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Excalibur

Excalibur

Titel: Excalibur Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Bernard Cornwell
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corde d’un arc
résonna près de mon oreille et, soudain, le sorcier se tut. Une flèche lui
avait transpercé le gosier et le cou, si bien qu’une moitié ressortait de sa
nuque et que la hampe emplumée se balançait, sous son menton. Il regarda
fixement Guenièvre, émit un gargouillis, puis frissonna et s’effondra.
    « On dit
que cela porte malheur de tuer un des magiciens de l’ennemi, dis-je avec
douceur.
    — Plus
maintenant, répliqua Guenièvre, plus maintenant. » Elle sortit une seconde
flèche de son carquois et la mit en place, mais les cinq sorciers, voyant le
sort réservé à leur compagnon, avaient déjà bondi hors de portée. Ils hurlèrent
de colère en s’en allant, maudissant notre perfidie. Ils avaient raison de
protester et je craignais que la mort d’un sorcier ne fasse que remplir nos
assaillants d’une froide colère. Guenièvre ôta la flèche de son arc. « Que
vont-ils faire, Derfel ?
    — Dans
quelques minutes, cette grande masse d’hommes gravira la colline. Vous pouvez
voir comment. » Je lui montrai les troupes saxonnes que leurs chefs
bousculaient toujours, s’efforçant de les rassembler en une formation
cohérente. « Cent hommes au premier rang, neuf ou dix autres derrière eux
pour les pousser sur nos lances. Nous pouvons affronter ces cent guerriers,
Dame, mais nos colonnes ne compteront pas plus de deux ou trois hommes chacune,
et nous ne serons pas capables de les repousser au bas de la colline. Nous les
arrêterons un moment, et les murs de boucliers se refermeront, mais nous ne pourrons
pas les faire reculer, et quand ils verront que tous nos hommes sont engagés
dans la ligne de combat, ils enverront leur arrière-garde nous contourner et
nous prendre par derrière. »
    Ses yeux verts
me contemplaient fixement, avec une expression un peu moqueuse. Elle était la
seule femme que j’aie jamais connue qui pouvait me fixer droit dans les yeux et
j’avais toujours trouvé ce regard direct dérangeant. Guenièvre avait le don de
donner à un homme l’impression qu’il était un imbécile ; pourtant, ce jour-là,
tandis que battaient les tambours saxons et que la grande horde s’armait de
courage pour grimper jusqu’à nos lances, elle ne me souhaitait que le succès. « Veux-tu
dire que nous sommes perdus ? demanda-t-elle d’un ton dégagé.
    — Je dis,
Dame, que j’ignore si je peux gagner », répondis-je sombrement. Je me
demandais si je ne pouvais pas faire quelque chose d’inattendu, disposer mes
hommes en forme de coin qui chargerait vers le bas de colline et percerait la
masse des Saxons. Un tel assaut pourrait les surprendre et même les plonger
dans la panique, mais le danger était que mes hommes se retrouvent cernés par l’ennemi
à mi-pente et, quand le dernier d’entre nous serait mort, les Saxons
grimperaient au sommet et s’empareraient de nos familles sans défense.
    Guenièvre
passa l’arc à son épaule. « Nous pouvons gagner, nous pouvons gagner
aisément. » Elle semblait pleine de confiance mais d’abord, je ne la pris
pas au sérieux. « Je peux leur ôter tout courage », dit-elle avec
plus de force.
    Je lui jetai
un coup d’œil ; son visage était empreint d’une joie féroce. Si elle
devait tourner un homme en ridicule ce jour-là, ce serait Cerdic et Aelle, pas
moi. « Comment ? »
    Une expression
d’espièglerie farouche se peignit sur son visage. « As-tu confiance en
moi, Derfel ?
    — Oui,
Dame.
    — Alors,
donne-moi vingt hommes vigoureux. »
    J’hésitai. J’avais
dû laisser des lanciers sur le rempart nord, en prévision d’un assaut venu de l’autre
côté du col, et ne pouvais guère me permettre de perdre vingt de ceux qui me restaient,
face au sud. Même si j’avais eu deux cents lanciers de plus, je savais que j’allais
perdre la bataille livrée au sommet de la colline, aussi j’acquiesçai. « Je
vous donne vingt de mes recrues et vous m’apportez la victoire. » Elle
sourit et partit à grands pas. Je criai à Issa de trouver vingt jeunes gens et
de les lui envoyer. « Elle va nous apporter la victoire ! »
dis-je assez fort pour que mes hommes l’entendent et, subodorant quelque espoir
en un jour où il n’y en avait pas, ils sourirent et rirent.
    Pourtant la
victoire dépendait d’un miracle ou de l’arrivée de nos alliés. Où était Culhwch ?
Toute la journée, j’avais espéré voir ses troupes dans les collines du sud,
mais en vain, et je me dis qu’il

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