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Enterre Mon Coeur à Wounded Knee: Une Histoire Américaine, 1860-1890

Enterre Mon Coeur à Wounded Knee: Une Histoire Américaine, 1860-1890

Titel: Enterre Mon Coeur à Wounded Knee: Une Histoire Américaine, 1860-1890 Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Dee Brown
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Les moqueries des officiers à propos de son anglais rudimentaire le blessèrent dans son amour-propre. Alors, le jeune et fier Iroquois se débrouilla pour être admis dans une école de missionnaires. Il était décidé à apprendre à lire et à écrire l’anglais si bien qu’aucun Blanc ne se moquerait plus jamais de lui. Après son diplôme de fin d’études, il se dit que la meilleure façon d’aider son peuple serait de devenir avocat. À cette époque, il fallait pour cela travailler dans un cabinet d’avocats et passer un examen d’admission au barreau. Ely Parker se fit donc embaucher par un cabinet à Elliottville, dans l’État de New York, mais quand il posa sa candidature au barreau trois ans plus tard, on lui dit que seuls les citoyens blancs de sexe masculin pouvaient devenir avocats dans cet État. Pour un Indien, il était inutile d’y songer. Prendre un nom anglais n’avait rien changé à son teint cuivré.
    Parker refusa d’abandonner. Après des recherches poussées pour savoir laquelle des professions de l’homme blanc il pourrait exercer, il entra au Rensselaer Polytechnic Institute (25) et maîtrisa rapidement tous les domaines de l’ingénierie civile. Il ne tarda pas à trouver un emploi sur le canal Érié. Il n’avait pas trente ans quand le gouvernement des États-Unis fit appel à lui pour superviser la construction de digues et de bâtiments. En 1860, il se rendit pour son métier à Galena, dans l’Illinois, où il fit la connaissance d’un employé d’une boutique de tannerie. Il s’agissait d’un ancien capitaine, un certain Ulysses S. Grant.
    Lorsque éclata la guerre de Sécession, Parker retourna dans l’État de New York avec l’intention de lever pour l’Union un régiment d’Iroquois. Quand il en demanda l’autorisation, il vit sa requête rejetée par le gouverneur, qui lui dit sans ménagement qu’il n’y avait pas de place pour des Indiens dans le corps des Volontaires de l’État. Faisant fi de ce refus, Parker se déplaça jusqu’à Washington pour offrir ses services en tant qu’ingénieur au Département de la Guerre. L’armée de l’Union avait grand besoin d’ingénieurs qualifiés, mais pas d’ingénieurs indiens. « La guerre civile est la guerre de l’homme blanc, lui dit-on. Rentre chez toi, occupe-toi de ta ferme. Quant à nous, nous réglerons nos problèmes sans l’aide des Indiens. »
    Parker retourna dans la réserve de Tonawanda, tout en signalant à son ami Ulysses Grant qu’il avait des difficultés à se faire admettre dans l’armée de l’Union. Grant ayant besoin d’ingénieurs, il parvint, après des mois de bataille contre la paperasserie militaire, à faire enrôler son ami indien, qui le rejoignit à Vicksburg. Ils firent campagne ensemble jusqu’à Richmond. Lorsque Lee capitula à Appomattox, ce fut au lieutenant-colonel Ely Parker, qui écrivait très bien, que Grant demanda de rédiger les termes de la reddition.
    Au cours des quatre années qui suivirent la fin de la guerre, le général de brigade Parker fut chargé de plusieurs missions auprès des tribus indiennes. En 1867, après la bataille de Fort Phil Kearny, il se rendit dans la vallée du Missouri pour enquêter sur les causes de l’agitation des Indiens des Plaines du Nord. Il rentra à Washington la tête remplie d’idées sur les réformes nécessaires en matière de politique indienne, mais il lui fallut attendre un an avant de pouvoir commencer à les mettre en pratique. Élu président, Grant, pensant que Parker pourrait traiter avec les Indiens de manière plus intelligente qu’un Blanc, le nomma commissaire aux Affaires indiennes.
    Parker prit ses nouvelles fonctions avec enthousiasme. Hélas, le Bureau des Affaires indiennes était encore plus corrompu qu’il ne s’y attendait. Un grand nettoyage s’imposait. Avec le soutien de Grant, Parker mit en place un système de nomination des agents sur recommandation des institutions religieuses du pays. À cause du nombre important de Quakers qui se portèrent volontaires pour occuper les fonctions d’agents indiens, le nouveau plan fut baptisé « la politique quaker » ou « la politique de paix » de Grant en faveur des Indiens.
    En outre, un conseil des commissaires composé de citoyens désireux de s’investir dans la vie publique fut constitué pour surveiller les activités du Bureau des Affaires indiennes. Parker insista pour que ses membres soient pour moitié blancs,

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