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Excalibur

Excalibur

Titel: Excalibur Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Bernard Cornwell
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homme.
« J’ai vécu très confortablement de mes rentes, bien qu’à y réfléchir je
ne les aie pas collectées depuis des années. Tu me paies une rente, Derfel ?
    — Je le
ferais, Seigneur, si je savais où l’envoyer.
    — Ça n’a
plus d’importance maintenant. Je suis vieux et faible. Je mourrai sans doute
bientôt.
    — Ne
dites pas de bêtises, vous êtes dans une forme splendide. » Il avait l’air
âgé, bien sûr, mais une étincelle de malice brillait dans ses yeux et l’entrain
animait son vieux visage ridé, sa barbe et ses cheveux bien nattés étaient
rattachés avec des rubans noirs, sa robe semblait propre, sauf quelques taches
de sang séché. Il avait l’air heureux, pas seulement, je pense, parce que nous
avions remporté la victoire, mais parce que la compagnie de Taliesin lui
plaisait.
    « La
victoire donne la vie, déclara-t-il d’un ton dédaigneux, mais nous l’oublierons
bientôt. Où est Arthur ?
    — Nul ne
le sait. J’ai entendu dire qu’il s’était longuement entretenu avec Tewdric,
mais il n’est plus avec lui. Je suppose qu’il a retrouvé Guenièvre. »
    Merlin ricana.
« Un chien retourne toujours à son vomi.
    — Cette
femme commence à me plaire, répliquai-je pour les défendre.
    — Je m’y
attendais, dit-il d’un air méprisant, et j’imagine qu’elle ne causera plus de
mal. Ce serait une bonne protectrice, dit-il à Taliesin, elle a pour les poètes
un respect absurde. Mais ne va pas grimper dans son lit.
    — Pas de
danger, Seigneur. »
    Merlin rit. « Notre
jeune barde est célibataire. Ce type est châtré. Il a renoncé au plus grand
plaisir des hommes afin de préserver son talent. »
    Taliesin vit
ma curiosité et sourit. « Pas ma voix, Seigneur, mais le don de prophétie.
    — Et c’est
un authentique talent, dit Merlin avec une sincère admiration, bien que je
doute que cela vaille le célibat. Si l’on avait exigé ce prix de moi, j’aurais
abandonné le bâton de druide ! J’aurais préféré un emploi plus humble,
comme barde ou lancier.
    — Tu vois
le futur ? demandai-je à Taliesin.
    — Il a
prévu la victoire d’aujourd’hui et savait depuis un mois que Cuneglas mourrait,
mais il ne m’a pas prévenu qu’un gros bon à rien de Saxon viendrait me voler
mon fromage. » Il me reprit le morceau que je tenais. « Je suppose,
Derfel, que tu souhaites qu’il te prédise ton avenir.
    — Non,
Seigneur.
    — Tu as
bien raison, il vaut toujours mieux l’ignorer. Tout finit dans les larmes, un
point c’est tout.
    — Mais la
joie renaît toujours, dit doucement Taliesin.
    — Oh,
dieux, non ! cria Merlin. La joie renaît ! L’aube se lève ! L’arbre
bourgeonne ! Les nuages se dissipent ! La glace fond ! Tu
pourrais ne pas t’abaisser à ce genre de fatras sentimental. » Il se tut.
Ses gardes avaient terminé leur danse et étaient partis s’amuser avec les
captives saxonnes. Ces femmes avaient des enfants et leurs cris étaient assez
bruyants pour agacer Merlin qui fronça les sourcils. « Le destin est
inexorable et tout finit dans les larmes.
    — Nimue
est avec vous ? » lui demandai-je, et je vis immédiatement, à l’expression
de mise en garde de Taliesin, que j’avais posé la mauvaise question.
    Le druide
contempla fixement le feu. Les flammes envoyèrent une braise dans sa direction
et il cracha pour rendre sa malice au feu. « Ne me parle pas de Nimue. »
Sa bonne humeur s’était évanouie et je me sentis gêné d’avoir posé cette
question. Il toucha son bâton noir, puis soupira. « Elle est en colère
contre moi.
    — Pourquoi,
Seigneur ?
    — Parce
qu’elle ne peut pas obtenir ce qu’elle veut. C’est généralement ce qui met les
gens en colère. » Une autre bûche crépita dans le feu, vomissant des
étincelles qu’il épousseta de sa robe après avoir craché dans les flammes. « Du
bois de mélèze. Le mélèze fraîchement coupé déteste qu’on le brûle. » Il
me regarda d’un air maussade. « Nimue n’a pas approuvé que je mêle Gauvain
à cette bataille. Elle croit que c’était du gaspillage et elle a probablement
raison.
    — Il a
apporté la victoire, Seigneur », dis-je.
    Il ferma les
yeux et soupira, montrant ainsi que ma sottise était intolérable. « J’ai
consacré ma vie tout entière à une seule chose, dit-il au bout d’un moment. Une
chose simple. Je voulais restaurer les Dieux. Est-ce si difficile à comprendre ?
Mais faire

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