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Enterre Mon Coeur à Wounded Knee: Une Histoire Américaine, 1860-1890

Enterre Mon Coeur à Wounded Knee: Une Histoire Américaine, 1860-1890

Titel: Enterre Mon Coeur à Wounded Knee: Une Histoire Américaine, 1860-1890 Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Dee Brown
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le campement de Tall Bull. Comme ils venaient de l’est et de l’ouest, la seule issue pour les Cheyennes était le sud. Les hommes tentèrent d’attraper les mustangs qui se sauvaient de toute part, tandis que les femmes et les enfants s’échappaient à pied.
    Pour beaucoup, la fuite tourna court. Tall Bull et une vingtaine d’autres personnes, dont sa femme, son enfant et les deux captives allemandes, se réfugièrent dans un ravin. Une douzaine de guerriers périrent en en défendant l’entrée.
    Avec sa hache, Tall Bull creusa des trous dans les parois afin de grimper jusqu’en haut et de tirer sur les soldats. Il tira une première fois, baissa la tête, et lorsqu’il se releva pour tirer à nouveau, une balle lui fracassa le crâne.
    En quelques minutes, les Pawnees et les soldats prirent le ravin d’assaut, tuant tous les Cheyennes, sauf la femme de Tall Bull et son enfant. Les deux Allemandes furent touchées, mais l’une d’elles n’était que blessée. Plus tard, les Blancs affirmèrent que Tall Bull leur avait tiré dessus, ce que jamais les Indiens ne voulurent croire – il n’aurait pas gaspillé ses balles de manière aussi stupide.
    Morts, Roman Nose, Black Kettle, Tall Bull. À présent, ils étaient tous de bons Indiens. Comme les bisons et les antilopes, les fiers Cheyennes, de moins en moins nombreux, se retrouvaient au bord de l’extinction.

Alors que ce pays était autrefois occupé par les Indiens, les tribus, certaines très puissantes, qui vivaient dans les régions correspondant maintenant aux États à l’est du Mississippi furent l’une après l’autre exterminées quand elles tentèrent de contenir l’avancée vers l’ouest de la civilisation (…). Dès qu’une tribu se rebiffait contre la violation des droits garantis par les traités ou l’ordre naturel des choses, ses membres, quand ils n’étaient pas abattus sans pitié, étaient traités comme des chiens (…). L’humanité aurait, dit-on, dicté la politique de déplacement et de concentration des Indiens à l’ouest afin de les sauver de l’extinction. Mais aujourd’hui, en raison de la très forte augmentation de la population américaine et de l’extension de la colonisation dans tout l’Ouest, de part et d’autres des montagnes Rocheuses, les races indiennes font face à une menace d’extermination rapide telle qu’elles n’en ont jamais connue dans l’histoire de ce pays.
    Donehogawa (Ely Parker), le premier Indien
    commissaire aux Affaires indiennes
    Lorsque les survivants cheyennes de la bataille de Summit Springs arrivèrent enfin dans la vallée de la Powder, ils se rendirent compte que bien des choses avaient changé au cours des trois hivers qu’ils avaient passés dans le sud. Red Cloud avait gagné sa guerre, les forts avaient été abandonnés, et aucune Tunique Bleue ne s’aventurait plus au nord de la Platte. Mais des rumeurs circulaient dans les campements des Sioux et des Cheyennes du Nord : le Grand Père à Washington voulait qu’ils s’installent tout là-bas vers l’est, près du Missouri, dans une région où le gibier était très rare. Selon certains négociants blancs amis des Indiens, le traité de 1868 stipulait qu’on allait installer l’agence des Sioux Tetons au bord du Missouri. Red Cloud accueillit ces rumeurs avec le plus grand dédain. À Laramie, il avait déclaré aux officiers en présence desquels il s’apprêtait à parapher le traité qu’il voulait que le fort soit le comptoir des Sioux Tetons, faute de quoi il refusait de signer. Les Blancs avaient accepté ses conditions.
    Au printemps 1869, Red Cloud revint à Laramie avec une centaine d’Oglalas pour faire du troc et recevoir les provisions promises en vertu du traité. Le commandant du poste lui expliqua que le comptoir des Sioux se trouvait désormais à Fort Randall, au bord du Missouri, et qu’il leur fallait aller là-bas. Fort Randall se situant à cinq cents kilomètres, Red Cloud s’esclaffa et répéta sa requête. Avec aux portes de son fort mille guerriers indiens, le commandant ne put que lui donner satisfaction, tout en lui conseillant de s’installer plus près de Fort Randall avant la prochaine saison de troc.
    Il devint très vite clair que les autorités de Fort Laramie ne plaisantaient pas. En effet, Spotted Tail ne fut même pas autorisé à camper avec ses paisibles Brûlés près du fort. Ayant été informé que s’il voulait des provisions, il lui faudrait aller

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