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Enterre Mon Coeur à Wounded Knee: Une Histoire Américaine, 1860-1890

Enterre Mon Coeur à Wounded Knee: Une Histoire Américaine, 1860-1890

Titel: Enterre Mon Coeur à Wounded Knee: Une Histoire Américaine, 1860-1890 Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Dee Brown
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Harney. Sanborn leur semblait être un ami, mais ils n’avaient pas oublié qu’en 1855, Harney avait massacré des Sioux Brûlés à Blue Water, dans le Nebraska. Étaient également présents les agents Murphy et Leavenworth, ainsi qu’un homme au franc-parler du nom de James Steele. Lanceur-de-Lasso Carson, celui-là même qui avait chassé les Navajos de leurs terres tribales, était là, ainsi que Smith, qui avait partagé les souffrances des Indiens à Sand Creek et servirait d’interprète, et Petit-Homme-Blanc, qui comptait bien faire de son mieux pour aider les Indiens.
    « Nous sommes ici, tous réunis, Arapahos et Cheyennes, déclara Black Kettle, mais nous sommes peu nombreux, un seul peuple. (…) Tous nos amis, les Indiens qui restent en arrière – ils ont peur de venir ; ils ont peur d’être trahis comme je l’ai été. »
    « Il nous sera très difficile de quitter le pays que Dieu nous a donné, dit Little Raven. C’est ici que nos amis sont enterrés, et il nous en coûte de quitter ces terres. (…) Une chose en particulier nous marque profondément – cette bande de soldats imbéciles qui a fait le vide dans nos tipis, tuant nos femmes et nos enfants. C’est dur pour nous. Là-bas, à Sand Creek – là où White Antelope et beaucoup d’autres chefs reposent, où nos femmes et nos enfants reposent. Là-bas, nos tipis ont été détruits, nos chevaux volés, et je ne me sens pas disposé à partir comme cela pour un nouveau pays et à les abandonner. »
    « Nous comprenons tous, répondit James Steele, qu’il est difficile pour un peuple quel qu’il soit de quitter son foyer et l’endroit où reposent ses ancêtres, mais malheureusement pour vous, on a découvert de l’or sur vos terres, et des milliers de Blancs sont allés s’y installer, et beaucoup d’entre eux sont les pires ennemis des Indiens – des hommes qui ne se soucient pas le moins du monde de vous, et ne reculeront devant rien pour s’enrichir. Ces hommes sont maintenant sur vos terres – partout – et il n’y a aucun endroit où vous puissiez vivre et faire vivre les vôtres sans être en contact avec eux. Les conséquences de cet état de fait sont que vous vous retrouvez sans cesse menacés, et devez prendre les armes pour vous défendre. Dans ces circonstances, il n’y a, de l’avis de la commission, aucune portion de votre ancien territoire qui soit suffisamment grande pour que vous puissiez y vivre en paix. »
    À cela, Black Kettle répondit : « Nos ancêtres, quand ils vivaient, occupaient tout ce territoire ; ils n’avaient pas conscience de faire mal ; depuis, ils sont morts et partis je ne sais où. Nous avons tous perdu notre chemin. (…) Notre Grand Père vous envoie ici, chargés du message qu’il nous adresse, et nous l’écoutons attentivement. Bien que les soldats nous aient frappés, nous laissons tout cela derrière nous et sommes heureux de vous rencontrer dans la paix et l’amitié. Ce pour quoi vous êtes venus, ce pour quoi le Président vous a envoyés, je ne le rejette pas, mais y dis oui. (…) Les Blancs peuvent aller où bon leur semble, nous ne les dérangerons pas, et je veux que vous le leur disiez. (…) Nous sommes des nations différentes, mais c’est comme si nous n’étions qu’un seul peuple, les Blancs et les autres. (…) Je prends de nouveau ta main, et je me sens heureux. Ces personnes qui sont ici avec nous constatent avec joie que nous sommes de nouveau en paix, que nous pouvons dormir tranquillement, que nous pouvons vivre. »
    Par ces mots, les Indiens acceptaient de vivre au sud de l’Arkansas, sur un territoire qu’ils devraient partager avec les Kiowas. Le 14 octobre 1865, les chefs de ce qui restait des tribus des Cheyennes du Sud et des Arapahos signèrent le nouveau traité, celui qui établissait une « paix perpétuelle ». L’article 2 stipulait la chose suivante : « Les parties indiennes aux présentes acceptent en outre (…) qu’à compter d’aujourd’hui elles abandonneront tous titres ou droits (…) présents et futurs sur le territoire ci-après défini, à savoir : depuis la jonction des branches nord et sud de la Platte River, en remontant la branche nord, jusqu’au point culminant de la chaîne principale des montagnes Rocheuses, ou jusqu’aux Red Buttes ; puis en direction du sud en suivant le sommet des montagnes Rocheuses jusqu’aux sources de l’Arkansas River ; puis en descendant l’Arkansas River

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