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Fausta Vaincue

Titel: Fausta Vaincue Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michel Zévaco
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d’égorger.
    Sainte-Maline, Chalabre et Montsery avaient rapidement traversé l’écurie et se trouvèrent dans une cour. La lumière qu’ils avaient remarquée de la rue se reproduisait dans la cour par la porte vitrée.
    Ils commencèrent à monter l’escalier extérieur, et leur habitude de marcher en silence, sans faire crier le sable ou le bois sous leurs pas, était grande sans doute, car ils étaient déjà en haut sans que le moindre craquement eût trahi leur présence.
    Chalabre, doucement, très doucement, essaya d’ouvrir la porte. Mais la porte était fermée au verrou à l’intérieur. Les trois meurtriers n’eurent pas besoin de se consulter. Ceci était encore pour eux une manœuvre familière. Chalabre, d’un coup de coude, fit sauter une vitre, passa la main, tira le verrou ; la porte s’ouvrit. Tous les trois, le poignard au poing, firent irruption dans la pièce. Cela avait duré l’espace d’un éclair…
    – Voilà, pardieu, une nouvelle mode d’entrer chez les gens ! cria une v oix.
    – Monsieur de Pardaillan ! murmurèrent les trois spadassins en s’arrêtant court, effarés d’étonnement.
    – Cà, messieurs, reprit le chevalier, êtes-vous enragés ? Ou bien est-ce que vous venez me demander à boire ? Dans le premier cas, je vais vous jeter par la fenêtre ; dans le deuxième, asseyez-vous et aidez-moi à vider cette dame Jeanne de Beaugency…
    Chalabre, Sainte-Maline et Montsery demeuraient hagards. Assis autour d’une table, Pardaillan, Charles d’Angoulême et un troisième personnage les regardaient. Ils ne s’étaient même pas levés ; seulement Pardaillan, qui était placé le dos à la porte, s’était retourné vers les assaillants en pivotant sur son escabeau.
    Les trois séides du roi avaient donc directement devant eux le chevalier de Pardaillan, sur leur gauche le duc d’Angoulême, sur leur droite un lit de fer, et de l’autre côté de la table, vers la fenêtre, ce troisième personnage sur lequel leurs yeux se fixèrent. Le premier moment de surprise passé, ils saluèrent ; mais ils gardaient leurs poignards à la main.
    – Monsieur de Pardaillan, dit alors Sainte-Maline, excusez-nous de la façon un peu vive avec laquelle nous sommes entrés chez vous ; mais ce n’est pas vous que nous comptions trouver ici… et ce digne Révérend que nous voyons là pourrait peut-être nous renseigner sur celui que nous cherchons…
    – Qui cherchez-vous ? demanda le moine ainsi interpellé, tandis que Pardaillan faisait signe à Angoulême de se tenir prêt à dégainer.
    – Nous cherchons, dit Montsery, un certain frocard coupable de haute trahison envers Sa Majesté le roi… un frocard du nom de Jacques Clément.
    – Et que lui voulez-vous ? reprit le moine avec un livide sourire.
    – Nous voulons, dit Chalabre, lui faire faire connaissance avec les trois dagues que voici : une pour le Père, une pour le Fils, une pour le Saint-Esprit. On a des égards, dès qu’il s’agit d’un saint homme.
    Ils avaient tous les trois à ce moment des figures de tigres. Le moine se leva et, d’une voix très calme, prononça :
    – Jacques Clément, c’est moi !…
    Les trois saluèrent encore, et Sainte-Maline se tourna vers le chevalier :
    – Monsieur de Pardaillan, dit-il, êtes-vous fidèle et dévoué à Sa Majesté ?
    – Ma foi, monsieur, dit Pardaillan avec sincérité, cela dépend des jours et des moments… Ainsi, aujourd’hui, j’étais dévoué au roi, puisque j’ai pris la précaution de l’accompagner jusqu’à la cathédrale, faute de quoi il lui fût sans doute arrivé malheur… Est-ce vrai, messire Clément ?
    – C’est vrai, fit gravement le moine.
    Les trois spadassins se regardèrent avec stupéfaction.
    – La nuit dernière, reprit Pardaillan, j’étais encore tout dévoué à Sa Majesté, puisque j’ai obtenu la faveur spéciale que le roi ne fût point tué aujourd’hui. Est-ce vrai, messire ?
    – C’est vrai, répéta le moine.
    – Et maintenant ? demandèrent Chalabre, Montsery et Sainte-Maline.
    – Maintenant ?…
    – Oui, gronda Chalabre, êtes-vous dévoué pour nous laisser accomplir notre besogne et sauver le roi en tuant ce moine ? Déclarez-vous, monsieur : êtes-vous pour le roi ? Laissez-nous faire ! Etes-vous contre ? Nous allons vous charger !…
    – Ce soir, messieurs, dit tranquillement le chevalier, pas plus qu’hier, pas plus que demain, je ne prends conseil

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