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Excalibur

Excalibur

Titel: Excalibur Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Bernard Cornwell
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dents, gémit,
puis se redressa pour me faire face. « Maintenant, tue-moi, ordonna-t-il.
    — Je ne
peux pas te tuer, dis-je, mais je pensai à ma mère démente prophétisant que ce
serait un fils d’Aelle qui le tuerait.
    — Alors,
je te tuerai », dit-il, et il me porta maladroitement un coup d’épée. Je l’esquivai,
il trébucha et faillit tomber en tentant de me rejoindre. Il s’arrêta,
pantelant, et me regarda droit dans les yeux. « Pour l’amour de ta mère,
Derfel, tu ne vas pas me laisser mourir par terre, comme un chien ? Ne
peux-tu rien me donner ? » Il me porta un nouveau coup ; cette
fois, l’effort fut trop grand et il vacilla. Je vis qu’il y avait des larmes
dans ses yeux et compris que sa manière de mourir avait pour lui une grande
importance. Dans un suprême effort de volonté, il parvint à rester debout et à
soulever son épée. Du sang frais brilla sur son flanc gauche, ses yeux se
ternirent, mais son regard ne quitta pas le mien tandis qu’il faisait un
dernier pas en avant et me portait une faible botte qui visait mon diaphragme.
    Dieu me
pardonne, car alors je levai ma lance sur lui. Je mis tout mon poids et toute
ma force dans ce coup ; la lourde lame le transperça au moment où il
tombait lourdement et le garda droit tandis qu’elle lui brisait les côtes et s’enfonçait
dans son cœur. Un énorme frisson le parcourut et une expression de détermination
sinistre envahit son visage mourant et, durant un battement de cœur, je crus qu’il
voulait soulever son arme pour me porter un dernier coup, mais alors je compris
qu’il s’assurait simplement que sa main droite resterait bien serrée autour de
la poignée de son épée. Puis il tomba et rendit l’esprit avant même d’avoir
heurté le sol, les doigts toujours crispés sur la garde ensanglantée. Un
gémissement monta de ses hommes. Certains pleuraient.
    « Derfel ?
dit Igraine. Derfel !
    — Dame ?
    — Tu
pleures, m’accusa-t-elle.
    — C’est l’âge,
chère Dame, rien que l’âge.
    — Ainsi
mourut Aelle dans la bataille, et Lancelot ?
    — Cela
viendra plus tard, répliquai-je d’une voix ferme.
    — Raconte-le-moi
maintenant ! insista-t-elle.
    — Je te l’ai
dit, elle viendra plus tard, et je déteste les histoires qui narrent la fin
avant le commencement. »
    Un moment, je
crus qu’elle allait protester, mais elle se contenta de soupirer de mon
obstination, et de poursuivre dans la même voie. « Qu’est devenu le
champion saxon, Liofa ?
    — Il est
mort, d’une manière très horrible.
    — Bien !
dit-elle, l’air intéressé. Raconte-moi cela !
    — D’une
maladie, Dame. Il a eu une grosseur à l’aine, il ne pouvait plus ni s’asseoir
ni se coucher, et même rester debout était pour lui un supplice. Il est devenu
de plus en plus maigre, et a fini par mourir dans la sueur et les frissons. Du
moins, c’est ce qu’on nous a dit. »
    Igraine était
indignée. « Alors, il n’a pas été tué au Mynydd Baddon ?
    — Il s’est
enfui avec Cerdic. »
    La reine
haussa les épaules de mécontentement, comme si cette fuite du champion saxon
était un échec de notre part. « Mais les bardes », dit-elle, et je
gémis car chaque fois que ma reine mentionne les bardes, je sais que je vais
être confronté à leur version qu’inévitablement elle préfère, même si moi je participais
aux événements, et qu’eux n’étaient pas encore nés à l’époque. « Ils
disent tous, poursuivit-elle fermement en ignorant mon gémissement de
protestation, que le duel de Cuneglas avec Liofa dura presque toute la matinée
et que le roi tua six champions avant d’être frappé par derrière.
    — J’ai
entendu ces chants, répliquai-je prudemment.
    — Alors ? »
Elle me regardait d’un air mécontent. Cuneglas était le grand-père de son époux
et la fierté de la famille était en jeu. « Eh bien ?
    — J’y
étais. Dame, répliquai-je laconiquement.
    — Tu as
une mémoire de vieillard, Derfel », dit-elle d’un ton désapprobateur, et
je ne doute pas que lorsque Dafydd, le clerc du tribunal qui traduit mes
parchemins en breton, arrivera au passage sur la mort de Cuneglas, il le
modifiera pour plaire à ma Dame. Et pourquoi pas ? Cuneglas était un héros
et peu importe si l’histoire se souvient de lui comme d’un grand guerrier alors
qu’en réalité, il ne le fut pas. C’était un homme bien, sensé, et sage plus qu’on
ne l’est à son âge,

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