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Enterre Mon Coeur à Wounded Knee: Une Histoire Américaine, 1860-1890

Enterre Mon Coeur à Wounded Knee: Une Histoire Américaine, 1860-1890

Titel: Enterre Mon Coeur à Wounded Knee: Une Histoire Américaine, 1860-1890 Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Dee Brown
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à la danse des Esprits.
    « On n’aurait pas pu proposer un système de croyances plus pernicieux que celui-ci pour un peuple arrivé au seuil de la civilisation », déclara McLaughlin. Ainsi que la plupart des autres agents, il se refusait à reconnaître le caractère proprement chrétien de la danse des Esprits, et ce, malgré le fait qu’il était lui-même catholique pratiquant. À l’exception des rituels, les croyances étaient les mêmes que celle de n’importe quelle autre Eglise chrétienne.
    « Vous ne devez nuire ou faire du mal à personne. Vous ne devez pas vous battre. Vous devez toujours faire le bien », commandait le Messie. La doctrine, qui prêchait la non-violence et la fraternité, exigeait simplement des Indiens qu’ils dansent et chantent. Alors, le Messie apporterait la résurrection.
    Mais en voyant les Indiens danser, les agents paniquèrent, avertirent les soldats, et les soldats se mirent en route.
    Une semaine après l’arrivée de Kicking Bear à Standing Rock, McLaughlin chargea une douzaine de policiers indiens de lui faire quitter la réserve. Impressionnés par l’aura de sainteté que dégageait Kicking Bear, les policiers informèrent Sitting Bull de l’ordre qu’ils avaient reçu. Le chef refusa d’entreprendre quoique ce soit. Le 16 octobre, l’agent envoya des forces supplémentaires, et cette fois-ci Kicking Bear fut escorté jusqu’à la frontière de la réserve.
    Le lendemain, McLaughlin informa le commissaire aux Affaires indiennes que le « système de croyances pernicieux » de Standing Rock était l’œuvre de Sitting Bull. Il recommanda l’arrestation du chef, son éloignement de la réserve et son enfermement dans une prison militaire. Le commissaire discuta l’affaire avec le secrétaire de la Guerre, et tous deux convinrent qu’une telle initiative créerait plus de problèmes qu’elle n’en empêcherait.
    Mi-novembre, la danse des Esprits était devenue si présente sur chaque réserve sioux que toute autre activité avait pour ainsi dire cessé. Les écoles étaient désertes, les magasins délaissés, et le travail dans les petites fermes négligé. À Pine Ridge, l’agent, pris de peur, télégraphia à Washington en ces termes : « Les Indiens dansent dans la neige, ils sont fous, déchaînés. (…) Nous avons besoin de protection, tout de suite. Les chefs doivent être arrêtés et enfermés dans quelque poste militaire jusqu’à ce que les choses se calment, et ce, dans les plus brefs délais. »
    Short Bull décida de descendre la White River avec ses fidèles jusqu’aux Badlands. En quelques jours, d’autres Indiens se joignirent au groupe, qui finit par comprendre plus de trois mille personnes. Au mépris des températures hivernales, les Indiens revêtirent leurs chemises sacrées et se mirent à danser, tous les jours, de l’aube jusqu’au milieu de la nuit. Les danseurs, affirma Short Bull, n’avaient rien à craindre des soldats. Si ceux-ci venaient interrompre la cérémonie, « leurs chevaux seront avalés par la terre. Les cavaliers tenteront de se sauver, mais eux aussi seront avalés par la terre ».
    À Cheyenne River, les effectifs de la bande de Big Foot grimpèrent jusqu’à six cents, pour la plupart des veuves. Lorsque l’agent tenta d’intervenir, Big Foot emmena ses danseurs dans un lieu sacré situé à l’extérieur de la réserve.
    Le 20 novembre, le Bureau des Affaires indiennes à Washington donna ordre aux agents sur le terrain de lui communiquer par télégraphe les noms de « tous les fauteurs de trouble » parmi les danseurs. Une liste fut rapidement constituée et transmise au quartier général de Miles à Chicago. Miles y repéra le nom de Sitting Bull et en conclut immédiatement que le chef était le principal responsable.
    Miles n’ignorait pas que l’arrestation musclée du vieux chef par des soldats ferait du tapage. Il souhaitait donc que les choses se fassent discrètement. Pour cela, il fit appel à l’un des rares Blancs que Sitting Bull appréciait et auquel il accordait sa confiance – Buffalo Bill. Ce dernier accepta d’aller voir Sitting Bull pour tenter de le persuader de rencontrer Miles à Chicago. (Les documents de l’époque ne disent pas clairement si Cody était conscient que le succès de sa mission condamnerait Sitting Bull à croupir dans une prison militaire.)
    Lorsque Buffalo Bill arriva à Standing Rock, il se retrouva face à un agent peu

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