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Enterre Mon Coeur à Wounded Knee: Une Histoire Américaine, 1860-1890

Enterre Mon Coeur à Wounded Knee: Une Histoire Américaine, 1860-1890

Titel: Enterre Mon Coeur à Wounded Knee: Une Histoire Américaine, 1860-1890 Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Dee Brown
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affrontements contre des fermiers et des soldats, les fuyards finirent par atteindre Ojo Caliente. Ils restèrent là un an, gardés par des soldats de Fort Wingate, jusqu’à ce que fin 1878 parviennent les ordres de les ramener à San Carlos.
    Victorio supplia les officiers de l’armée de laisser ses frères vivre à l’endroit où ils étaient nés. Lorsqu’il comprit qu’il n’obtiendrait jamais gain de cause, il s’écria : « Vous pouvez prendre nos femmes et nos enfants dans vos chariots, mais mes hommes ne vous suivront jamais ! »
    Accompagné d’environ quatre-vingts guerriers, il s’enfuit alors dans les Mimbres Mountains. L’hiver loin de leurs familles fut dur. En février 1878, Victorio et quelques-uns de ses hommes se présentèrent au poste d’Ojo Caliente et proposèrent de se rendre si l’armée laissait leurs familles quitter San Carlos. L’armée fit attendre sa décision pendant plusieurs semaines, avant d’annoncer qu’elle optait pour un compromis. Les Apaches de Victorio pourraient s’établir au Nouveau-Mexique, mais il leur faudrait cohabiter avec les Mescaleros à Tularosa. Victorio accepta, et pour la troisième fois en deux ans, ses frères et lui durent commencer une nouvelle vie.
    L’été 1879, Victorio fit l’objet d’une accusation de meurtre et de vol de chevaux, faits commis longtemps auparavant. Des policiers entrèrent sur la réserve pour l’arrêter. Il s’échappa et décida cette fois-ci de ne plus jamais se placer à la merci des Blancs en vivant sur une réserve. Il était désormais convaincu que son sort était scellé, et qu’à moins de se battre comme ils l’avaient fait au Mexique à l’arrivée des Espagnols, les Apaches étaient perdus.
    Il établit son refuge au Mexique et commença à recruter des guérilleros afin d’engager « une guerre éternelle » contre les États-Unis. Fin 1879, son armée comptait deux cents Mescaleros et Chiricahuas. Afin de se procurer des chevaux et des vivres, les Apaches lancèrent des raids contre des ranchs mexicains, puis firent des incursions audacieuses au Nouveau-Mexique et au Texas, au cours desquelles ils tuèrent autant de colons qu’ils pouvaient en trouver et tendirent des embuscades aux cavaliers qui les poursuivaient, avant de repasser la frontière au triple galop.
    Au fil des combats, la haine de Victorio se fit plus violente encore. Il se transforma en un impitoyable tueur qui torturait et mutilait ses victimes. Le jugeant fou, certains de ses partisans le quittèrent. Une récompense de trois mille dollars fut offerte pour sa tête. Enfin, les armées américaines et mexicaines décidèrent de coopérer afin de le trouver. Le 14 octobre 1880, des soldats mexicains piégèrent sa bande dans les Très Castillos Hills, entre Chihuahua et El Paso. Ils massacrèrent soixante-dix-huit Apaches, dont Victorio, et capturèrent soixante-huit femmes et enfants. Environ trente guerriers leur échappèrent.
    Parmi les captifs figurait un guerrier mimbres de plus de soixante-dix ans du nom de Nana. Aussi longtemps qu’il s’en souvienne, il avait toujours combattu les Blancs, qu’ils parlent espagnol ou anglais. Pour lui, il ne faisait aucun doute que la résistance devait continuer. Il recruterait une nouvelle armée de guérilleros, et le meilleur vivier de guerriers, n’était-ce pas les réserves, où des centaines de jeunes hommes croupissaient dans l’oisiveté la plus totale ? L’été 1881, le vieil Apache au visage ridé et couturé de cicatrices traversa le Rio Grande avec une poignée de partisans. En moins d’un mois, ses compagnons et lui avaient livré huit combats, capturé deux cents chevaux avant de se réfugier au Mexique, poursuivis par mille cavaliers. Nana effectuait ses raids loin de White Mountain, ce qui n’empêcha pas les Apaches qui y vivaient d’entendre parler de ses exploits. L’armée réagit en envoyant plusieurs centaines de soldats monter la garde autour de la réserve.
    En septembre, les Chiricahuas virent avec grande inquiétude la cavalerie manœuvrer près de leur campement. Des rumeurs circulaient. On disait que l’armée préparait l’arrestation de tous les chefs qui à un moment ou un autre lui avaient été hostiles. Une nuit, vers la fin du mois, Géronimo, Juh, Naiche et quelque soixante-dix autres Chiricahuas s’enfuirent discrètement et gagnèrent à la hâte le Mexique et leur ancien refuge de la Sierra Madre.
    Six mois plus tard, en

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