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Excalibur

Excalibur

Titel: Excalibur Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Bernard Cornwell
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signaler la fin du monde, pensai-je.
    Et d’une
certaine manière, c’était exactement cela que le feu devait marquer. Ce serait
la fin du monde tel que nous le connaissions, car si Merlin avait raison, les
Dieux de la Bretagne viendraient en ce lieu élevé. Les moindres d’entre eux
rejoindraient les plus petits cercles de l’anneau extérieur tandis que Bel
descendrait au cœur ardent de Mai Dun où son Chaudron l’attendait. Le Grand
Bel, le Dieu des Dieux, le Seigneur de la Bretagne, arriverait dans une grande
rafale de vent, et les étoiles tournoieraient dans son sillage comme des
feuilles d’automne ballottées par la tempête. Et là où les cinq feux
individuels marquaient le cœur des cercles de flammes de Merlin, Bel poserait
de nouveau le pied sur Ynys Prydain, l’île de Bretagne. Ma peau en fut soudain
glacée. Jusqu’à cet instant, je n’avais pas vraiment compris l’ampleur du rêve
de Merlin, et maintenant, il m’accablait presque. Dans trois jours, juste trois
jours, les Dieux seraient là.
    « Plus de
quatre cents personnes préparent les feux, me dit Gauvain avec ferveur.
    — Je veux
bien le croire.
    — Et nous
avons tracé les spirales avec une corde magique, poursuivit-il.
    — Avec
quoi ?
    — Une
corde, Seigneur, tressée à partir des cheveux d’un être vierge, et mince comme
un toron. Nimue s’est postée au centre, j’ai fait le tour du périmètre et mon
seigneur Merlin a marqué mes pas avec des pierres d’elfe. Il fallait que les
spirales soient parfaites. Cela nous a pris une semaine, car la corde ne
cessait de se rompre et chaque fois, nous devions recommencer.
    — Peut-être
qu’après tout, ce n’était pas une corde magique, Seigneur Prince ? le
taquinai-je.
    — Oh, si,
Seigneur, m’assura Gauvain. Elle a été tressée avec mes propres cheveux.
    — À la
Vigile de Samain, dis-je, vous allumerez les feux et vous attendrez ?
    — Deux
fois trois heures, Seigneur, les feux devront brûler, et à la sixième heure
nous commencerons la cérémonie. » Peu après la nuit fera place au jour, le
ciel se remplira de feu, et l’air enfumé tourbillonnera, cinglé par le
battement d’ailes des Dieux.
    Gauvain m’avait
fait longer la muraille nord du fort, mais maintenant il désignait, en
contrebas, le petit temple de Mithra qui se dressait juste à l’est des cercles
de bûchers. « Tu peux attendre là, Seigneur, pendant que je vais quérir
Merlin.
    — Est-il
loin d’ici ? demandai-je, pensant que Merlin se trouvait peut-être dans l’une
des cabanes provisoires construites à la hâte sur l’extrémité est du plateau.
    — Je ne
suis pas sûr de l’endroit où il est, avoua Gauvain, mais je sais qu’il est
parti chercher Anbarr, et j’ai quelque idée là-dessus.
    — Anbarr ? »
demandai-je. Je ne le connaissais que par les histoires où il figurait en tant
que cheval magique, étalon non dressé qui avait la réputation de galoper aussi
vite sur l’eau que sur terre.
    « Je vais
chevaucher Anbarr aux côtés des Dieux, dit fièrement Gauvain, et porter ma
bannière sus à l’ennemi. » Il montra le temple où un immense drapeau était
appuyé sans cérémonie contre le toit bas couvert de tuiles. « La bannière
de Bretagne », ajouta le prince, et il me fit descendre jusqu’au petit
édifice où il déploya l’étendard. C’était un vaste carré de lin blanc où était
brodé le dragon rouge intraitable de la Dumnonie. La bête n’était que griffes,
queue et flammes. « En fait, c’est la bannière de la Dumnonie, avoua
Gauvain, mais je ne crois pas que cela ennuiera les autres rois de Bretagne, n’est-ce
pas ?
    — Pas si
tu repousses les Saïs dans la mer.
    — C’est
mon devoir, Seigneur, dit très solennellement Gauvain. Avec l’aide des Dieux
et, bien entendu, de celle-là. » Il toucha Excalibur que je tenais
toujours sous le bras.
    « Excalibur ! »
C’était une exclamation de surprise car je ne pouvais imaginer l’épée magique
entre d’autres mains que celles d’Arthur.
    « Et
pourquoi pas ? me demanda Gauvain. Je dois porter Excalibur, chevaucher
Anbarr, et bouter l’ennemi hors de Bretagne. » Il me fit un ravissant
sourire, puis me désigna un banc, à la porte du temple. « Si tu veux bien
attendre, Seigneur, je vais aller chercher Merlin. »
    Le lieu saint
était gardé par six lanciers Blackshields, mais comme j’étais arrivé en
compagnie de Gauvain, ils ne firent pas mine de

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