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Excalibur

Excalibur

Titel: Excalibur Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Bernard Cornwell
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que leur chef irait rejoindre Argante
dans la maison de l’évêque, ou Guenièvre chez les prêtres.
    Arthur n’avait
montré aucun désir de prendre conseil auprès de moi. Quand il fit venir Œngus
et Mordred, il se contenta de me demander d’aller dire à Guenièvre qu’il était
revenu, aussi je traversai la cour pour gagner la maison des prêtres où je la
trouvai dans la chambre du haut, en compagnie de Taliesin. Le barde, vêtu d’une
robe blanche toute propre, ses cheveux noirs retenus dans une résille d’argent,
se leva et s’inclina lorsque j’entrai. Il tenait une petite harpe, mais je
sentis que tous deux étaient en train de parler et non de faire de la musique.
Il sourit et sortit à reculons de la pièce, laissant l’épais rideau retomber
sur le seuil. « Un homme fort intelligent », dit Guenièvre en se
levant pour m’accueillir. Elle portait une robe crème garnie de rubans bleus et
arborait le collier saxon que je lui avais donné sur le Mynydd Baddon ;
ses cheveux roux étaient rattachés en queue de cheval par une chaînette d’argent.
Elle n’était pas aussi élégante que la reine dont je me souvenais, mais fort
loin de la femme en armure qui avait chevauché avec tant d’enthousiasme sur le
champ de bataille. Elle me sourit lorsque je m’approchai. « Tu es propre,
Derfel !
    — J’ai
pris un bain, Dame.
    — Et tu
as survécu ! « Elle m’embrassa sur la joue puis me tint un moment par
les épaules. » Je te dois beaucoup.
    — Non,
Dame, non », répliquai-je en rougissant et en me dégageant.
    Elle rit de
mon embarras, puis alla s’asseoir près de la fenêtre qui donnait sur l’enclos.
La pluie formait des mares entre les dalles et dégoulinait sur la façade
maculée du temple ; le cheval d’Arthur était attaché à un anneau scellé
dans l’une des colonnes. Elle n’avait pas besoin que je lui dise qu’il était
revenu, car elle avait été témoin de son arrivée. « Qui est avec lui ?
    — Galahad,
Sansum, Mordred et Œngus.
    — Et tu n’as
pas été convoqué à ce Conseil ? demanda-t-elle avec un peu de son ancien
persiflage.
    — Non,
Dame, répondis-je en essayant de cacher ma déception.
    — Je suis
certaine qu’il ne t’a pas oublié.
    — J’espère
que non, Dame. » Puis, avec plus d’hésitation, je lui appris que Lancelot
était mort. Je ne lui racontai pas comment.
    « Taliesin
me l’a déjà dit.
    — Comment
l’a-t-il su ? demandai-je, car la mort de Lancelot était récente et
Taliesin n’en avait pas été témoin.
    — Il l’a
rêvée cette nuit », dit Guenièvre, puis elle fit un geste brusque, comme
pour mettre fin au sujet. « Alors, de quoi sont-ils en train de discuter ?
demanda-t-elle en regardant le temple. De l’épouse-enfant ?
    — J’imagine,
Dame. » Puis je lui dis ce que l’évêque Sansum avait conseillé à Œngus Mac
Airem : qu’Argante épouse Mordred. « Je crois que c’est la plus
mauvaise idée que j’aie jamais entendue, protestai-je, indigné.
    — Tu le
penses vraiment ?
    — C’est
absurde.
    — L’idée
n’est pas de Sansum, mais de moi », dit-elle avec un sourire.
    Je la regardai
fixement, trop surpris pour répliquer. Puis je finis par retrouver la parole :
« De vous, Dame ?
    — Ne le
répète à personne. Si Argante pensait que cela vient de moi, elle ne l’envisagerait
pas une seule seconde. Elle préférerait épouser un porcher. Aussi j’ai envoyé
chercher le petit Sansum et l’ai supplié de me révéler si ce que l’on disait à
propos d’Argante et de Mordred était vrai ; puis je lui ai dit que l’idée même
me révulsait et, bien entendu, il s’est mis à en raffoler, bien qu’il prétendît
le contraire. J’ai même pleuré un peu et l’ai supplié de ne pas répéter à
Argante combien cela me déplaisait. À partir de là, ils étaient pratiquement
mariés. « Elle sourit d’un air triomphant.
    « Mais
pourquoi ? Mordred et Argante ? Ils ne nous feront que des ennuis !
    — Mariés
ou non, ce sera le cas. Et il faut bien que Mordred se marie, Derfel, pour
avoir un héritier, et il doit forcément épouser une princesse. » Elle fit une
pause en tripotant son collier. « J’avoue que je préférerais qu’il n’ait
pas d’héritier car, à sa mort, cela laisserait le trône libre. » Elle ne
poussa pas sa pensée jusqu’au bout et je lui jetai un regard de curiosité
auquel elle répondit en arborant le masque de

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