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Enterre Mon Coeur à Wounded Knee: Une Histoire Américaine, 1860-1890

Enterre Mon Coeur à Wounded Knee: Une Histoire Américaine, 1860-1890

Titel: Enterre Mon Coeur à Wounded Knee: Une Histoire Américaine, 1860-1890 Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Dee Brown
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avril 1882, ils retournèrent à White Mountain, bien armés et équipés et décidés à libérer leur peuple ainsi que tous les autres Apaches qui voudraient rejoindre le Mexique avec eux. L’initiative était audacieuse. Ils gagnèrent au galop le village du chef Loco et persuadèrent la plupart des Chiricahuas et des Apaches de Warm Springs de les suivre.
    Six compagnies de cavalerie commandées par le colonel George A. Forsyth (qui avait survécu à la bataille où Roman Nose avait été tué, voir à ce propos le chapitre  7), se lancèrent à leur poursuite. Elles les rattrapèrent à Horse Shoe Canyon, mais grâce à une manœuvre magistrale, l’arrière-garde apache retarda l’avancée des soldats suffisamment longtemps pour que le reste de la bande traverse la frontière du Mexique. C’est là que la catastrophe tomba sur eux, les prenant par surprise. Ils se retrouvèrent nez à nez avec un régiment d’infanterie mexicain, qui massacra la plupart des femmes et des enfants se trouvant à l’avant de la colonne.
    Parmi les chefs et les guerriers qui parvinrent à s’échapper figuraient Loco, Naiche, Chato et Géronimo. Aigris, diminués en nombre, ils ne tardèrent pas à rejoindre Nana et ses guérilleros. Pour tous, la guerre était une question de survie.
    Les incidents qui s’étaient produits à White Mountain avaient à chaque fois provoqué l’envoi de troupes supplémentaires. Les soldats grouillaient – à Fort Thomas, à Fort Apache, à Fort Bowie – et chaque nouveau régiment qui arrivait alimentait l’agitation des Apaches de la réserve et provoquait des fuites vers le Mexique, et bien sûr, des raids contre les ranchs se trouvant sur le chemin des fuyards.
    Afin de remettre de l’ordre dans ce chaos, l’armée fit de nouveau appel au général George Crook. L’homme qui avait quitté l’Arizona dix ans plus tôt pour aller se battre contre les Sioux et les Cheyennes dans le Nord avait bien changé. Des tribus sioux et cheyennes, mais aussi des Poncas à l’occasion du procès de Standing Bear, il avait appris que les Indiens étaient des êtres humains, point de vue que la plupart de ses camarades officiers n’avaient pas encore adopté.
    Le 4 septembre 1882, Crook prit le commandement du Département de la Guerre en Arizona à Whipple Barracks, avant de gagner au plus vite la réserve de White Mountain. Il tint conseil avec les Apaches à San Carlos et à Fort Apache ; il s’entretint individuellement et en privé avec certains des membres de la tribu. « Je me rendis compte immédiatement que régnait chez toutes les bandes apaches une méfiance générale à notre égard, devait-il expliquer plus tard. Je ne parvins à les faire parler qu’au prix de grandes difficultés. Mais une fois leurs soupçons dissipés, ils conversèrent avec moi en toute liberté. Ils me dirent (…) qu’ils n’avaient plus confiance en qui que ce soit et ne savaient pas qui et quoi croire, que des individus irresponsables ne cessaient de leur dire qu’ils allaient être privés de leurs armes, attaqués par les troupes sur la réserve et emmenés loin de leur pays, et qu’ils en arrivaient à la conclusion qu’il était plus viril de mourir les armes à la main que d’être ainsi éliminés. » Crook acquit la conviction que les Apaches des réserves « avaient non seulement les meilleures raisons du monde de se plaindre, mais qu’ils avaient fait preuve d’une prudence exceptionnelle en maintenant la paix. »
    Crook découvrit rapidement au cours de son enquête que les Indiens avaient été « dépouillés de leurs rations et des marchandises achetées par le gouvernement pour subvenir à leurs besoins par des agents véreux et des Blancs dénués de tout scrupule ». Il trouva de nombreuses preuves attestant de la volonté des Blancs de provoquer une réaction violente des Apaches afin de les chasser de la réserve, ce qui permettrait de s’emparer des terres.
    Crook ordonna que les Blancs occupant illégalement le territoire et les prospecteurs quittent la réserve, puis exigea la coopération totale du Bureau des Affaires indiennes pour introduire des réformes. Au lieu d’être forcées de vivre près de San Carlos ou Fort Apache, les différentes bandes apaches se virent offrir le choix de l’endroit où elles désiraient bâtir leurs maisons et leurs ranchs. Des contrats pour la fourniture de foin furent passés avec les Apaches, et non avec des Blancs ;

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