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Excalibur

Excalibur

Titel: Excalibur Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Bernard Cornwell
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paraissait
vraiment étrange que quiconque déserte cette vaste armée saxonne pour rejoindre
notre bande assiégée, mais Issa avait raison, car lorsque les onze hommes
furent à mi-pente, ils retournèrent ostensiblement leurs boucliers. Les sentinelles
saxonnes les avaient enfin aperçus et une vingtaine de lanciers se lancèrent à
leur poursuite, mais les fugitifs étaient arrivés assez loin pour nous
rejoindre sans risque. « Amène-les-moi quand ils seront ici », dis-je
à Issa, puis je retournai au centre du sommet où j’enfilai ma cotte de mailles
et bouclai Hywelbane à ma ceinture. « Des déserteurs », dis-je à
Ceinwyn.
    Issa leur fit
traverser la prairie. Je reconnus d’abord les boucliers, car ils portaient le
pygargue avec un poisson dans ses serres, l’emblème de Lancelot, puis je
reconnus Bors, cousin et champion de ce dernier. Lorsqu’il me vit, sa bouche se
tordit nerveusement, mais je lui fis un large sourire et il se détendit. « Seigneur
Derfel. » La rude montée avait empourpré son visage et sa poitrine
solidement charpentée se soulevait avec effort pour aspirer l’air.
    « Seigneur
Bors, répondis-je dans les règles, puis je l’étreignis.
    — Si je
dois mourir, je préfère que ce soit pour mon pays. » Il me présenta ses
lanciers, des Bretons au service de Lancelot qui n’admettaient pas d’être
forcés de se battre pour les Saxons. Ils s’inclinèrent devant Ceinwyn, puis s’assirent
pendant qu’on leur apportait du pain, du bœuf salé et de l’hydromel. Lancelot,
dirent-ils, était venu rejoindre Aelle et Cerdic ; toutes les forces
saxonnes se trouvaient maintenant réunies dans la vallée, en dessous de nous. « Plus
de deux mille hommes, ont-ils calculé, dit Bors.
    — J’en ai
moins de trois cents. »
    Bors fit la
grimace. « Mais Arthur est là ?
    — Non. »
    Bors me
regarda fixement, la bouche pleine de nourriture, puis finit par articuler :
« Il n’est pas là ?
    — Il est
quelque part dans le nord, que je sache. » Bors avala péniblement, puis
jura à voix basse. « Alors qui y a-t-il ici ?
    — Il n’y
a que moi. Et ce que tu peux voir. » J’englobai la colline d’un geste.
    Il leva sa
corne d’hydromel et but avidement. « Alors, je crois que nous allons
mourir », conclut-il d’un air résolu.
    Il avait cru
qu’Arthur était sur le Mynydd Baddon. En fait, tant Cerdic qu’Aelle croyaient
qu’Arthur était sur la colline, et c’est pour cela qu’ils était venus de la
Tamise jusqu’à Aquae Sulis. Les Saxons, qui au début nous avaient rabattus vers
ce refuge, avaient vu la bannière d’Arthur sur la crête et envoyé la nouvelle
de sa présence aux rois saxons qui le cherchaient en amont du fleuve. « Ces
salauds connaissent vos plans, m’avertit Bors, et ils savent qu’Arthur voulait
combattre près de Corinium, mais ils ne l’y ont pas trouvé. Et ce qu’ils
veulent, Derfel, c’est le découvrir avant que Cuneglas le rejoigne. Tuons
Arthur et le reste de la Bretagne perdra courage, pensent-ils. » Mais Arthur,
le malin Arthur, avait échappé à Cerdic et à Aelle, et quand les rois saxons
avaient entendu dire que la bannière de l’ours flottait sur une colline près d’Aquae
Sulis, ils avaient tourné leurs puissantes forces vers le sud et envoyé l’ordre
aux hommes de Lancelot de les y rejoindre. « As-tu des nouvelles de
Culhwch ? demandai-je à Bors.
    — Il est
quelque part par là, répondit-il vaguement en montrant le sud. Nous ne l’avons
pas trouvé. » Soudain, il se raidit et, me retournant, je vis que
Guenièvre nous regardait. Elle avait abandonné sa robe de prisonnière pour un
justaucorps de cuir, un pantalon de tartan et de longues bottes : des
vêtements d’homme comme ceux qu’elle revêtait pour chasser. J’appris plus tard
qu’elle avait trouvé ces habits à Aquae Sulis et, bien qu’ils fussent de
médiocre qualité, elle avait réussi à leur prêter une véritable élégance. Elle
portait au cou le torque d’or saxon, un carquois sur le dos, l’arc du chasseur
à la main et un petit couteau à la ceinture.
    « Seigneur
Bors. » Elle salua froidement le champion de son ancien amant.
    « Dame. »
Bors se leva et lui rendit gauchement hommage.
    Elle regarda
son bouclier qui portait encore l’emblème de Lancelot, puis leva un sourcil. « Toi
aussi tu t’es lassé de lui ?
    — Je suis
Breton, Dame, dit sèchement Bors.
    — Et un
vaillant Breton, dit

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