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Excalibur

Excalibur

Titel: Excalibur Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Bernard Cornwell
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tonnerre de vivats et se mit à frapper les boucliers avec les hampes
des lances, si bien que tout le ciel gris s’emplit de leur terrible vacarme.
Aelle leva sa main droite mutilée et le bruit s’éteignit. « Tu vois,
Derfel ? me demanda-t-il.
    — Je vois
ce que vous avez choisi de me montrer, Seigneur Roi, répondis-je évasivement,
sachant exactement le message que m’avaient transmis les bateaux échoués et la
foule d’hommes en armure.
    — Je suis
fort maintenant, et Arthur faible. Peut-il lever ne serait-ce que cinq cents
hommes ? J’en doute. Les lanciers du Powys viendront à son secours, mais
suffiront-ils ? J’en doute. J’ai un millier de lanciers, Derfel, et deux
fois autant d’hommes affamés qui manieront une hache pour acquérir quelques
toises de terrain bien à eux. Et Cerdic a encore plus d’hommes, beaucoup plus,
et il a bien plus désespérément besoin de terres que moi. Il nous faut des
terres, Derfel, il nous en faut, et Arthur en a, et Arthur est faible.
    — Le
Gwent a mille lanciers, et si vous envahissez la Dumnonie, il viendra à son
aide. » Je n’en étais pas certain, mais avoir l’air confiant ne pouvait
desservir la cause d’Arthur. « Le Gwent, la Dumnonie et le Powys se
battront, et d’autres viendront se ranger sous la bannière d’Arthur. Les
Blackshields combattront pour nous, et des lanciers arriveront du Gwynedd et d’Elmet,
et même du Rheged et du Lothian. »
    Aelle sourit
de ma vantardise. « Tu n’as pas encore compris la leçon, Derfel, alors,
viens », dit-il. Et de nouveau, il éperonna son cheval, continuant de
gravir la colline, mais cette fois en direction de l’est, vers un bosquet. Il
mit pied à terre, fit signe à son escorte de rester où elle était, puis m’emmena
le long d’un sentier étroit jusqu’à une clairière où se dressaient deux petits
bâtiments en bois. Ce n’étaient que des cabanes aux toits pointus en chaume de
seigle, aux murs bas faits de troncs non dégrossis. « Tu vois ? »
dit-il en désignant le pignon de le plus proche.
    Je crachai
pour conjurer le mal, car là-haut était plantée une croix en bois. C’était la
dernière chose que je m’attendais à voir ici, dans le Llogyr païen : un
temple chrétien. La seconde hutte, un peu plus basse, devait être l’habitation
du prêtre qui vint nous saluer en franchissant, à quatre pattes, la porte de sa
masure. Il portait une tonsure, une robe noire de moine et une barbe brune
emmêlée. Il reconnut Aelle et s’inclina très bas. « Le Christ vous
accueille, Seigneur Roi ! cria l’homme en saxon, avec un vilain accent.
    — D’où
es-tu ? » lui demandai-je en langue bretonne.
    Il parut
surpris qu’on s’adresse à lui dans sa langue natale. « De Gobannium,
Seigneur. » L’épouse du moine, une femme malpropre, aux yeux pleins de
ressentiment, sortit en rampant de la masure pour se poster à côté de son
homme.
    « Que
fais-tu ici ? demandai-je à ce dernier.
    — Le
Seigneur Jésus-Christ a ouvert les yeux du roi Aelle, et nous a envoyés
apporter la Bonne Nouvelle aux Saxons. Je suis venu avec mon frère prêtre,
Gorfydd, pour prêcher l’évangile aux Saïs. »
    Je regardai
Aelle qui souriait d’un air sournois. « Des missionnaires du Gwent ?
lui demandai-je.
    — Ce sont
de faibles créatures, n’est-ce pas ? dit Aelle en montrant du geste le
moine et sa femme qui rentraient dans leur cabane. Mais ils pensent qu’ils vont
nous détourner du culte de Thunor et de Seaxnet, et cela m’arrange de le leur
laisser croire. Pour le moment.
    — Parce
que, dis-je lentement, le roi Meurig vous a promis une trêve si vous laissiez
ses prêtres venir chez vous ? »
    Aelle rit. « C’est
un idiot, ce Meurig. Il se préoccupe plus des âmes de mes gens que de la
sécurité de son pays, et deux prêtres sont un modeste prix à payer pour s’assurer
de la neutralité des mille lanciers du Gwent lorsque nous prendrons la Dumnonie. »
Il passa le bras autour de mes épaules et me ramena vers les chevaux. « Tu
vois, Derfel ? Le Gwent ne combattra pas, pas tant que leur roi croira qu’il
y a une possibilité que sa religion se propage parmi mes gens.
    — Et la
religion se propage-t-elle ? » demandai-je.
    Il s’étrangla
de rire. « Parmi quelques esclaves et des femmes, mais ils ne sont pas
nombreux, et elle ne s’étendra guère. J’y veille. J’ai vu ce que cette religion
a fait à la Dumnonie, et je ne le

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