Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
Eugénie et l'enfant retrouvé

Eugénie et l'enfant retrouvé

Titel: Eugénie et l'enfant retrouvé Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean-Pierre Charland
Vom Netzwerk:
derrière, dit le directeur des funérailles. Le curé vous accompagnera jusqu’au cimetière.
    En plus du personnel de l’entreprise, ce trio serait tout fin seul à se recueillir près du trou béant, au moment de descendre la bière.

    Chapitre 13

    Un peu avant midi, Élise était encore toute nue, étendue en travers du lit sur le ventre. Autant, au début, cette relation heurtait
    ses
    convictions
    morales,
    autant
    maintenant
    elle se sentait à l’aise avec Fernand. Cela tenait certainement à la tendresse de son compagnon, à l’admiration et au désir qu’il affichait pour son corps.
    Fernand était étendu tout près d’elle. Sur le côté, la tête posée au creux de ses reins, il la caressait de la main droite.
    Sa paume partait de l’arrière de son genou jusqu’à la rondeur de la fesse.
    — Je resterais comme cela pendant des heures, tu sais.
    Pour souligner ses mots, il souleva un peu la tête pour l’embrasser au bas de la colonne vertébrale.
    — Dans notre situation, continua-t-il, le plus triste est que nous sommes toujours à court de temps.
    Elle se tourna sur le flanc afin de voir son visage, mettre une main sur sa joue.
    — Mais d’un autre côté, quand nous sommes là en plein jour, en pleine lumière...
    Elle voulait dire complètement nus. Ces moments lui paraissaient si délicieux. Un moment, sa main chercha le sexe de son compagnon, sous le ventre rond, le trouva en érection.
    — Tu deviens inépuisable, toi.

    — Je suis un jeune homme follement amoureux. Te rappelles-tu de moi, il y a vingt ans ?
    Elise acquiesça en continuant sa caresse.
    — Je pensais toujours au péché. Cela devenait une obsession.
    — Et tu devenais aveugle.
    — Au point de ne pas te voir.
    Des années plus tard, devenus proches par un concours de circonstances bien improbables, ces événements de leur jeunesse leur paraissaient absurdes.
    — Si je m’étais intéressé à toi alors, demanda Fernand, mes sentiments auraient-ils été partagés ?
    Il posait cette question régulièrement, comme si une réponse positive prouverait que même à vingt ans, il pouvait séduire une femme désirable. Il tentait de se construire une confiance à rebours. Elise comprenait, tout en jugeant la démarche futile.
    — Que je t’aime aujourd’hui ne te suffit pas ?
    Il fit signe que non de la tête, le visage soudainement triste.
    — Je ne le sais pas, continua-t-elle, je te l’ai déjà dit. Il y a vingt ans, j’étais quelqu’un d’autre. Alors, jamais je ne me serais imaginée dans une pareille relation.
    De la main, elle caressa doucement son sexe, comme pour souligner l’audace qui lui venait à l’âge mûr.
    — Et tu étais quelqu’un d’autre. Réalises-tu combien tu as changé ?
    — Me rencontrer dans la rue, âgé de vingt, vingt-cinq ans, je me trouverais timide, un peu emprunté, terrorisé par le péché. Suis-je différent aujourd’hui ?
    — Ah, oui ! N’en doute pas.
    Elle éclata de rire en disant cela et accentua la pression de sa main.
    — Je me souviens d’un événement, confia-t-elle. Quand Eugénie me disait ne rien vouloir savoir de toi, je t’ai défendu. Tu venais de lui demander la permission de lui rendre visite. C’est bien vague, mais je pense que cela s’est produit plus d’une fois. Je t’estimais.
    Même si elle lui prouvait son affection depuis deux ans, cette évocation le réconforta. Sa compagne choisit ce moment pour se lever à demi.
    — Et maintenant, nous devons mettre un peu d’ordre avant de quitter les lieux.
    — Après m’avoir mis dans cet état ? dit-il en allongeant la main pour la poser sur son sein gauche.
    Il se redressa suffisamment pour y poser les lèvres.
    — Oh ! Cela te donnera envie de me revoir. Puis, c’est toi qui reçois un client à une heure. Tu n’auras même pas le temps de manger un peu.
    — Madame Dufresne ! Tu as raison.
    Il se leva à regret, toujours en érection. Elise en profita pour inspecter le drap. Pour limiter les dégâts, ils avaient placé les couvertures et les oreillers dans un coin.
    — Nous allons changer le lit.
    — ... Tu veux dire que Thalie devra faire notre lessive ?
    — Cela vaut mieux que de la laisser coucher là-dedans.
    De l’index, elle montra une trace toujours moite.
    — Elle n’a pas de machine à laver le linge, précisa-t-elle.
    Le nettoyage est assuré par des employés de cette maison.
    « Comme à l’hôtel », se rappela le notaire : le genre de service offert dans

Weitere Kostenlose Bücher