l’extrémité nord du groupe de villages. »
    Le cri d’alarme parvint aux oreilles de Low Dog, un chef oglala. « Je n’arrivais pas à y croire. Je pensais que c’était une fausse alerte. J’étais persuadé qu’il était impossible que les Blancs nous assaillent, tellement nous étions forts. (…) Et pourtant, c’était vrai. Je me suis préparé sans perdre de temps. Quand je suis sorti de mon tipi mon fusil à la main, l’attaque avait commencé à l’extrémité du village où se trouvaient Sitting Bull et les Hunkpapas. »
    Iron Thunder, qui était dans le campement miniconjou, raconte : « J’ignorais tout de l’attaque lancée par Reno jusqu’à ce que ses hommes soient tellement près que leurs balles sifflaient entre nos tipis. La confusion la plus extrême régnait dans le village. Les chevaux paniquaient au point que nous n’avons pas réussi à les attraper. »
    D’après Crow King, les cavaliers de Reno commencèrent à tirer à environ quatre cents mètres du campement hunkpapa. Les Hunkpapas et les Sioux Blackfoots reculèrent lentement, pour laisser le temps aux femmes et aux enfants de se mettre à l’abri. « D’autres Indiens ont pris nos chevaux. À ce stade de la bataille, nous avions suffisamment de guerriers pour contre-attaquer. »
    Two Moon faisait alors boire ses mustangs près du campement cheyenne, à cinq kilomètres au nord. « Je les ai lavés à l’eau fraîche, puis me suis baigné. Je suis revenu à pied. Arrivé près de mon dpi, j’ai regardé dans la direction du village de Sitting Bull en aval et ai vu un grand nuage de poussière s’élever dans les airs. On aurait dit un tourbillon. Un cavalier sioux est arrivé en trombe peu après en criant : “Les soldats ! Les soldats arrivent ! Plein de soldats blancs !” »
    Two Moon ordonna aux guerriers cheyennes d’aller chercher leurs montures et aux femmes de se cacher loin du village. « Je me suis rué vers le campement de Sitting Bull. Les soldats [les hommes de Reno] avaient formé une ligne. Les Indiens couvraient la plaine. Les Blancs ne savaient plus où donner de la tête. J’ai vu les Sioux avancer, puis les Blancs, puis d’autres Sioux arriver, et tous ils tiraient. L’air était saturé de fumée et de poussière. Les soldats ont battu en retraite et sont tombés dans la rivière comme les bisons quand ils fuient. »
    Ce fut un certain Pizi, un Hunkpapa musclé, au torse puissant, âgé de trente-six ans, qu’on appelait également Gall, qui repoussa l’attaque des troupes de Reno avec les guerriers qu’il avait rassemblés. Orphelin, il avait été élevé par la tribu. Il s’était fait remarquer tout jeune homme par ses talents à la chasse et à la guerre. Sitting Bull l’aimait comme un frère. Quelques années auparavant, alors que les négociateurs blancs tentaient de persuader les Sioux de devenir fermiers, comme le prévoyait le traité de 1868, Gall s’était rendu à Fort Rice pour parler au nom des Hunkpapas. « Nous sommes nés nus, dit-il, et avons appris à chasser le gibier et à en tirer notre subsistance. Vous nous dites que nous devons apprendre à cultiver la terre, à vivre dans une maison, et à adopter votre mode de

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