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Enterre Mon Coeur à Wounded Knee: Une Histoire Américaine, 1860-1890

Enterre Mon Coeur à Wounded Knee: Une Histoire Américaine, 1860-1890

Titel: Enterre Mon Coeur à Wounded Knee: Une Histoire Américaine, 1860-1890 Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Dee Brown
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raconterait plus tard George Bent, j’ai vu un officier sur un cheval bai sortir du nuage de poussière et de fumée et passer devant moi au galop. En fait, le cheval partait sans lui. (…) Le lieutenant avait reçu une flèche en plein front et le sang ruisselait sur son visage (il s’agissait du lieutenant Caspar Collins). » Quelques cavaliers réussirent à s’enfuir et à rejoindre un peloton de fantassins envoyés en secours. Les Indiens durent renoncer à les poursuivre, à cause du canon qui leur tirait dessus depuis le fort.
    Pendant les combats, les Indiens restés sur les collines comprirent la raison pour laquelle les cavaliers étaient sortis du fort. C’était afin d’aller à la rencontre d’un convoi venant de l’ouest. Les guerriers encerclèrent celui-ci immédiatement, mais les soldats prirent position derrière les chariots et leur opposèrent une résistance acharnée. Le frère de Roman Nose fut tué dans les premières minutes de l’attaque. Lorsque Roman Nose apprit la nouvelle, son cœur s’emplit d’une rage vengeresse. Il demanda aux Cheyennes de se préparer à charger. « Nous allons obliger les soldats à vider leurs fusils ! » s’exclama-t-il. Il savait qu’aucune balle ne pourrait l’atteindre : il portait sa coiffe-médecine et son bouclier. Les Cheyennes le suivirent et se mirent à décrire un cercle autour des chariots, en fouettant leurs mustangs pour les faire accélérer. Le cercle se rétrécit. Alors, les soldats tirèrent tous en même temps. Les Cheyennes choisirent ce moment-là pour foncer sur les chariots, dont ils tuèrent tous les défenseurs. Le butin leur parut décevant : ils ne trouvèrent dans les chariots que du matériel de couchage et des cantines.
    Cette nuit-là, au campement, Red Cloud et les autres chefs déclarèrent qu’ils avaient appris aux soldats à craindre le pouvoir des Indiens. Ils regagnèrent donc la vallée de la Powder, espérant que les Blancs respecteraient désormais le traité de Laramie et qu’ils cesseraient de parcourir les terres indiennes du nord de la Platte sans autorisation.
    Pendant ce temps-là, Black Kettle et les derniers Cheyennes du Sud étaient allés s’installer au sud de l’Arkansas River. Ils avaient rejoint les Arapahos de Little Raven, qui avaient appris la nouvelle du massacre de Sand Creek où certains de leurs amis et de leurs parents avaient péri. Au cours de l’été 1865, les chasseurs de la tribu ne trouvèrent que quelques bisons au sud de l’Arkansas, mais la peur les fit renoncer à retourner dans le nord, là où paissaient les grands troupeaux, entre la Smoky Hill et la Republican.
    Vers la fin de l’été, on vit arriver de partout des messagers à la recherche de Black Kettle et Little Raven. Les deux chefs étaient apparemment devenus très importants. Des officiels blancs avaient fait le voyage depuis Washington pour rencontrer les Cheyennes et les Arapahos et leur dire que le Grand Père et son Conseil s’étaient émus de leur sort. Les envoyés du gouvernement voulaient conclure avec eux un nouveau traité.
    Certes, les Cheyennes et les Arapahos avaient été chassés du Colorado et les colons réclamaient leurs terres, mais on ne savait pas trop à qui celles-ci revenaient. En se basant sur les anciens traités, il était possible de prouver que Denver se situait sur des terres cheyennes et arapahos. Le gouvernement voulait donc liquider tous les titres de propriété indiens dans le Colorado afin que les colons blancs soient certains d’être vraiment propriétaires de leurs terres.
    Avant de consentir à rencontrer les officiels, Black Kettle et Little Raven voulurent avoir l’avis de Petit-Homme-Blanc, William Bent. Celui-ci avait, leur dit-il, tenté de persuader les États-Unis d’accorder aux Indiens des droits permanents sur les terres à bisons entre la Smoky Hill et la Republican, mais il s’était heurté à un refus, une ligne de diligence – et plus tard le chemin de fer – devant traverser la région, ce qui amènerait encore plus de colons blancs. Les Cheyennes et les Arapahos n’avaient d’autre choix que de se résigner à vivre au sud de l’Arkansas.
    À la Lune-de-l’herbe-qui-meurt, Black Kettle et Little Raven rencontrèrent les émissaires du gouvernement à l’endroit où la Little Arkansas se jette dans l’Arkansas. Les Indiens avaient déjà vu deux de ces spécialistes des traités – Moustaches-Noires Sanborn et Moustaches-Blanches

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