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Fausta Vaincue

Titel: Fausta Vaincue Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michel Zévaco
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répondit. Et sa voix répercuta de sourds échos, comme si la maison eut été déserte. Pardaillan avança jusqu’au fond du vestibule, et avant d’ouvrir la porte devant laquelle il se trouvait alors, cria encore :
    – Y a-t-il quelqu’un dans ce logis ?…
    Aucune réponse ne lui parvint. Alors il se décida à ouvrir ; il se trouva dans une pièce assez vaste, garnie de quelques meubles d’aspect sévère ; pour tout ornement aux murs, il n’y avait qu’un crucifix.
    « C’est le logis de quelque chanoine de Notre-Dame, songea Pardaillan. Si ce brave prêtre entre, je suppose qu’il ne me trahira pas… hum !… j’ai vu dans ma vie bien des chanoines qui n’en étaient pas à une trahison près… Quel qu’il soit, il ne tardera pas à rentrer sans doute, car il avait laissé la porte de son logis ouverte… »
    Mais pendant qu’il songeait ainsi, Pardaillan remarqua qu’une épaisse couche de poussière couvrait les meubles. Il y avait d’ailleurs un certain désordre dans cette pièce. Il y régnait une atmosphère de moisi…
    « Qui diable peut habiter là ?… »
    Pardaillan sentait une sorte d’angoisse étreindre son cœur. Il lui semblait respirer du mystère et de l’horreur. Il en arrivait à oublier qu’il était suivi, traqué, et que la grande chasse à l’homme, la grande battue organisée dans toute la Cité comme pour un fauve aboutirait sans aucun doute à sa découverte… à sa mort !…
    Enfin, ne pouvant plus supporter cette pesante tristesse qui semblait descendre des murs nus de cette pièce, il se secoua et alla pousser une porte par où il pénétra dans une chambre voisine. Cette chambre était plus claire que la première. En effet, dans la pièce qu’il venait de quitter, les fenêtres fermées ne laissaient filtrer qu’un faible rayon de jour.
    Dans celle où il venait d’entrer, il n’y avait pas de fenêtre, mais un œil-de-bœuf placé très haut, et que du dehors on ne pouvait certainement pas atteindre. La lumière entrait par là sans obstacle.
    – Ouf ! respira Pardaillan. J’ai cru que j’étouffais ! C’était sans doute l’oratoire de ce chanoine… ici, au contraire, ce doit être son lieu de récréation…
    Comme il murmurait ces mots, son regard tomba sur un certain nombre d’objets qui garnissaient les murs. Car si, dans la première pièce, il n’y avait aux murs qu’un crucifix, dans celle-ci, les murailles étaient très ornées… Mais ces ornements firent pâlir le chevalier.
    C’était toute une collection de haches. C’étaient des couteaux d’une certaine forme, larges et effilés comme des couteaux de boucher. C’étaient des masses de fer, hérissées de clous. C’étaient des paquets de corde accrochés en bon ordre. C’étaient enfin de bizarres instruments, des pinces, des tenailles. Tout cela méthodiquement rangé, et d’ailleurs couvert d’une épaisse couche de poussière.
    Pardaillan se sentait tressaillir, et un étrange malaise s’empara de lui. Sur une table, au milieu de cette pièce, quelques parchemins étaient demeurés.
    A ce moment, ce murmure énorme et confus de la foule, qui ressemble si bien au grondement de la mer, se rapprocha de la maison solitaire, comme si, en effet, elle eût été battue par les flots d’une marée montante… Mais Pardaillan n’entendait rien… Le mystère de cette maison l’oppressait : il lui semblait qu’elle avait un secret à dire, et que sa pesante tristesse venait de ce secret… Il s’approcha de la table poussiéreuse sur un coin de laquelle, en bon ordre, s’entassaient l’un sur l’autre une trentaine de parchemins… Et ayant jeté les yeux sur celui de ces parchemins qui recouvrait les autres, il vit qu’il portait le sceau de la Grande-Prévôté.
    Sous la poussière, il put déchiffrer les premiers mots… Et alors il recula, pris d’un frisson… La maison solitaire et triste venait de lui révéler son secret !… Ces parchemins, c’étaient des ordres d’exécution ! Ces haches, ces tenailles, ces cordes, c’étaient des instruments de supplice ! Cette maison, c’était le logis du bourreau !
    Comme il reculait, glacé, frémissant, n’ayant plus qu’une idée : sortir, se trouver au grand air, revoir le soleil, fuir l’horreur ambiante… comme il atteignait le vestibule, des coups violents ébranlèrent la porte d’entrée, et une voix, dehors dominant le tumulte, cria :
    – Il est là, monseigneur ! Nous le

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