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Excalibur

Excalibur

Titel: Excalibur Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Bernard Cornwell
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rit. » Des insultes
grossières, Derfel, les plus grossières que tu saches. »
    Il y aurait
beaucoup de Saxons à insulter, car d’autres ennemis apparurent dans la vallée.
Mes hommes postés à l’angle sud crièrent pour m’avertir, je me plantai sur le
rempart, sous notre paire de bannières, et vis deux longues colonnes de lanciers
venus des collines de l’est descendre en serpentant jusque dans les prés de la
rivière. « Ils ont commencé à arriver il y a quelques instants, me dit
Eachern, et maintenant, on n’en voit pas la fin. »
    C’était vrai.
Il ne s’agissait plus d’une petite troupe de guerriers, mais d’une armée, d’une
horde, de tout un peuple en marche. Des hommes, des femmes, des bêtes et des
enfants qui se répandaient à flots dans la vallée d’Aquae Sulis. Les lanciers
avançaient en longues colonnes et, entre elles, marchaient des troupeaux de
vaches et de moutons, des files éparses de femmes et d’enfants. Des cavaliers
chevauchaient sur leurs flancs, d’autres étaient groupés autour des bannières
qui marquaient la venue des rois saxons. Ce n’était pas une armée mais deux,
les forces combinées de Cerdic et d’Aelle qui, au lieu d’affronter Arthur dans
la vallée de la Tamise, étaient venues à moi, et leurs lames étaient aussi
nombreuses que les étoiles de la grande ceinture du ciel.
    Je les
regardai venir pendant une heure et Eachern avait raison. On n’en voyait pas la
fin, aussi je touchai les os de la garde d’Hywelbane sachant, avec plus de
certitude que jamais, que nous étions condamnés.
     
    *
     
    Cette nuit-là,
les lumières des Saxons ressemblèrent à une constellation tombée dans la vallée
d’Aquae Sulis, flambée de feux de camp qui se prolongeait loin au sud et à l’ouest,
montrant que l’ennemi s’était installé le long de la rivière. Il y en avait d’autres
à l’est, où l’arrière-garde de la horde saxonne campait sur les sommets, mais à
l’aube nous la vîmes descendre dans la vallée, en dessous de nous.
    C’était un
matin âpre, bien qu’il promît une chaude journée. Au lever du soleil, alors que
la vallée était encore plongée dans l’ombre, la fumée des feux saxons se mêla
aux brumes de la rivière, si bien que le Mynydd Baddon se mit à ressembler à un
vaisseau d’un vert lumineux flottant à la dérive sur une sinistre mer grise. J’avais
mal dormi car l’une des femmes avait accouché durant la nuit et ses cris m’avaient
hanté. L’enfant était mort-né et Ceinwyn me dit qu’il n’aurait dû venir au
monde que dans trois ou quatre mois. « Ils pensent que c’est un mauvais
présage », ajouta-t-elle d’un ton morne.
    C’était sans
doute le cas, mais je n’osai pas l’admettre. Je préférai me montrer sûr de moi.
« Les Dieux ne nous abandonneront pas.
    — C’était
Terfa, dit Ceinwyn, parlant de la femme qui avait torturé la nuit de ses cris. Ç’aurait
été son premier né. Un garçon. Minuscule. » Elle hésita, puis me sourit
tristement. « Derfel, ils ont peur que les Dieux nous aient abandonnés à Samain. »
    Elle ne
faisait que dire ce que moi-même je craignais, mais de nouveau, je n’osai pas l’avouer.
« Tu le crois aussi ? lui demandai-je.
    — Je
refuse de le croire. » Elle réfléchit durant quelques secondes et allait
ajouter quelque chose lorsqu’un appel venu du rempart sud interrompit notre
entretien. Je ne réagis pas et le cri retentit de nouveau. Ceinwyn me toucha le
bras. « Va », dit-elle.
    Je courus
rejoindre Issa qui avait effectué la dernière veille de la nuit et fixait les ombres
brumeuses de la vallée. « C’est une demi-douzaine de ces salauds, dit-il.
    — Où ?
    — Tu vois
la haie ? » Il désigna une haie d’aubépines en fleurs, en bas de la
pente dénudée, qui marquait la fin du versant et le début des terres cultivées.
« Ils sont là. On les a vus traverser le champ de blé.
    — Ils se
contentent de nous surveiller, dis-je avec aigreur, mécontent qu’il m’ait
éloigné de Ceinwyn pour si peu de chose.
    — Je ne
sais pas, Seigneur. Il y a quelque chose de bizarre dans leur comportement.
Regarde ! » Il pointa de nouveau le doigt, et je vis un groupe de
lanciers franchir la haie. Ils s’accroupirent en regardant derrière eux et non
vers nous. Ils attendirent quelques minutes, puis se précipitèrent soudain vers
nos remparts. « Des déserteurs ? suggéra Issa. Sûrement pas ! »
    Il

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