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Excalibur

Excalibur

Titel: Excalibur Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Bernard Cornwell
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était ivre mort, aussi, dans la douce
obscurité, je chevauchai vers l’est, le long de la rivière. L’air plein de
fantômes puait le sang, mais dans ma recherche désespérée d’un compagnon, j’affrontai
les spectres. Je découvris un groupe d’hommes de Sagramor chantant près d’un
brasier, mais ils ignoraient où se trouvait leur commandant, aussi je
poursuivis ma route, attiré par la vue de guerriers dansant autour d’un feu.
    C’étaient des
Blackshields et ils bondissaient très haut, cabriolant au-dessus des têtes
coupées de leurs ennemis. J’aurais contourné leur sarabande frénétique si je n’avais
aperçu deux silhouettes en robe blanche assises calmement à côté du feu. L’une
d’elles était Merlin.
    J’attachai les
rênes de ma monture à une souche d’épineux, puis je franchis la ronde. Merlin
et son compagnon prenaient un souper de pain, de fromage et de bière. Quand le
druide m’aperçut, tout d’abord, il ne me reconnut pas. « Va-t’en ou je te
change en crapaud. Oh, c’est toi, Derfel ? » Il semblait déçu. « Je
savais, en trouvant de la nourriture, qu’un ventre vide me demanderait de la
partager avec lui. Je suppose que tu as faim ?
    — Oui, Seigneur. »
    Il me fit
signe de prendre place à côté de lui. « Je soupçonne ce fromage d’être
saxon, dit-il d’un air incertain. Il était quelque peu couvert de sang quand je
l’ai trouvé, mais je l’ai nettoyé. Euh, en tout cas, je l’ai essuyé et,
curieusement, il s’avère tout à fait mangeable. Je suppose qu’il y en a juste
assez pour toi. » En fait, il y en avait assez pour une douzaine de
convives. « Voici Taliesin, me présenta-t-il sèchement son compagnon. Un
sorte de barde venu du Powys. »
    Je me tournai
vers le célèbre barde, un jeune homme au visage empreint d’une vive
intelligence. Il s’était rasé le devant du crâne, comme un druide, portait une
courte barbe noire, avait une longue mâchoire, des joues creuses et un nez en
lame de couteau. Une fine bandelette en argent enserrait son front. Il sourit
et me salua. « Votre renommée vous précède, Seigneur Derfel.
    — Tout
comme la tienne.
    — Oh, non !
gémit Merlin. Si vous devez vous lécher mutuellement les bottes, allez faire ça
ailleurs. Derfel se bat parce que c’est un éternel adolescent et toi, tu es
célèbre parce qu’il se trouve que tu as une voix passable.
    — Je ne
me contente pas de chanter, je compose des ballades, dit modestement Taliesin.
    — Tout
homme peut faire une chanson s’il est suffisamment ivre, répliqua Merlin d’un
air dédaigneux, et il me jeta un coup d’œil en coin. C’est du sang qu’il y a
dans tes cheveux ?
    — Oui,
Seigneur.
    — Tu
devrais te réjouir de ne pas avoir été blessé à un endroit crucial. » Cela
le fit rire, puis il me désigna les Blackshields. « Qu’est-ce que tu
penses de mes gardes ?
    — Ils
dansent bien.
    — Ils ont
de bonnes raisons pour ça. Quel jour satisfaisant. Et Gauvain n’a-t-il pas bien
tenu son rôle ? C’est tellement gratifiant quand un simple d’esprit sert à
quelque chose, et pour être idiot, Gauvain l’était ! Un garçon assommant !
Toujours en train d’essayer d’améliorer le monde. Pourquoi les jeunes se
croient-ils forcément plus intelligents que leurs aînés ? Toi, Taliesin,
tu n’es pas sujet à cette agaçante méprise. Il a fini par acquérir un peu de ma
sagesse, m’expliqua Merlin.
    — J’ai
beaucoup à apprendre, murmura Taliesin.
    — Très
vrai, très vrai. » Merlin poussa vers moi un cruchon de bière. « Ta
petite bataille t’a bien amusé, Derfel ?
    — Non. »
En fait, je me sentais étrangement démoralisé. « Cuneglas est mort.
    — Je l’ai
entendu dire. Quel idiot ! Il aurait dû laisser les actions d’éclat à des
imbéciles comme toi. Mais c’est tout de même dommage qu’il soit mort. Ce n’était
pas un homme très intelligent, pas ce que moi j’entends par intelligent, mais
il n’était pas idiot, chose rare en ces tristes temps. Et il a toujours été
gentil avec moi.
    — Il
était la gentillesse même, intervint Taliesin.
    — Alors
maintenant, il va te falloir trouver un nouveau protecteur, dit Merlin au
barde, et ne regarde pas Derfel. Il ne peut pas faire la différence entre un
joli chant et un pet de bœuf. Ce qu’il faut pour réussir dans la vie, c’est
naître de parents riches. » Il faisait maintenant un cours au jeune

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