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Enterre Mon Coeur à Wounded Knee: Une Histoire Américaine, 1860-1890

Enterre Mon Coeur à Wounded Knee: Une Histoire Américaine, 1860-1890

Titel: Enterre Mon Coeur à Wounded Knee: Une Histoire Américaine, 1860-1890 Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Dee Brown
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trouver les rebelles chiricahuas. Il eut le plaisir d’apprendre que Chato et Alchise, le plus jeune fils de Cochise, s’étaient tous deux portés volontaires pour partir à la recherche de Géronimo.
    À l’approche de l’automne, il devint clair que Crook serait de nouveau forcé de traverser la frontière avec le Mexique. Les ordres qu’il avait reçus de Washington étaient on ne peut plus explicites : tuer les fugitifs ou obtenir leur reddition sans conditions.
    Les Chiricahuas avaient à ce moment-là découvert que des unités de l’armée mexicaine les attendaient dans la Sierra Madre. Pris entre d’une part les Mexicains qui voulaient les tuer et d’autre part les Américains qui étaient prêts à les prendre comme prisonniers, Géronimo et les autres chefs finirent par décider de suivre les conseils de Chato et d’Alchise.
    Le 25 mars, les chefs apaches « hostiles » rencontrèrent Crook à quelques kilomètres au sud de la frontière, à Cañon de los Embudos. Au bout de trois jours de discussions pleines d’émotions, les Chiricahuas acceptèrent de se rendre. Crook leur précisa alors qu’ils devaient capituler sans conditions. Lorsqu’ils lui demandèrent ce que cela voulait dire, le général leur répondit sans détours qu’ils seraient probablement emmenés quelque part tout là-bas dans l’Est, en Floride, où ils seraient prisonniers. Les Apaches répliquèrent alors qu’ils refuseraient de se rendre tant que Loup-Gris ne s’engageait pas à ce qu’ils puissent revenir sur leur réserve au bout de deux ans. Crook réfléchit. Le marché lui semblait juste. Sûr de pouvoir convaincre Washington qu’une reddition dans de telles conditions valait mieux que rien, il accepta.
    « Je remets mon sort entre tes mains, déclara Géronimo. Fais de moi ce que tu veux. Je me rends. Il fut un temps où j’étais libre comme le vent. Maintenant, je capitule devant toi et c’est fini. »
    À la fin du conseil, Alchise supplia Crook d’avoir pitié de ces frères chiricahuas un temps égarés. « Ce sont tous nos amis maintenant, et je suis content qu’ils se soient rendus, parce qu’ils font tous partie du même peuple – nous sommes une seule et même famille. Quand tu tues un cerf, ses membres font tous partie de son corps ; c’est la même chose avec les Chiricahuas. (…) À présent, nous voulons parcourir les routes seuls, sans barrières, boire l’eau des rivières des Américains, et ne plus nous cacher dans les montagnes ; nous voulons mener une vie confortable, sans dangers. Je suis très content que les Chiricahuas se soient rendus, heureux d’avoir pu parler pour eux. (…) Je ne t’ai jamais raconté de mensonge, pas plus que tu ne m’as menti, et maintenant j’affirme que ces Chiricahuas veulent sincèrement faire ce qui est bien et vivre en paix. Si tel n’est pas le cas, que je sois un menteur et que tu cesses de me croire. Tout est pour le mieux. Tu pars bientôt pour Fort Bowie ; je veux que tu emportes avec toi dans ta poche tout ce qui a été dit aujourd’hui. »
    Ne doutant pas un instant que les Chiricahuas viendraient à Fort Bowie avec ses éclaireurs, Crook s’y rendit au plus vite afin de télégraphier au Département de la Guerre à Washington les termes de l’accord passé avec les chefs. La réponse qu’il reçut le consterna. « Impossible d’accepter la reddition des chefs hostiles si ces derniers exigent de revenir sur la réserve au bout de deux ans de captivité. » Ainsi, Loup-Gris avait de nouveau fait une promesse qu’il ne pouvait tenir. Pour couronner le tout, il apprit le lendemain que Géronimo et Naiche avait quitté l’escorte à quelques kilomètres au sud de Fort Bowie et qu’ils avaient pris la direction du Mexique. Avec l’aide de généreuses rasades de whisky, un négociant du cartel de Tucson leur avait fait croire que les citoyens blancs de l’Arizona les pendraient s’ils revenaient. D’après Jason Betzinez, Naiche, fin saoul, avait tiré en l’air avec son arme. « Géronimo a cru qu’il y avait une bataille avec les troupes. Naiche et lui ont fui à la débandade, suivis de quelque trente partisans. » La vérité n’était peut-être pas aussi simple. « Je craignais d’être trahi, expliqua par la suite Géronimo, et c’est quand nous avons eu tous ces soupçons que nous avons fait demi-tour. » Quant à Naiche, voici les explications qu’il donna à Crook : « J’avais peur

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