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Excalibur

Excalibur

Titel: Excalibur Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Bernard Cornwell
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moment où Balig criait à Hygwydd de se hâter
d’embarquer, l’ennemi arriva.
    Le serviteur d’Arthur
ramenait du palais le dernier ballot et il n’était qu’à cinquante pas de la
rive lorsqu’il regarda derrière lui et vit les cavaliers surgir des portes de
la ville. À peine eut-il le temps de lâcher son paquet et de tirer à demi son
épée que déjà les chevaux l’avaient rejoint et qu’une lance lui transperçait le
cou.
    Balig jeta la
passerelle par-dessus bord, tira un couteau de sa ceinture et coupa la corde d’amarrage
de la poupe. Son homme d’équipage saxon rejeta celle de la proue et notre
bateau s’engagea dans le courant au moment où les cavaliers atteignaient la
berge. Arthur, debout, horrifié, regardait mourir Hygwydd, mais moi, j’observais
l’amphithéâtre où une horde était apparue.
    Ce n’était pas
l’armée de Mordred, mais un essaim de déments, une ruée tâtonnante d’êtres
voûtés, estropiés et amers qui déferlaient autour des arches de pierre et
descendaient vers la rivière en poussant de petits glapissements. Ils étaient
en haillons, les cheveux hérissés, les yeux pleins d’une rage fanatique. C’était
l’armée démente de Nimue. La plupart n’avaient pour toute arme que des bâtons,
même si quelques-uns brandissaient une lance. Les cavaliers, eux, portaient
lances et boucliers, et ils n’étaient pas fous. C’étaient les fugitifs des
Bloodshields de Diwrnach qui arboraient encore leurs capes noires en lambeaux
et leurs boucliers barbouillés de sang, et les déments se dispersèrent devant
eux lorsqu’ils éperonnèrent leurs montures pour demeurer à notre hauteur, sur
la rive.
    Certains fous
tombèrent sous les sabots des chevaux, mais des douzaines d’autres plongèrent
dans la rivière et nagèrent maladroitement vers nos barques. Arthur cria aux
bateliers de couper les cordes de leurs ancres ; une par une les
embarcations lourdement chargées se libérèrent et commencèrent à dériver.
Certains équipages rechignèrent à abandonner les lourdes pierres qui leur
servaient d’ancres et essayèrent de les hisser à bord, si bien que les bateaux
qui partaient heurtèrent les leurs tandis que les tristes déments battaient
désespérément des pieds et des jambes pour nous rejoindre. « Les hampes ! »
cria Arthur et, saisissant sa lance, il la retourna et frappa un nageur à la
tête.
    « Les
rames ! » hurla Balig, mais personne ne l’écoutait. Nous étions trop
occupés à repousser les fous. De mon unique main, je m’efforçai d’en couler le
plus possible, mais l’un d’eux saisit la hampe de ma lance et faillit me
précipiter dans l’eau. Je lui abandonnai l’arme, tirai Hywelbane et frappai. Le
premier sang coula sur la rivière.
    Les disciples
hululants et cabriolants de Nimue pullulaient maintenant sur la berge. Certains
nous jetaient des lances, mais la plupart se contentaient de crier leur haine
alors que d’autres s’engageaient dans la rivière à la suite des nageurs. Un
homme aux longs cheveux, doté d’un bec de lièvre, tenta de se hisser à la
poupe, mais le marinier saxon lui donna un coup de pied dans la figure, puis un
second jusqu’à ce qu’il retombe à l’eau. Taliesin avait trouvé une lance et
repoussait d’autres nageurs de sa pointe. En aval, une de nos embarcations s’échoua
sur la rive boueuse et l’équipage tenta désespérément de se dégager, mais les
lanciers de Nimue réussirent à grimper à bord. Ils étaient menés par des Bloodshields
et ces tueurs expérimentés chargèrent à la lance d’un bout à l’autre du pont en
poussant des cris de défi. C’était le bateau d’Emrys et je vis l’évêque aux
cheveux blancs tenter de parer le coup avec son épée, mais il fut tué et une
douzaine de fous suivirent les Bloodshields sur le pont glissant. La femme de l’évêque
n’eut que le temps de pousser un cri, puis fut sauvagement massacrée. Les
couteaux tailladaient et lacéraient et éventraient, le sang dégoulinait des
dalots pour s’écouler vers la mer. Un homme portant une tunique en peau de daim
se posta en équilibre à la poupe du bateau capturé et, lorsque nous passâmes,
sauta vers notre plat-bord. Gwydre leva sa lance et l’homme hurla en s’empalant
sur la longue lame. Je vois encore ses mains empoigner la hampe tandis que son
corps se tordait sur la pointe, puis Gwydre lâcha l’arme, laissant l’homme
tomber dans la rivière, et il tira son

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