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Fausta Vaincue

Titel: Fausta Vaincue Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michel Zévaco
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l’espace comme une plainte., puis tout retomba au silence.
    – Trop tard ! murmura Rovenni.
    – Avez-vous entendu ? bégaya Farnèse que l’épouvante gagnait.
    – Farnèse, écoute-moi, écoute ton vieux camarade… Veux-tu rentrer dans le devoir et implorer ton pardon de Sixte ?…
    Un sanglot, du dehors, parvint au prince Farnèse, qui répéta :
    – N’entendez-vous pas ?… Qui vient de crier ?… Qui pleure là ?…
    – C’est toi qui ne m’entends pas ! gronda Rovenni. Ecoute. Bientôt Sixte va mourir. Je sais qui sera désigné aux votes du conclave dans le testament de Sixte ! Nul doute que sa volonté suprême ne soit écoutée… Farnèse, il en est temps ! Fais ta paix avec le pape mourant et avec celui qui va le remplacer !
    Dehors, le silence régnait à nouveau. Farnèse passa une main sur son front et murmura :
    – Que me proposez-vous ?… Est-ce bien vous qui venez de parler ainsi ?
    – Je te propose la fortune, les grandeurs… Fausta ne peut rien te donner, et tu l’avais bien compris, puisque le premier tu l’as quittée… un mot !… Un seul !… Hâte-toi !…
    – Fausta peut me donner l’amour, dit gravement Farnèse. Fausta est pour moi l’archange de la félicité suprême puisqu’elle fait de moi un homme, puisqu’elle m’arrache au néant de mes vœux, puisqu’elle me fait époux en me rendant celle que j’adore, puisqu’elle me fait père en me rendant ma fille !…
    – Votre fille ! prononça Rovenni d’une voix si glaciale que Farnèse frissonna, et que cette épouvante de tout à l’heure l’envahit de nouveau.
    Pourtant, il se cabra contre cette terreur qu’il jugeait puérile, et d’un ton assuré… qui voulait être assuré :
    – Sans doute !… J’ai la parole de la souveraine… et…
    Rovenni éclata de rire.
    – La parole de la souveraine !… tu crois en Fausta et en sa parole sacrée !… Eh bien, écoute !…
    Un son de cloche, grave et funèbre, tomba dans le silence ; lents mortellement tristes, les appels du bronze funéraire se succédaient avec de sourdes vibrations.
    – Le glas ! murmura Farnèse éperdu. Pour qui sonne-t-on le glas ?
    – Ecoute ! Ecoute encore ! gronda Rovenni en le saisissant par le bras.
    Des voix, alors, derrière la porte du fond, s’élevèrent en un chant de deuil… un chant aux larges modulations, qui tantôt semblait se perdre en gémissements d’horreur et tantôt se gonflait, éclatait en imprécations menaçantes… Farnèse, d’une violente secousse, se dégagea de l’étreinte de Rovenni, et sa voix hurla son épouvante, sa voix couverte par le chant funèbre et les tintements du glas :
    – Le glas de mort ! Le chant des suppliciés !… Qui meurt ici ?… Qui est mort ?…
    – Farnèse ! prononça Rovenni d’un accent d’ironie terrible, la souveraine Fausta t’attend là, derrière cette porte… Va donc lui demander ton amante et ta fille !…
    – Ma fille ! rugit Farnèse.
    Et il se rua vers la porte du fond. Il crut se ruer… Il y alla à pas chancelants, les jambes brisées, le cœur noyé d’horreur, comprenant qu’il entrait dans la mort, dans le prodigieux cauchemar des épouvantes surhumaines, et voulant quand même se raccrocher à quelque espoir insensé…
    – Ma fille ! répéta-t-il avec un sanglot déchirant au moment où il atteignait la porte, et où, dehors, le chant des suppliciés éclatait en un lugubre grondement.
    Il trébucha ; furieusement, il se raccrocha à la porte, et d’une sauvage poussée, d’un geste frénétique, l’ouvrit toute grande… Et un instant, il demeura hagard, plus livide qu’un mort, les cheveux hérissés, pris de vertige ; se muscles craquèrent ; dans sa tête, un foudroyant travail se produisit ; il eut la sensation que sa cervelle éclatait, que son crâne s’ouvrait, que son cœur se déchirait, et que des griffes de fer s’incrustaient à sa gorge…
    Dans le plein air, il put faire trois pas rapides, et soulevant les bras vers la suppliciée, rêvant un rêve fantastique et hideux, devant l’indescriptible spectacle qui violentait sa raison et faisait vaciller son regard, d’une voix sans accent humain, il hurla le même mot :
    – Ma fille !…
    Et c’était bien sa fille ! C’était bien Violetta ! C’était bien pour sa fille que tintait le glas, comme jadis en place de Grève il avait tinté pour Léonore !… C’était bien pour sa fille que

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