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Enterre Mon Coeur à Wounded Knee: Une Histoire Américaine, 1860-1890

Enterre Mon Coeur à Wounded Knee: Une Histoire Américaine, 1860-1890

Titel: Enterre Mon Coeur à Wounded Knee: Une Histoire Américaine, 1860-1890 Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Dee Brown
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alors de présider une nouvelle commission et fut autorisé à offrir aux Indiens 1,50 dollar par demi-hectare au lieu des cinquante cents proposés par la commission précédente.
    En mai 1889, Crook, accompagné de deux délégués sérieux, Charles Foster, de l’Ohio, et William Warren, du Missouri, se rendit sur la Grande Réserve Sioux avec la ferme intention de recueillir les signatures des trois quarts de la population mâle adulte. Il avait laissé son uniforme bleu à Chicago et s’apprêtait à rencontrer ses anciens ennemis vêtu d’un simple pantalon de flanelle grise froissé. Il choisit délibérément l’agence de Rose-bud comme lieu du premier conseil. Depuis l’assassinat de Spotted Tail, les Brûlés étaient divisés en factions rivales, si bien que Crook jugeait peu probable qu’ils lui opposent un front uni.
    Ce qu’il n’avait pas prévu, c’est que Hollow Horn Bear insisterait pour que les délégués convoquent les chefs des six agences à un seul et même conseil. « Tu comptais neutraliser notre opposition ici, l’accusa Hollow Horn Bear, puis te rendre dans les autres agences et leur dire que nous avons signé. »
    Crook répliqua que le Grand Père avait ordonné à la commission d’engager des consultations avec les Indiens agence par agence « parce que c’est le printemps et que si vous venez tous, vos récoltes en pâtiront ». Hollow Horn Bear refusa de coopérer, ainsi que High Hawk, lequel déclara : « Le territoire que vous avez délimité pour nous est très petit. Moi, je veux que mes enfants aient des enfants et des petits-enfants et qu’ils peuplent le pays, et toi tu me demandes de couper mon “outil” et de ne plus faire d’enfants.
    — Chaque fois que nous te donnons des terres, nous ne les récupérons jamais, renchérit Yellow Hair. Alors cette fois-ci, nous allons réfléchir longuement avant de te céder ce territoire.
    — Les Blancs de l’Est sont tels des oiseaux, expliqua Crook. Chaque année, ils ont de nouveaux œufs et il n’y a pas assez de place dans l’Est, si bien qu’ils doivent aller ailleurs, dans l’Ouest, comme vous vous en êtes aperçus ces dernières années. Et il en viendra toujours plus, jusqu’à ce qu’ils aient envahi le pays tout entier. Vous ne pourrez pas les en empêcher. (…) Tout est décidé à Washington à la majorité et quand ces gens arrivent dans l’Ouest et constatent que les Indiens disposent d’un immense territoire dont ils ne font rien, ils disent : “Nous voulons ces terres”. »
    Au bout de neuf jours de discussions, une majorité de Brûlés suivit les conseils de Crook et signa. Le premier nom à figurer au bas du document fut celui de Crow Dog, l’assassin de Spotted Tail.
    En juin, à Pine Ridge, la commission se retrouva face à Red Cloud, qui fit la démonstration de son pouvoir en faisant encercler l’endroit où se déroulait le conseil par plusieurs centaines de cavaliers. Mais en dépit de l’opposition ferme du chef et de ses fidèles lieutenants, les délégués obtinrent l’accord de la moitié des Oglalas. Afin de remplir leur quota de signatures, ils se rendirent alors dans les agences de Lower Brûlé, Crow Creek et Cheyenne River. Le 27 juillet, ils arrivèrent à Standing Rock. C’était là que l’accord serait soit entériné, soit rejeté si une majorité de Hunkpapas et de Sioux Blackfoots refusaient de signer.
    Sitting Bull assista aux premiers conseils, mais demeura silencieux. Sa seule présence suffit à maintenir un mur d’opposition. « Les Indiens se montrèrent très attentifs, raconte Crook, sans toutefois manifester la moindre approbation. Leur comportement était plutôt celui d’hommes qui avaient pris leur décision et attendaient avec curiosité de voir quel nouvel argument pouvait leur être opposé. »
    John Grass, le porte-parole principal des Sioux de Standing Rock, déclara au conseil : « Lorsque nous avions des terres en abondance, nous pouvions vous en vendre au prix que vous proposiez, quel qu’il soit. Maintenant qu’il nous en reste si peu, vous voulez encore les acheter. Nous, nous ne cherchons pas à vendre nos terres. C’est le Grand Père qui veut que nous les vendions. Pour cette raison, nous estimons que la somme proposée est trop basse, et par conséquent nous refusons de vendre la terre à ce prix. »
    Il va sans dire que pour Sitting Bull et ses partisans, il était hors de question de vendre, quel que soit le prix

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