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Excalibur

Excalibur

Titel: Excalibur Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Bernard Cornwell
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dit amèrement Sagramor.
    — Elle
serait reine, insista Œngus.
    — Certes,
acquiesçai-je.
    — Alors,
ce n’est pas une mauvaise idée », conclut-il d’un ton dégagé, mais je le
soupçonnai d’y tenir passionnément. Un mariage avec Mordred panserait la fierté
blessée de la Démétie, mais donnerait aussi à la Dumnonie l’obligation de
protéger le pays de sa reine. À mes yeux, la proposition de Sansum était la
pire chose que j’avais entendue de la journée, car je n’imaginais que trop bien
quel tort pouvait causer l’union de Mordred et d’Argante, pourtant je ne dis
mot.
    « Vous
savez ce qui manque à ces thermes ? demanda Œngus.
    — Dis-le-moi,
Seigneur.
    — Des
femmes. » Il gloussa. « Où est la tienne, Derfel ?
    — Elle
porte le deuil.
    — Ah,
celui de Cuneglas, bien sûr ! » Le roi des Blackshields haussa les
épaules. « Je ne lui ai jamais plu, mais moi je l’aimais plutôt bien. En
voilà un qui croyait aux promesses ! » Œngus rit des promesses qu’il
avait faites sans aucune intention de les tenir. « Je ne peux pas dire
pour autant que sa mort me désole. Son fils n’est qu’un gamin, beaucoup trop
attaché à sa mère. Elle et ses effroyables tantes régneront un certain temps.
Trois sorcières ! » Il rit de nouveau. « Je pense qu’on pourra
enlever à ces trois dames quelques morceaux de terre. » Il plongea lentement
la tête dans la piscine. « Je chasse les poux », expliqua-t-il, puis
il pinça l’un des petits insectes gris qui remontait tant bien que mal sa barbe
emmêlée pour échapper à l’eau.
    Je n’avais pas
vu Merlin de tout le jour, et cette nuit-là, Galahad m’apprit que le druide
avait déjà quitté la vallée pour se rendre dans le nord. Je l’avais trouvé à
côté du bûcher funéraire de Cuneglas. « Je sais qu’il détestait les
chrétiens, m’expliqua-t-il, mais je ne crois pas qu’il trouverait à redire à
une prière chrétienne. » Je l’invitai à dormir parmi mes hommes et nous
nous rendîmes tous deux à l’endroit où ils campaient. « Merlin m’a laissé
un message pour toi, me dit-il. Il dit que tu trouveras ce que tu cherches
parmi des arbres morts.
    — Je ne
suis pas sûr de chercher quoi que ce soit.
    — Alors,
regarde parmi les arbres morts, et tu trouveras ce que tu ne cherches pas. »
    Je ne fis plus
rien cette nuit-là que dormir enroulé dans ma cape, parmi mes hommes, sur le
champ de bataille. Je m’éveillai tôt avec la migraine et les articulations
douloureuse. Le beau temps était passé et une bruine tombait, venue de l’ouest.
La pluie menaçait de tremper les bûchers funéraires, aussi nous partîmes
récolter du bois pour nourrir les flammes, et cela me rappela l’étrange message
de Merlin, mais je ne voyais pas d’arbres morts. Nous utilisâmes des haches de
combat saxonnes pour abattre chênes, ormes et bouleaux, épargnant seulement les
frênes qui sont des arbres sacrés, et tous ceux que nous coupions étaient
sains. Je demandai à Issa s’il avait remarqué des arbres morts et il fit non de
la tête ; Eachern dit qu’il en avait vu près du coude de la rivière.
    « Montre-moi. »
    Il emmena
plusieurs d’entre nous jusqu’au rivage et, à l’endroit où la rivière tournait
brusquement vers l’ouest, il y avait une grande quantité d’arbres morts pris
dans les racines à demi apparentes d’un saule. Un fatras de débris amenés là
par la rivière se mêlait aux branches mortes, mais je n’y vis rien de valeur. « Si
Merlin dit qu’il y a quelque chose ici, il faut chercher, déclara Galahad.
    — Il ne
parlait peut-être pas de ces arbres-là, dis-je.
    — On peut
toujours essayer », répliqua Issa. Il ôta son épée pour ne pas la
mouiller, puis sauta sur les entrelacs. Il passa au travers des branchages et
tomba dans l’eau en nous éclaboussant. « Donnez-moi une lance ! »
cria-t-il.
    Galahad lui en
tendit une et Issa s’en servit pour fourgonner entre les branches. Un morceau
de filet effrangé et enduit de poix, provenant d’une nasse, était venu s’échouer
là et formait une sorte de tente couverte de feuilles mortes. Il fallut toute
la force d’Issa pour écarter cette masse emmêlée.
    C’est alors
que le fugitif déboucha. Il s’était caché sous le filet, inconfortablement
perché sur un tronc à demi submergé ; telle une loutre levée par les
chiens, il esquiva tant bien que mal la lance d’Issa et tenta de

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