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Enterre Mon Coeur à Wounded Knee: Une Histoire Américaine, 1860-1890

Enterre Mon Coeur à Wounded Knee: Une Histoire Américaine, 1860-1890

Titel: Enterre Mon Coeur à Wounded Knee: Une Histoire Américaine, 1860-1890 Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Dee Brown
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n’avaient fait la guerre aux États-Unis. Pourtant, quelqu’un à Washington fit en sorte que le Congrès alloue la somme de vingt-cinq mille dollars « au déplacement des Poncas jusqu’au Territoire Indien, et à leur installation là-bas, avec le consentement de ladite tribu ». Ces derniers mots furent, comme par hasard, oubliés, de même que les dispositions du traité interdisant aux Blancs de s’installer sur les terres ponças ; cela faisait dix ans que les colons blancs les grignotaient et louchaient sur les riches plaines alluviales où poussaient le plus beau maïs indien de toutes les Plaines.
    Les Poncas entendirent pour la première fois parler de leur déplacement imminent dans les premiers jours du mois de janvier 1877, par l’intermédiaire d’un inspecteur des Affaires indiennes, Edward C. Kemble. « Un Blanc est venu nous voir après Noël, devait expliquer plus tard le chef White Eagle. Nous ignorions tout de sa venue. Il est arrivé comme ça, sans crier gare. On nous a rassemblés dans l’église et là, on nous a expliqué la raison de sa venue. »
    Voici la suite, racontée par White Eagle :
    « Le Grand Père à Washington dit que vous devez partir, et c’est pourquoi je suis ici, a annoncé cet homme.
    — Ami, tu nous apprends la nouvelle de façon plutôt brusque, ai-je répondu. En général, quand le Grand Père a une affaire à régler avec nous, il envoie des messages à la tribu tout entière. Toi, tu viens sans crier gare.
    — Je t’assure, le Grand Père dit que vous devez partir, a-t-il insisté.
    — Ami, je veux que tu lui envoies une lettre, et si c’est vraiment cela qu’il dit, alors qu’il nous fasse venir à Washington. S’il doit en être ainsi, et si je l’apprends de la manière qui convient, je considérerai que tu dis la vérité.
    — Je vais lui envoyer un message », a-t-il dit. Il a utilisé les fils-qui-chantent. Il a envoyé un message par télégraphe, que le Grand Père a reçu très vite.
    « Le Grand Père dit que tu dois venir à Washington avec dix des chefs de ta tribu, a expliqué le Blanc. Mais tu dois d’abord aller voir la réserve, et une fois que tu en auras traversé une partie, te rendre à Washington. Va dans la région où il fait chaud [le Territoire Indien] et si tu y vois une terre qui te semble bonne, dis-le au Grand Père. De même, dis-lui si tu repères des terres mauvaises ; il faut que tu lui en parles dans les deux cas. »
    Ainsi, nous sommes allés dans cette région chaude. Nous sommes partis du terminus de la ligne de chemin de fer, avons traversé le territoire des Osages, puis la région où il y a toutes ces pierres, et le lendemain matin, nous sommes arrivés dans le pays des Kaws ; et en quittant la réserve du Kansas, nous sommes arrivés à Arkansas City et ainsi, après avoir visité les terres de deux de ces tribus indiennes et vu cette région pleine de pierres et ces arbres tout petits, je suis arrivé dans cette ville de Blancs. Nous avons été malades deux fois et nous avons vu comment étaient les gens qui vivent là-bas, et ces pierres et ces rochers, et nous nous sommes dit que ces deux tribus ne pouvaient pas s’en sortir.
    Le lendemain matin, le Blanc nous a dit : « Allons voir la région de la Shicaska River. »
    Je lui ai répondu : « Ami, j’ai vu ces terres-ci et j’ai été malade pendant le trajet. Cela suffit, je veux voir le Grand Père. Tout de suite. Emmène-moi à Washington. Ces deux tribus sont démunies, malades, ces terres sont pauvres. J’en ai vu assez.
    — Non, a-t-il fait, il y a d’autres terres à voir dans le Territoire Indien.
    — Ami, ai-je répondu, emmène-moi, je t’en prie, voir le Grand Père. Tu m’as promis que nous pourrions lui dire ce que nous avions vu de bon ou de mauvais, et c’est ce que je souhaite faire.
    — Non, a-t-il dit. Si tu acceptes de prendre l’une de ces terres, je t’emmènerai à Washington. Sinon, tant pis.
    — Si tu refuses, ramène-moi chez moi.
    — Non, peu importe ce que tu dis, je ne t’emmènerai pas voir le Grand Père. Et il n’a pas stipulé que je devais te ramener dans ton pays.
    — Que dois-je faire, alors ? ai-je demandé. Tu ne veux pas me conduire à Washington, et tu refuses de me ramener chez moi. Tu disais que le Grand Père voulait me voir, mais maintenant, ça n’est plus le cas. Tu as menti, tu n’as pas dit la vérité.
    — Je ne vous ramènerai pas chez vous. Vous pouvez

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