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Excalibur

Excalibur

Titel: Excalibur Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Bernard Cornwell
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trou noir s’enfonçait jusqu’au cour
de la pierre.
    « J’ai
parlé, un jour, avec un vieil esclave breton, dit Aelle, et il m’a raconté qu’en
soufflant dans ce trou, on pouvait parler aux morts.
    — Mais
vous n’y croyez pas ? lui demandai-je, ayant entendu du scepticisme dans
sa voix.
    — Nous
croyons que nous pouvons parler à Thunor, à Woden, et à Seaxnet par ce trou,
mais toi ? Peut-être pourras-tu accéder aux morts, Derfel. » Il
sourit. « Nous nous reverrons, mon fils.
    — Je l’espère,
Seigneur Roi. » Je me souvins alors de l’étrange prophétie de ma mère, qu’Aelle
serait tué par son fils ; je tentai de repousser ce délire de vieille
femme folle, mais les Dieux choisissent souvent pour porte-parole ce genre de
femmes, et soudain, je ne trouvai plus rien à dire.
    Aelle m’étreignit,
écrasant mon visage sur le col de sa grande cape de fourrure. « Ta mère a
encore longtemps à vivre ? me demanda-t-il.
    — Non,
Seigneur Roi.
    — Enterre-la
les pieds tournés vers le nord. C’est la coutume de notre peuple. » Il m’enlaça
une dernière fois. « On va te ramener chez toi sain et sauf, dit-il, puis
il recula. Pour parler aux morts, ajouta-t-il d’un bon bourru, il faut tourner
trois fois autour de la pierre, puis s’agenouiller devant le trou. Embrasse ma
petite-fille pour moi. » Il sourit, content de m’avoir surpris en montrant
combien il connaissait ma vie, puis il se retourna et partit.
    L’escorte me
regarda faire trois fois le tour de la pierre, m’agenouiller et me pencher vers
le trou. J’eus soudain envie de pleurer et ma voix trembla comme je chuchotai
le nom de ma fille : « Dian ? soufflai-je dans le cœur de la
pierre. Ma chère Dian ? Attends-nous, ma chérie, nous te rejoindrons
bientôt. Dian. » Ma fille chérie, ma Dian bien-aimée, massacrée par les
hommes de Lancelot. Je lui dis que nous l’aimions, je lui transmis le baiser d’Aelle,
puis j’appuyai mon front sur la pierre froide et pensai à son petit
corps-ombre, tout seul, dans l’Autre Monde. Merlin, il est vrai, nous avait dit
que les enfants morts jouaient, heureux, sous les pommes d’Annwn, mais je
pleurai tout de même tandis que je l’imaginais, entendant soudain ma voix. Levait-elle
les yeux ? Versait-elle des larmes, comme moi ?
    Je partis à
cheval. Il me fallut trois jours pour retourner à Dun Caric, et là, je donnai à
Ceinwyn la petite bague en or. Elle avait toujours aimé les choses simples et
cela lui conviendrait mieux qu’un bijou romain raffiné. Elle la passa au petit
doigt de sa main droite, le seul auquel elle allait. « Je doute qu’elle
puisse me sauver la vie, dit-elle tristement.
    — Pourquoi
pas ? » demandai-je.
    Elle sourit,
admirant la bague. « Quel Saxon s’arrêterait pour chercher une bague ?
Violer d’abord et piller après, n’est-ce pas la règle d’un lancier ?
    — Tu ne
seras pas là lorsque les Saxons viendront, dis-je. Il faut que tu retournes au
Powys. »
    Elle fit signe
que non. « Je resterai. Je ne peux pas toujours courir me réfugier auprès
de mon frère dès que les ennuis commencent. »
    Je laissai
cette discussion en suspens jusqu’à ce que le moment vienne, et envoyai des
messagers à Durnovarie et Caer Cadarn, pour faire savoir à Arthur que j’étais
revenu. Quatre jours plus tard, il arriva à Dun Caric, et je lui rapportai le
refus d’Aelle. Arthur haussa les épaules comme s’il n’avait rien espéré d’autre.
« Cela valait la peine d’essayer », dit-il dédaigneusement. Je ne lui
transmis pas l’offre qui m’avait été faite, car dans son humeur morose, il
aurait probablement pensé que j’étais tenté d’accepter et il ne se serait
jamais plus fié à moi. Je ne lui dis pas non plus que j’avais vu Lancelot à
Thunreslea, car je savais combien il détestait toute mention de ce nom. Je lui
parlai des prêtres venus du Gwent, et à cette nouvelle, il se renfrogna. « Je
suppose que je vais devoir rendre visite à Meurig », dit-il sombrement, en
regardant le Tor. Puis il se tourna vers moi. « Savais-tu, me demanda-t-il
d’un air accusateur, qu’Excalibur était l’un des Trésors de Bretagne ?
    — Oui,
Seigneur », confessai-je. Merlin me l’avait révélé longtemps auparavant,
mais en me faisant jurer de garder le secret, de crainte qu’Arthur détruise l’épée
pour prouver qu’il n’était pas superstitieux.
    « Merlin
m’a demandé de la lui

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