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Excalibur

Excalibur

Titel: Excalibur Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Bernard Cornwell
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doutais pas que mes hommes pourraient se battre contre les
meilleurs lanciers saxons, mais j’en avais à peine assez pour former un mur de
boucliers de cent pas de long, et l’assaut ennemi serait trois fois plus
étendu. Nous allions combattre au centre, nous allions tuer, et les Saïs
contourneraient nos flancs pour s’emparer du sommet de la colline et nous
massacrer par derrière.
    Issa fit la
grimace. Son casque à queue de loup était un ancien à moi sur lequel il avait
cloué un motif d’étoiles d’argent. Sa femme enceinte, Scarach, avait trouvé de
la verveine qui poussait près de l’une des sources et il en portait sur son casque,
dans l’espoir que cela le protégerait de tout mal. Il m’en offrit, mais je
refusai. » Garde-la.
    — Que
faisons-nous, Seigneur ?
    — Nous ne
pouvons pas fuir. » J’avais envisagé une sortie désespérée vers le nord,
mais il y avait des Saxons de l’autre côté du col et il nous aurait fallu
gravir cette pente face à leurs lances et nous frayer un chemin entre elles.
Nous avions peu de chances de réussir, et courions le risque, bien plus grand,
d’être piégés entre les deux troupes ennemies qui nous surplomberaient. « Il
faut les vaincre ici », dis-je en cachant ma conviction que nous ne
pourrions absolument pas le faire. J’aurais pu combattre quatre cents hommes,
peut-être même six cents, mais pas le millier de Saxons qui se préparaient
maintenant au pied du versant.
    « Si nous
avions un druide », dit Issa, et il n’insista pas, mais je savais
exactement ce qui le contrariait. Il pensait que ce n’était pas bon d’aller à
la bataille sans prières. Les chrétiens qui étaient parmi nous en récitaient,
les bras étendus pour imiter la mort de leur Dieu ; ils m’avaient dit qu’ils
n’avaient pas besoin de l’intercession d’un prêtre, alors que nous, les païens,
aimions qu’avant une bataille un druide envoie une pluie de malédictions sur l’ennemi.
Mais nous n’en avions pas, et cette absence ne faisait pas que nous priver du
pouvoir de ses malédictions, elle suggérait aussi qu’à partir de maintenant,
nous devions combattre sans nos Dieux parce qu’ils avaient fui, écœurés par l’interruption
du rituel de Mai Dun.
    Je fis venir
Pyrlig et lui ordonnai de maudire l’ennemi. Il blêmit. « Mais, Seigneur,
je suis un barde et pas un druide.
    — Tu as
commencé une formation de druide ?
    — Comme
tous les bardes. Seigneur, mais on ne m’a jamais appris les mystères.
    — Les
Saxons l’ignorent. Descends à mi-pente, sautille sur une jambe et maudis-les
pour que leurs âmes répugnantes aillent pourrir sur le fumier d’Annwn. »
    Pyrlig fit de
son mieux, mais il n’arrivait pas à garder son équilibre et je sentis qu’il y
avait plus de peur que de vitupération dans ses malédictions. Les Saxons, en le
voyant, envoyèrent dix de leurs propres sorciers conjurer sa magie. De petites
amulettes pendouillant de leurs cheveux raidis en grotesques pointes par de la
bouse de vache, les druides nus gravirent péniblement la pente pour cracher et
maudire Pyrlig qui, en les voyant approcher, recula avec inquiétude. L’un d’eux
brandissait un fémur humain dont il menaça le pauvre garçon qui remonta encore
plus haut, et quand il vit la terreur évidente de notre barde, le Saxon fit des
gestes obscènes. Les sorciers ennemis venaient de plus en plus près, si bien
que nous pouvions entendre leurs voix stridentes par-dessus le martèlement des
tambours montant de la vallée.
    « Que
disent-ils ? » Guenièvre était venue se planter à côté de moi.
    « Des
incantations, Dame. Ils implorent leurs Dieux de nous remplir de peur et de
changer nos jambes en eau. » J’écoutai encore leur litanie. « Ils
leur demandent que nos yeux soient aveuglés, nos lances brisées et nos épées
émoussées. » L’homme au fémur, apercevant Guenièvre, se tourna vers elle
et cracha un flot hargneux d’obscénités.
    « Que
dit-il maintenant ?
    — Vous ne
souhaitez sûrement pas l’apprendre, Dame.
    — Mais
si, Derfel, si.
    — Alors,
c’est moi qui n’ai pas envie de vous le dire. »
    Elle rit. Le
sorcier, qui n’était qu’à trente pas de nous, imprima quelques saccades à son
bas-ventre tatoué, secoua la tête, roula des yeux, hurla qu’elle était une
sorcière maudite et lui jura que sa matrice se dessécherait et que son lait
deviendrait aigre comme de la bile ; le bruit sec de la

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