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Faux frère

Faux frère

Titel: Faux frère Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Paul C. Doherty
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Somerville, le père Benedict et la fille Isabeau en trois soirs de suite !
    La dernière victime, Agnès, dont il avait examiné le cadavre, avait été tuée huit jours auparavant, un peu avant le retour de Corbett dans la capitale. Elle avait trouvé la mort le 20 et pas le 13. Pourquoi ?
    Corbett frissonna. Cade voyait-il juste ? Y avait-il un fil conducteur ? Ou poursuivaient-ils un, deux, ou même trois tueurs ?

 
    CHAPITRE VII
    Une heure plus tard, le clerc quittait son domicile en se jurant bien de dire deux mots à Ranulf qui cuvait encore son vin. Il était de méchante humeur et légèrement inquiet. Les préparatifs en vue d’accueillir son « cher » oncle accaparaient Maeve, mais lui était bien résolu à démêler les fils de cette étrange enquête. Il traversa le marché animé de West Cheap et s’enquit des dernières nouvelles de la capitale auprès des dizainiers. Ceux-ci se contentèrent de hocher la tête :
    — Rien de sérieux, Messire ! Un cambriolage dans Three Needle Street, deux vauriens qui ont brisé une fenêtre avec des frondes à Lothbury et un étudiant d’Oxford qui s’est saoulé et a joué de la cornemuse à Bishopsgate.
    Corbett les remercia d’un sourire et s’engagea dans Wood Street et Gracechurch Street, en évitant adroitement les étals qu’ouvraient les négociants en bois, déterminés, dès le matin, à mener rondement leurs affaires. Il demanda son chemin à un apprenti fort en gueule, mais celui-ci lui avoua son ignorance en criant qu’il ne connaissait aucun Français dans le coin. Une servante, rapportant des seaux d’eau de la Grande Citerne, lui indiqua la maison que louait de Craon : une modeste bâtisse d’un étage, délabrée et presque en ruine, coincée entre deux échoppes. Cela amusa Corbett. Les cloches de l’église voisine sonnaient la première messe. Si seulement il pouvait tirer de Craon du lit à cette heure indue ! Il souleva le lourd heurtoir de cuivre et l’abattit avec force, puis recommença presque aussitôt. Il entendit des pas et la porte s’ouvrit violemment sur de Craon, revêtu d’une cotte-hardie rouge bordeaux et de jambières de cuir enfoncées dans des heuses {20} noires. Son visage rusé de goupil arbora son sourire le plus faux.
    — Mon cher Hugh, nous vous attendions.
    Il emprisonna la main de Corbett dans les siennes.
    — Vous avez l’air fatigué, Hugh ! Ou devrais-je dire « Lord Corbett » ?
    Une méchanceté narquoise se lisait dans ses yeux pers, très rapprochés.
    — Oh oui ! Je suis au courant. Entrez ! Entrez !
    À la suite de l’homme qui rêvait de le tuer, Corbett descendit à l’étage inférieur et pénétra dans une petite pièce à l’allure peu engageante : la jonchée était d’une propreté douteuse et l’âtre un tas de cendres refroidies ; le crépi se détachait des murs fendillés et la chaise, dangereusement bancale, qu’attira de Craon semblait pleine d’échardes.
    — Veuillez prendre place !
    Corbett s’assit, comme l’y invitait de Craon, mais ne se départit pas de sa méfiance. Quant au Français, il s’installa sur le bord d’une table, les pieds ballants. Le clerc aurait voulu voir s’effacer le rictus sournois et malveillant de son adversaire. Celui-ci frappa dans ses mains.
    — Eh bien, Hugh, est-ce là une visite de courtoisie ? Au fait, poursuivit-il en touchant la main de Corbett, j’ai eu le plaisir de rencontrer Lady Maeve. Votre petite fille est adorable. Elle tient de sa mère. Désirez-vous du vin ?
    — Non !
    Le sourire de De Craon disparut.
    — Très bien, Corbett ! Que voulez-vous savoir ?
    — La raison de votre présence ici.
    — Je suis porteur, de la part de mon maître, le roi de France, de messages de bonne volonté et d’amitié.
    — Mensonges ! lança Corbett.
    De Craon le foudroya du regard.
    — Un de ces jours, Hugh, souffla-t-il en un murmure feint, je vous ferai rentrer vos insultes dans la gorge !
    Corbett eut une mimique goguenarde :
    — Promesses, promesses ! Vous ne m’avez toujours pas dit pourquoi vous êtes en Angleterre et restez aussi longtemps à Londres.
    De Craon se leva et contourna la table.
    — Des marchands français, habitant ici, ont des intérêts qui tiennent à coeur au roi Philippe. Or vous, les Anglais, avez la réputation d’être hostiles aux étrangers.
    — Alors prenez garde à vous, de Craon !
    — C’est ce que je fais, Hugh, et c’est ce que vous

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