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Excalibur

Excalibur

Titel: Excalibur Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Bernard Cornwell
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pour pendre comme
une étoffe ondoyante entre les étoiles. Merlin m’avait dit que ces lumières
étaient fréquentes dans le nord lointain, mais celles-là flottaient au sud,
puis, glorieusement, brusquement, tout l’espace au-dessus de nos têtes fut traversé
par des cascades bleues, argentées et cramoisies. Nous descendîmes dans la cour
pour mieux voir et nous restâmes là, frappés de terreur, tandis que les cieux rutilaient.
De la cour, nous ne pouvions plus voir les feux de Mai Dun, mais leur éclat remplissait
le ciel au sud, tandis que les lumières étranges formaient une arche radieuse
au-dessus de nos têtes.
    « Croyez-vous,
maintenant, l’évêque ? » demanda Culhwch.
    Emrys semblait
incapable de parler, mais il frissonna et toucha la croix de bois suspendue à
son cou. « Nous n’avons jamais nié l’existence d’autres puissances, dit-il
calmement. Nous croyons seulement que notre Dieu est le seul vrai Dieu.
    — Les
autres Dieux sont quoi, alors ? » demanda Cuneglas.
    Emrys se
renfrogna, rechignant d’abord à répondre, puis la probité le poussa à parler. « Les
pouvoirs des ténèbres, Seigneur Roi.
    — Les
pouvoirs de la lumière, à coup sûr », dit Arthur avec un respect
admiratif, car même lui était impressionné. Lui qui aurait préféré que les
Dieux ne nous contactent jamais voyait leur puissance dans le ciel et il était
plein d’émerveillement. « Que va-t-il se passer maintenant ? »
    C’est à moi qu’il
avait posé cette question, mais l’évêque Emrys lui répondit : « La
mort va venir, Seigneur, dit-il.
    — La mort ? »
demanda Arthur, pas certain d’avoir bien entendu.
    Emrys était
parti se réfugier sous la galerie, comme s’il craignait la force de la magie
qui scintillait et ruisselait, si brillante, entre les étoiles. « Toutes
les religions utilisent la mort, Seigneur, dit-il d’un ton pédant, même la
nôtre croit au sacrifice. Seulement, dans le christianisme, c’est le Fils de
Dieu qui s’est sacrifié afin que personne ne soit plus jamais poignardé sur un
autel, mais je ne vois pas de religion qui n’associe la mort à ses mystères.
Osiris a été tué  – il s’aperçut soudain qu’il parlait du culte d’Isis,
qui avait empoisonné la vie d’Arthur, et il se hâta de poursuivre  –, Mithra
est mort, aussi, et son culte exige le sacrifice d’un taureau. Tous nos Dieux
meurent, Seigneur, et toutes les religions, sauf le christianisme, recréent ces
morts lors de leurs cultes.
    — Nous,
les chrétiens, avons dépassé la mort pour entrer dans la vie, dit Galahad.
    — C’est
vrai, Dieu en soit loué, acquiesça Emrys en faisant le signe de croix, mais pas
Merlin. » Les lumières brillaient plus fort dans le ciel, grands rideaux
de couleurs à travers lesquels, tels les fils d’une tapisserie, des
scintillements de lumière blanche passaient comme l’éclair et chutaient. « La
mort est la magie la plus puissante, dit l’évêque d’un air désapprobateur. Un
Dieu miséricordieux ne saurait le supporter, et le nôtre y a mis fin par la
mort de son propre Fils.
    — Merlin
ne se sert pas de la mort, dit Culhwch en colère.
    — Si,
dis-je d’une voix douce. Avant que nous allions chercher le Chaudron, il a
sacrifié un être humain. Il me l’a dit.
    — C’était
qui ? demanda vivement Arthur.
    — Je l’ignore,
Seigneur.
    — Il
racontait sans doute des histoires, dit Culhwch, les yeux levés vers le ciel,
il adore ça.
    — Ou plus
probablement, il disait la vérité, argumenta Emrys. L’ancienne religion
exigeait beaucoup de sang et, en général, du sang humain. Nous savons si peu de
choses, mais je me souviens que le vieux Balise me disait que les druides se
plaisaient à sacrifier des êtres humains. C’étaient généralement des
prisonniers de guerre. Certains étaient brûlés vifs, d’autres jetés dans les
puits de la mort.
    — Et
certains en réchappaient », ajoutai-je à voix basse, car on m’avait
précipité, lorsque j’étais enfant, dans le puits de la mort d’un druide ;
je m’étais arraché à l’horreur des corps brisés, mourants, et Merlin m’avait
adopté.
    Emrys fit
comme s’il ne m’avait pas entendu. « D’autres occasions nécessitaient un
sacrifice d’une plus grande valeur, bien entendu. En Elmet et en Cornovie, on
parle encore du sacrifice que l’on fit durant l’Année Noire.
    — Quel
fut-il ? demanda Arthur.
    — Ce n’est
peut-être

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