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Excalibur

Excalibur

Titel: Excalibur Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Bernard Cornwell
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Gwydre. Arthur avait accordé à son fils la
permission d’assister à la Convocation et celui-ci était excité. Ce garçon de
onze ans était plein de joie, de vie et de curiosité. Maigre comme son père, il
tenait sa beauté de Guenièvre dont il avait le long nez et les yeux hardis. Il
était espiègle, mais pas méchant, et tant Ceinwyn que moi aurions été contents
que la prophétie de son père s’accomplisse et qu’il épouse notre Morwenna. Cela
ne se déciderait pas avant deux ou trois ans et, jusque-là, Gwydre vivrait avec
nous. Il voulait être au sommet de Mai Dun et fut déçu lorsque je lui expliquai
que personne n’y serait admis en dehors de ceux qui accompliraient le rituel.
Même les gens qui avaient édifié les grands bûchers furent renvoyés durant la
journée. Comme les centaines d’autres curieux venus de toute la Bretagne, c’est
des prés s’étendant sous l’ancienne forteresse qu’ils assisteraient à la
Convocation.
    Arthur nous
rejoignit le matin de la Vigile de Samain et je vis avec quelle joie il
retrouvait Gwydre. Le petit garçon était sa seule source de bonheur en ces
jours sombres. Son cousin Culhwch arriva de Dunum avec une demi-douzaine de
lanciers. « Arthur m’a dit qu’il ne fallait pas que je vienne, me
confia-t-il avec un grand sourire, mais je ne voulais pas manquer ça. » Il
s’avança en clopinant pour accueillir Galahad qui avait passé ces derniers mois
avec Sagramor, à garder la frontière contre les Saxons ; le Numide,
obéissant aux ordres d’Arthur, était demeuré à son poste, mais avait demandé à
Galahad de se rendre à Durnovarie afin de rapporter à son armée les événements
de cette nuit. Leurs grandes espérances inquiétaient Arthur qui craignait que
ses partisans ne soient terriblement déçus si rien ne se produisait.
    L’espoir ne
fit que s’accroître lorsque, dans l’après-midi, Cuneglas, roi du Powys, entra à
cheval dans la ville avec une douzaine d’hommes, dont son fils Perddel devenu
un jeune homme gauche qui tentait de laisser pousser sa moustache. Cuneglas m’étreignit.
C’était le frère de Ceinwyn et le plus honnête homme qui soit. Il était passé
voir Meurig et confirma la répugnance du roi du Gwent à combattre les Saxons. « Il
croit que son Dieu le protégera, déclara-t-il d’un air mécontent.
    — Nous
aussi », répliquai-je en montrant d’un geste, par la fenêtre du palais de
Durnovarie, ceux qui, en se massant en bas des pentes de Mai Dun, espéraient
assister à tout ce qui pourrait arriver en cette nuit capitale. Beaucoup d’entre
eux avaient tenté de gravir la colline, mais les Blackshields de Merlin les tenaient
à distance. Dans le pré situé au nord de la forteresse, des chrétiens pleins de
bravoure se mirent à prier bruyamment leur Dieu d’envoyer la pluie qui
ruinerait le rituel païen, mais ils furent chassés par une foule en colère. Une
des chrétiennes s’évanouit sous les coups et Arthur envoya ses soldats rétablir
l’ordre.
    « Alors,
qu’est-ce qui va se passer cette nuit ? me demanda Cuneglas.
    — Peut-être
rien du tout, Seigneur Roi.
    — Je
serais venu de si loin pour rien ? » grommela Culhwch. C’était un
homme trapu, belliqueux, au langage grossier, que je comptais parmi mes amis
les plus intimes. Il boitait depuis qu’une lame saxonne lui avait entaillé
profondément la jambe lors d’une bataille contre les Saxons d’Aelle, aux portes
de Londres, mais il ne faisait pas d’histoire à propos de la profonde cicatrice
qu’il en gardait et prétendait être un aussi redoutable lancier qu’avant. « Qu’est-ce
que tu fais ici ? lança-t-il à Galahad, tel un défi. Je te croyais
chrétien ?
    — Je le
suis.
    — Alors
tu pries pour qu’il pleuve, hein ? » l’accusa-t-il. Il pleuvait au
moment même où nous parlions, mais ce n’était qu’un petit crachin venu de l’ouest.
Certains croyaient que le beau temps suivrait cette bruine, mais il y avait
forcément des pessimistes qui prévoyaient un déluge.
    « S’il
pleut à verse ce soir, dit Galahad pour asticoter Culhwch, reconnaîtras-tu que
mon Dieu est plus grand que les tiens ?
    — Je te
trancherai la gorge », gronda Culhwch, qui ne ferait jamais une chose
pareille car, comme moi, il était l’ami de Galahad depuis de nombreuses années.
    Cuneglas alla
s’entretenir avec Arthur, Culhwch disparut pour vérifier si une certaine rousse
faisait toujours commerce de ses

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