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Excalibur

Excalibur

Titel: Excalibur Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Bernard Cornwell
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fuir en
remontant la rivière. Les arbres morts le faisaient trébucher et le poids de l’armure
le ralentissait, aussi mes hommes le rattrapèrent aisément et poussèrent des
vivats. Si le fugitif n’avait pas porté d’armure, il aurait pu se jeter à l’eau
et nager jusqu’à l’autre rive, mais ainsi alourdi, il ne pouvait que se rendre.
Il avait dû passer deux nuits et un jour à remonter le bord de la rivière, puis
il avait découvert la cachette et pensé qu’il pourrait rester là jusqu’à ce que
nous quittions le champ de bataille. Maintenant, il était pris.
    C’était
Lancelot. Je le reconnus à ses longs cheveux noirs dont il était si vain, puis,
à travers la boue et les brindilles, je distinguai le célèbre émail blanc de
son armure. Son visage n’exprimait que de la terreur. Ses yeux allaient de nous
à la rivière, comme s’il envisageait de se jeter dans le courant, puis il
aperçut son demi-frère. « Galahad, appela-t-il. Galahad ! »
    Celui-ci me
regarda durant quelques battements de cœur, puis fit le signe de croix, tourna
le dos et s’éloigna.
    « Galahad ! »
cria encore Lancelot en voyant son frère disparaître à sa vue.
    Galahad
poursuivit sa route.
    « Faites-le
remonter », ordonnai-je. Issa piqua Lancelot de sa lance et l’homme
terrifié grimpa désespérément à quatre pattes dans les orties qui poussaient
sur la berge. Il avait toujours son épée dont la lame devait être rouillée
après cette immersion dans la rivière. Je lui fis face tandis que, vacillant,
il se libérait du fourré urticant. « Me combattrez-vous ici et maintenant,
Seigneur Roi ? lui demandai-je en tirant Hywelbane.
    — Laisse-moi
partir, Derfel ! Je t’enverrai de l’argent, je te le jure ! » Il
continua à bredouiller, me promettant plus d’or que je n’en avais jamais rêvé
jusqu’à ce que je lui porte à la poitrine des petits coups répétés de la pointe
de mon épée, et alors il comprit qu’il devait mourir. Il me cracha dessus,
recula et tira son arme. Autrefois, elle s’appelait Tanlladwr, ce qui
signifiait la Brillante Tueuse, mais après son baptême par Sansum, Lancelot l’avait
renommée la Lame du Christ. Toute rouillée qu’elle fut, elle restait une arme
redoutable et, à ma grande surprise, il montra qu’il n’était pas un médiocre
épéiste. Je l’avais toujours pris pour un couard, mais ce jour-là il se battit
vaillamment. Son désespoir le poussa à me porter une série de rapides coups de
pointe qui me forcèrent à reculer. Cependant il était las, mouillé, glacé, et
il s’épuisa vite, si bien qu’après avoir paré sa première averse de coups, je
pus prendre mon temps pour décider comment j’allais le tuer. Prêt à tout pour
sauver sa vie, il m’attaqua avec plus de violence, mais je mis fin au combat
quand, me baissant pour esquiver l’un de ses massifs coups d’estoc, je relevai
Hywelbane afin que sa pointe l’atteigne au bras et que l’élan même de mon
adversaire lui ouvre les veines, du poignet au coude. Il glapit lorsque le sang
jaillit, l’épée tomba de sa main défaillante et, plongé dans une terreur
abjecte, il attendit le coup fatal.
    Je nettoyai la
lame d’Hywelbane avec une poignée d’herbes, la séchai sur ma cape, puis la
remis au fourreau. « Je ne veux pas de ton âme sur mon épée », dis-je
à Lancelot, et durant un battement de cœur, il parut reconnaissant, mais je
brisai ses espoirs. « Tes hommes ont tué mon enfant, alors que tu les
avais chargés de ramener Ceinwyn dans ton lit. Tu crois que je peux te
pardonner ce double crime ?
    — Ce n’était
pas moi qui leur en avais donné l’ordre. Crois-moi ! »
    Je lui crachai
à la figure. « Vais-je te livrer à Arthur, Seigneur Roi ?
    — Non,
Derfel, je t’en prie ! » Il joignit les mains. Il frissonnait. « Je
t’en supplie !
    — Donne-lui
une mort de femme », me conseilla vivement Issa, signifiant par là que
nous devions le dévêtir, le châtrer et le laisser saigner à mort.
    Je fus tenté,
mais je craignais de tirer plaisir de la mort de Lancelot. Il est agréable de
se venger et j’avais offert une mort horrible aux assassins de Dian, n’éprouvant
aucun remords à jouir de leurs souffrances, pourtant torturer cet homme brisé
et frissonnant me répugnait. Il tremblait tant que j’eus pitié et je me surpris
en train de me demander si je n’allais pas le laisser vivre. Je savais que c’était
un traître,

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