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Excalibur

Excalibur

Titel: Excalibur Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Bernard Cornwell
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l’intérieur, Derfel. » Elle se
frappa la poitrine, entre ses petits seins. Elle s’était arrêtée en haut du
rempart et se retourna pour me faire face. J’étais un soldat robuste, elle un
petit bout de femme, pourtant elle me dominait. Comme toujours. En elle bouillonnait
une passion si profonde, si sombre et si forte que presque rien ne pouvait lui
résister.
    « En quoi
les émotions de Merlin mettent-elles le rituel en danger ? demandai-je.
    — C’est
un fait, tout simplement ! répondit Nimue, puis elle se détourna pour se
remettre à marcher.
    — Explique-moi.
    — Jamais !
répliqua-t-elle d’un ton cassant. Tu es un imbécile. »
    Je marchai
derrière elle. « Olwen l’Argentée, qui est-ce ?
    — Une
esclave que nous avons achetée en Démétie. Elle a été capturée dans le Powys et
nous a coûté plus de six pièces d’or parce qu’elle est très jolie.
    — Elle l’est,
affirmai-je en me souvenant de sa marche si légère dans la nuit silencieuse de
Lindinis.
    — Merlin
le pense aussi, dit Nimue avec mépris. Il tremble en la voyant, mais il est
beaucoup trop vieux maintenant, et en outre, nous devons prétendre qu’elle est
vierge, pour faire plaisir à Gauvain. Et il nous croit ! Mais cet idiot
croirait n’importe quoi ! C’est un imbécile !
    — Et il
épousera Olwen quand tout sera terminé ? »
    Nimue rit. « C’est
ce que nous lui avons promis, mais lorsqu’il découvrira qu’elle est née esclave
et que ce n’est pas un esprit, il pourrait bien changer d’avis. Alors peut-être
la revendrons-nous. Tu voudrais l’acheter ? » Elle me lança un regard
en coin.
    « Non.
    — Toujours
fidèle à Ceinwyn ? dit-elle d’un ton moqueur. Comment va-t-elle ?
    — Bien.
    — Viendra-t-elle
à Durnovarie pour assister à la Convocation ?
    — Non. »
    Nimue se
retourna pour me lancer un regard soupçonneux. « Mais toi, tu viendras ?
    — Oui, j’y
assisterai.
    — Et
Gwydre, tu l’amèneras ?
    — S’il
veut venir, oui. Mais je demanderai d’abord la permission à son père.
    — Dis à
Arthur qu’il faut le laisser venir. Tous les enfants de Bretagne devraient être
témoins de la venue des Dieux. Ce sera une vision inoubliable, Derfel.
    — Alors,
ça va se produire, en dépit des erreurs de Merlin ?
    — Cela
arrivera, déclara vindicativement Nimue, en dépit de Merlin. Cela arrivera
parce que c’est moi qui vais agir. Je donnerai à ce vieux fou ce qu’il désire,
que cela lui plaise ou non. » Elle s’arrêta, se retourna et s’empara de ma
main gauche pour regarder, de son œil unique, la cicatrice qui marquait ma
paume. C’était la marque du serment qui m’obligeait à exécuter ses ordres et je
sentis que Nimue allait me demander quelque chose, mais un soudain élan de
prudence l’en empêcha. Elle respira à fond, me regarda fixement, puis laissa
retomber ma main balafrée. « Tu peux trouver ton chemin tout seul, maintenant »,
dit-elle d’un ton amer, puis elle s’en alla.
    Je descendis
la colline. Les gens se traînaient péniblement jusqu’au sommet avec leur charge
de fagots. Les feux devaient brûler durant neuf heures, avait dit Gauvain. Neuf
heures pour remplir le ciel de flammes et amener les Dieux sur terre. Ou
peut-être, si les rites étaient mal accomplis, les feux brûleraient-ils pour
rien.
    Dans trois
nuits, nous saurions le fin mot de l’histoire.
     
    *
     
    Ceinwyn aurait
aimé venir à Durnovarie pour assister à la convocation des Dieux, mais à la
Vigile de Samain, les morts parcourent la terre et ma femme voulait s’assurer
qu’on déposerait bien des offrandes pour Dian ; elle pensait qu’il fallait
le faire à l’endroit même où elle était morte, aussi emmena-t-elle nos deux
autres filles dans les ruines d’Ermid’s Hall et là, au milieu des cendres du
manoir, elle déposa une cruche d’hydromel coupé d’eau, du pain beurré et une
poignée de ces noisettes trempées dans du miel que Dian avait toujours beaucoup
aimées. Les sœurs de Dian y ajoutèrent des noix et des œufs durs, puis elles se
réfugièrent toutes dans une cabane de forestier gardée par mes lanciers. Elles
ne virent pas Dian, car les morts ne se montrent jamais à la Vigile de Samain,
mais ignorer leur présence, c’est convier le malheur chez soi. Ceinwyn me
raconta plus tard qu’au matin, la nourriture avait disparu et la cruche était
vide.
    J’étais à
Durnovarie où Issa me rejoignit avec

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