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Excalibur

Excalibur

Titel: Excalibur Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Bernard Cornwell
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épée. Sa mère lardait de coups de lance
les bras qui battaient l’eau. Des mains s’accrochèrent à notre plat-bord et
nous les piétinâmes, ou les tranchâmes avec nos épées et, peu à peu, notre
bateau s’éloigna des assaillants. Toutes les embarcations dérivaient
maintenant, certaines par le travers, d’autres la poupe la première, les bateliers
sacraient et s’injuriaient, ou criaient aux lanciers de ramer. Une lance jetée
de la rive heurta notre coque, puis les premières flèches volèrent. C’étaient
des traits de chasseurs, qui bourdonnaient en filant au-dessus de nos têtes.
    « Les
boucliers », cria Arthur et nous formâmes un mur le long du plat-bord. Les
flèches s’y fichèrent. J’étais accroupi à côté de Balig, nous protégeant tous
deux, et mon bouclier frissonnait lorsque les petits traits faisaient mouche.
    Nous fûmes
sauvés par le rapide courant de la rivière et la marée descendante qui
emportèrent vers l’aval, hors de portée des archers, notre masse d’embarcations
enchevêtrées. La horde en folie nous suivit, mais à l’ouest de l’amphithéâtre s’étendait
une tourbière qui ralentit nos poursuivants et nous laissa le temps de mettre
enfin de l’ordre dans notre chaos. Les cris des assaillants nous atteignaient
encore, leurs corps dérivaient dans le courant à côté de notre petite flotte,
mais nous avions des rames et nous pûmes faire pivoter le bateau et suivre les
autres vers la mer. Nos deux bannières étaient lardées de flèches.
    « Qui
sont ces gens ? demanda Arthur.
    — L’armée
de Nimue », dis-je amèrement. Ses sortilèges ayant échoué grâce à Morgane,
elle avait lâché sur nous ses disciples pour qu’ils s’emparent d’Excalibur et de
Gwydre.
    « Pourquoi
ne les avons-nous pas vus arriver ? s’enquit Arthur.
    — Un sort
de dissimulation, Seigneur ? » suggéra Taliesin, et je me souvins
combien de fois Nimue avait utilisé ce genre d’enchantement.
    Galahad se
railla de l’explication païenne. « Ils ont marché de nuit et se sont
cachés dans les bois jusqu’à ce que nous soyons prêts, et nous étions trop
affairés pour les chercher.
    — La
chienne combattra peut-être Mordred à notre place, suggéra Culhwch.
    — Non,
elle va se joindre à lui », dis-je.
    Mais Nimue n’en
avait pas terminé avec nous. Des cavaliers galopaient sur la route qui longeait
le marais, et une horde de piétons les suivait. La rivière ne coulait pas droit
à la mer, mais dessinait de larges méandres dans la plaine côtière, et je
savais qu’à chaque tournant vers l’ouest, l’ennemi nous attendrait en embuscade.
    C’est ce qu’ils
firent, en effet, mais la rivière s’élargissait en approchant de la mer et l’eau
coulait plus vite, si bien qu’à chaque coude nous passâmes devant eux en toute
sécurité. Les cavaliers nous criaient des injures, puis galopaient pour rejoindre
la prochaine boucle d’où ils pourraient nous jeter leurs lances et leurs
flèches. Juste avant l’estuaire, la rivière coulait en ligne droite, et l’ennemi
resta tout du long à notre hauteur ; c’est alors que j’aperçus Nimue en
personne. Elle montait un cheval blanc, portait une robe blanche et avait tondu
ses cheveux sur le devant, comme un druide. Elle tenait le bâton de Merlin et
avait ceint une épée. Elle nous cria quelque chose, mais le vent emporta ses
paroles, puis la rivière tourna vers l’est et nous nous éloignâmes d’elle entre
les rives couvertes de roseaux. Nimue éperonna sa monture vers l’estuaire du
fleuve.
    « Nous
sommes saufs maintenant », dit Arthur. Nous sentions la mer, des goélands
criaient au-dessus de nos têtes, devant nous grondait le bruit éternel des
vagues se brisant sur le rivage ; Balig et le Saxon attachèrent la vergue
de la voile aux cordes qui la hisseraient en haut du mât. Il restait un dernier
long méandre à parcourir, une dernière rencontre avec les cavaliers de Nimue à
endurer, puis nous serions entraînés sur la mer de Severn.
    « Combien
d’hommes avons-nous perdus ? » s’enquit Arthur, et nous échangeâmes
des questions et des réponses avec le reste de la flotte. Deux hommes avaient
été abattus par des flèches et l’équipage du seul bâtiment échoué avait été
massacré, mais la plus grande partie de notre petite armée était sauve. « Pauvre
Emrys, dit Arthur, qui demeura silencieux un moment, puis repoussa cette mélancolie.
Dans trois

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