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Enterre Mon Coeur à Wounded Knee: Une Histoire Américaine, 1860-1890

Enterre Mon Coeur à Wounded Knee: Une Histoire Américaine, 1860-1890

Titel: Enterre Mon Coeur à Wounded Knee: Une Histoire Américaine, 1860-1890 Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Dee Brown
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les parages jusqu’à l’arrivée de cette commission. En effet, il fallait de toute urgence assurer la sécurité des voyageurs empruntant la piste Bozeman. « Selon mes informations, ils seront nombreux au printemps prochain à vouloir se rendre dans les mines de l’Idaho et du Montana. »
    « Notre peuple considère qu’il a été lésé, répliqua Spotted Tail, et qu’il a droit à une compensation pour les dégâts et les souffrances causées par la construction de toutes ces routes qui coupent notre territoire et par le massacre des bisons et du gibier. Mais mon cœur est très triste, et je ne puis parler de ces choses ; j’attendrai de voir les conseillers que le Grand Père nous envoie. »
    Le lendemain, Maynadier organisa des funérailles militaires pour Fleet Foot. Juste avant le coucher du soleil, une procession suivit jusqu’au cimetière du fort la dépouille montée sur un caisson d’artillerie et protégée par une couverture rouge. Comme le voulait la coutume chez les Brûlés, les femmes la hissèrent en haut de la plate-forme funéraire, la couvrit d’une peau de bison neuve, et l’attachèrent. Le ciel était plombé, orageux. Au crépuscule, une neige fondue se mit à tomber. Sur un ordre du commandant, les soldats, tournant le dos à la plate-forme funéraire, tirèrent trois salves successives, avant de rentrer au fort avec les Indiens. Un escadron d’artilleurs passa la nuit près du corps, avec mission de tirer un coup d’obus toutes les demi-heures jusqu’à l’aube.
    Quatre jours plus tard, Red Cloud et un important groupe d’Oglalas firent brusquement leur apparition. Ils s’arrêtèrent tout d’abord au campement de Spotted Tail. Les deux chefs tetons étaient en pleines retrouvailles quand Maynadier vint les chercher avec une escorte afin de les amener au fort en grandes pompes, au son des tambours et des clairons.
    En apprenant de la bouche de Maynadier que les nouveaux envoyés du gouvernement chargés de négocier la paix n’arriveraient à Fort Laramie que quelques semaines plus tard, le chef oglala s’emporta. Big Mouth et les autres messagers lui avaient certifié que s’il venait et signait un traité, il recevrait des présents. Il avait besoin de fusils, de poudre et de vivres. Maynadier répondit qu’il pouvait fournir à ses hôtes des provisions prises sur les stocks de l’armée, mais qu’il n’était pas autorisé à distribuer des fusils et de la poudre. Red Cloud voulut alors savoir ce que le traité apporterait à son peuple. Des traités, les Oglalas en avaient déjà signé, et ils avaient l’impression que c’était toujours les Indiens qui donnaient quelque chose aux Blancs. Cette fois-ci, ce serait aux Blancs de donner quelque chose aux Indiens.
    Se souvenant que le président de la nouvelle commission, E. B. Taylor, se trouvait à Omaha, Maynadier proposa alors à Red Cloud de lui envoyer un message par télégraphe. Le chef exprima quelques réticences ; il se méfiait de la magie des fils-qui-chantent. Au bout d’un certain temps, il accepta cependant de se rendre avec le colonel au bureau du télégraphe où, avec l’aide d’un interprète, il dicta un message de paix et d’amitié au conseiller du Grand Père à Omaha.
    La réponse de Taylor arriva dans une rafale de cliquetis : « Le Grand Père à Washington (…) veut que vous soyez tous ses amis et les amis de l’homme blanc. Il souhaite, si tu conclus un traité de paix, te faire des présents, à toi et à ton peuple, en signe d’amitié. Le train chargé de marchandises et de cadeaux qu’il compte t’envoyer ne pourra atteindre Fort Laramie que le 1 er  juin, car il part du Missouri, et le Grand Père désire que cette date, ou une autre proche, soit celle où ses commissaires te retrouveront pour conclure un traité. »
    Red Cloud fut grandement impressionné. Il apprécia également les manières directes du colonel Maynadier. Oui, il pouvait attendre la Lune-où-l’herbe-verte-pousse pour signer le traité. Cela lui donnerait le temps de retourner dans la vallée de la Powder et d’envoyer des messagers à toutes les bandes de Sioux, de Cheyennes et d’Arapahos éparpillées dans la région. Et puis les Indiens en profiteraient pour chasser le bison et le castor afin d’avoir plus de peaux à échanger quand ils viendraient à Fort Laramie.
    En signe de bonne volonté, Maynadier fournit de petites quantités de poudre et de plomb aux Oglalas, qui

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