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Fausta Vaincue

Titel: Fausta Vaincue Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michel Zévaco
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deux amants étaient dans les bras l’un de l’autre et échangèrent l’étreinte par laquelle ils étaient désormais unis à jamais… Charles prit une main de Violetta dans sa main, s’avança vers Claude, et pâle encore, mais la physionomie rayonnante de mâle loyauté, prononça :
    – Monsieur, laissez-moi saluer en vous le père de celle que j’adore et à qui, devant vous, je consacre ma vie… Ce que vous fûtes, je l’ignore. Ce secret s’est déjà évanoui de mon cœur… Que ceci ne vous étonne pas, monsieur. J’ai été quelques mois à l’école d’un homme dont le contact m’a transformé, qui a aboli en moi d’anciennes croyances et m’a fait une âme nouvelle. Le chevalier de Pardaillan, monsieur, m’a appris qu’un homme est hideux, même sous le manteau royal quand il ignore la justice et la bonté ; qu’un homme est vénérable quand il porte un cœur d’homme battant à tous les sentiments d’amour, de pardon, de suprême indulgence. C’est ce que vous êtes, et voici ma main !…
    Charles tendit sa main en frémissant malgré lui. Claude la saisit et poussa un long, un profond soupir, en murmurant :
    – Maintenant, je suis sûr du bonheur de ma fille !…
    – O mon noble Charles, balbutia Violetta. Comme je vous bénis !… O mon bon père… tu auras donc, toi aussi, ta part de bonheur !…
    Claude sourit d’un sourire qui contenait sûrement tout le bonheur et tout l’amour… Presque au même instant, il sentit une sueur glaciale pointer à la racine de ses cheveux, il chancela, tomba sur les genoux, puis, comme tout se mettait à tourner autour de lui la ronde vertigineuse de l’agonie, il s’allongea sur le sol, les mains crispées sur l’herbe.
    – Père ! père ! cria Violetta en s’agenouillant et en soutenant la tête de Claude.
    – Ne t’inquiète pas… c’est… c’est la joie…
    – Oh ! bégaya la jeune fille épouvantée, mais son visage se décompose… ses mains se glacent… Seigneur ! est-ce que mon père va mourir ?…
    Claude se raidit.
    Un sourire ineffable illumina son visage monstrueux et, dans un râle haletant, d’une voix infiniment douce, il répondit :
    – Mourir… oui !… je meurs… Mon enfant, je meurs de joie… quelle belle et heureuse fin !… Ne pleure pas… il est impossible… de mourir… plus heureux… puisque je meurs de joie !… Monseigneur, ma bénédiction vous accompagnera dans la vie… Je vous donne cette enfant… ce cher trésor… Adieu… ta main, mon enfant… ta main…
    Dans un dernier effort, il saisit la main de Violetta… Il l’appuya sur ses lèvres et ferma les yeux…
    – Mon père est mort ! sanglota la jeune fille…
    – Mort !… râla Claude dans un sourire d’indicible bonheur… mort de joie !…
    Et il expira…
    A ce moment, et comme Violetta, affaissée sur elle-même, étouffait ses sanglots dans un pan de son manteau ramené sur son visage, le duc d’Angoulême, jetant les yeux autour de lui, aperçut le petit flacon qui avait roulé presque au bord de la source. Il tressaillit et jeta sur le mort un regard de pitié profonde… Il avait compris de quoi maître Claude était mort !…
    Alors, il se baissa ; et pour que ce flacon ne fût pas vu de sa fiancée, pour qu’elle pût garder à jamais cette touchante illusion qu’avait voulu créer le bourreau dans le dernier souffle de son dévouement, il plongea la petite et frêle capsule dans l’eau pure de la source…
    Le flacon se remplit d’eau, coula à pic et disparut au fond de la source, qui continua à s’échapper avec un bouillonnement très doux, s’épanchant et formant le joli ruisseau qui murmurait sur les pierres polies des rampes de Montmartre…
    A ce moment, une jeune fille sortit de l’abbaye en courant, s’arrêta un instant non loin du chêne sous lequel gisait Belgodère étranglé, jeta autour d’elle des yeux égarés, et apercevant enfin le groupe formé par Charles d’Angoulême et Violetta agenouillée près de Claude, elle descendit d’un pas affolé par la terreur, et, reconnaissant Violetta, se pencha sur elle et jeta un cri de joie folle.
    – Chère et douce compagne de captivité, murmura-t-elle. Nous sommes donc libres !… Au prix de quelles horreurs, hélas !… Mais comment avez-vous échappé à l’abominable supplice ?…
    Violetta levant son visage baigné de larmes reconnut Jeanne Fourcaud, se leva et se jeta dans ses bras en

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