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Enterre Mon Coeur à Wounded Knee: Une Histoire Américaine, 1860-1890

Enterre Mon Coeur à Wounded Knee: Une Histoire Américaine, 1860-1890

Titel: Enterre Mon Coeur à Wounded Knee: Une Histoire Américaine, 1860-1890 Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Dee Brown
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21 mars, trois chefs de second rang, Chato, Chihuahua et Bonito, attaquèrent un campement de prospecteurs non loin de Tombstone. Dès qu’il eut vent de l’incident, Crook prépara son entrée au Mexique. Il fallut cependant des semaines à ses éclaireurs pour localiser le camp de base des Chiricahuas, dans la Sierra Madre mexicaine.
    En mai, la Saison-où-les-feuilles-sont-vert-foncé, Géronimo fit un raid contre des Mexicains afin de leur voler du bétail. Les soldats mexicains qui le poursuivirent tombèrent dans une embuscade et furent impitoyablement défaits. Alors qu’il faisait route vers son camp de base, Géronimo apprit de la bouche d’un des gardes qu’il y avait laissés que Loup-Gris, c’est-à-dire Crook, s’était emparé des lieux et avait capturé toutes les femmes et les enfants.
    Jason Betzinez, l’un des cousins de Géronimo, devait par la suite raconter comment le chef choisit deux de ses guerriers les plus âgés pour aller à la rencontre de Loup-Gris avec un drapeau blanc et savoir quel était son but. « Au lieu de remonter sur le sommet de la colline où se trouvait Géronimo, raconte Betzinez, les deux hommes se sont arrêtés à mi-pente et nous ont demandé de descendre. (…) Nos guerriers sont descendus et se sont dirigés vers la tente du général Crook, où, au terme d’une longue réunion entre chefs, ils ont fait leur reddition au général. »
    En fait, il fallut trois pourparlers entre Géronimo et Crook pour qu’un accord soit conclu. Le chef apache déclara qu’il avait toujours voulu la paix mais qu’il avait été maltraité par de mauvais Blancs à San Carlos. Crook déclara qu’il voulait bien le croire, mais que si Géronimo souhaitait retourner sur la réserve, lui-même veillerait à ce qu’il y soit traité correctement. Les Chiricahuas qui feraient de même devraient par contre travailler la terre ou élever des troupeaux pour gagner leur vie. « Je ne te prends pas tes armes, ajouta le général, parce que je n’ai pas peur de toi. »
    Géronimo apprécia les façons brusques et franches de Crook, mais lorsque ce dernier lui annonça qu’il devait regagner l’Arizona avec les siens d’ici un ou deux jours, il décida de le mettre à l’épreuve, afin de s’assurer que sa confiance n’était pas feinte. Il affirma avoir besoin de plusieurs mois pour rassembler son peuple. « Je resterai ici, déclara-t-il, jusqu’à ce que j’aie regroupé tous les Chiricahuas, hommes, femmes et enfants. » Il proposa d’amener son peuple à San Carlos avec l’aide de Chato.
    À sa grande surprise, Crook accepta. Le 30 mai, sa colonne prit la route du Nord, accompagnée de deux cent cinquante et une femmes avec des enfants et de cent vingt-trois guerriers, dont Loco, Mangas (le fils de Mangas Coloradas), Chihuahua, Bonito, et même le vieux Nana – en somme tous les chefs de guerre à l’exception de Géronimo et de Chato.
    Huit mois passèrent. Vint alors le tour de Crook d’être étonné. En effet, au mois de février 1884, Géronimo et Chato, fidèles à leur parole, traversèrent la frontière et gagnèrent San Carlos sous escorte. « Malheureusement, raconte Jason Betzinez, Géronimo commit l’erreur d’amener avec lui un gros troupeau volé à des Mexicains. Pour lui, il n’y avait rien de plus naturel puisqu’il ne faisait qu’apporter à ses frères de quoi subvenir à leurs besoins. Mais les autorités, qui ne l’entendaient pas de cette oreille, saisirent le bétail. » L’honnête Crook ordonna la vente des bêtes, dont il remit le produit – 1702,50 dollars – au gouvernement mexicain afin qu’il distribue l’argent aux propriétaires qu’il parviendrait à retrouver.
    Pendant plus d’un an, Crook put claironner que « pas un acte de violence, pas une déprédation » n’avait été commis par les Indiens d’Arizona et du Nouveau-Mexique. Géronimo et Chato rivalisèrent d’efforts pour développer leurs ranchos respectifs, tandis que le général veillait à ce que leur agent distribue des rations adaptées et en quantités suffisantes. Pourtant, à l’extérieur de la réserve et des postes de l’armée, nombreux étaient ceux qui accusaient Crook d’être trop laxiste avec les Indiens. Les journaux auxquels il avait reproché de faire circuler « toutes sortes de mensonges à propos des Indiens » se retournaient à présent contre lui. Certains colporteurs de fausses rumeurs allèrent jusqu’à affirmer

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