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Faux frère

Faux frère

Titel: Faux frère Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Paul C. Doherty
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l’heure et emmener Messire Puddlicott, car cet homme est bien Richard Puddlicott, et non Raoul de Nevers, n’est-ce pas ? C’est un sujet de la Couronne anglaise qui doit loyauté à notre souverain et qui va, sans nul doute, payer ses horribles forfaits.
    De Nevers vociféra à l’adresse de De Craon, mais le Français se contenta de hocher la tête et le prisonnier, blême, fut emmené sans ménagement.
    — Nous ignorions tout de cela ! se récria de Craon. Nous n’avons pas douté un seul instant de l’identité de De Nevers !
    Corbett eut un sourire narquois devant l’énormité du mensonge et montra la chaîne d’ancrage :
    — Et je suppose que vous auriez été tout surpris en trouvant des sacs solidement accrochés à votre chaîne, au moment de lever l’ancre et de mettre à la voile. Bien sûr, vous auriez considéré cela comme un trésor providentiel et l’auriez rapporté à votre maître, le roi de France : un beau pactole pour payer son armée de Flandre ! Et puis, après un laps de temps convenable, vous auriez, à mots couverts, révélé votre stratagème et fait de notre roi Édouard la risée de toute l’Europe : un prince qui perd son or au profit de son ennemi qui s’en sert pour attaquer ses alliés ! Allons, allons, monsieur, notre Chancellerie se chargera de porter plainte auprès de la vôtre. Vous protesterez de votre innocence, certes, mais cela n’empêche : vous êtes un benêt et un fieffé menteur !
    Corbett, suivi de Ranulf, s’avança vers le bastingage.
    — Est-ce vous qui les avez commandités ? cria-t-il par-dessus son épaule.
    Il fit volte-face et croisa le regard haineux du Français.
    — Commandité qui ? demanda âprement de Craon.
    — Les tueurs qui nous ont attaqués.
    De Craon sourit et fit signe que non.
    — Mais c’est ce que je finirai bien par faire !
    Corbett et Ranulf dévalèrent la passerelle, au pied de laquelle les attendait le prisonnier, encadré par deux gardes et solidement enchaîné. Le clerc entendit les officiers anglais hurler à leurs hommes d’évacuer le navire tandis que le capitaine français, désireux de gagner le large au plus vite, lançait ses ordres sifflés.
    — Où devons-nous emmener le prisonnier, Sir Hugh ? demanda un garde.
    Corbett lui jeta un coup d’oeil avant de dévisager Puddlicott.
    — Newgate fera l’affaire, mais que deux hommes l’escortent et qu’il reste enchaîné !
    Il s’approcha du larron et scruta son visage impénétrable.
    — Puddlicott l’acteur ! murmura-t-il en touchant les cheveux blonds du maître escroc. Combien de fois les as-tu teints, hein ? En noir, en roux, en châtain ? Et ta barbe ? Tu l’as laissée pousser, avant de la raser et de la laisser pousser à nouveau pour arriver à tes fins, n’est-ce pas ?
    Puddlicott lui opposa un regard imperturbable :
    — Quelles preuves avez-vous, Messire Corbett ?
    — Toutes celles qu’il me faut. Tu sais qu’Adam of Warfield a été arrêté ? Il te met toute l’affaire sur le dos. Oh ! je suis au courant de tes déguisements : la barbe, les différentes couleurs de cheveux, la coule et le capuchon, mais tout cela ne te sauvera pas de la corde de chanvre. Cela ne me procurera aucun plaisir, Puddlicott, mais le fait est là : tu vas être pendu.
    Le calme et l’arrogance du voleur disparurent.
    — Si tu passes aux aveux, reprit Corbett, et réponds à certaines questions, alors je pourrai peut-être faire quelque chose pour toi.
    — Quoi, par exemple ?
    — Tu as commis un crime de haute trahison. Tu connais les nouvelles lois. Tu seras condamné à être pendu, puis dépendu encore vivant, éventré et écartelé.
    Corbett broncha en lisant la peur dans les yeux de son interlocuteur.
    — Eh bien, Messire, bredouilla ce dernier, nous pouvons peut-être bavarder.
    Corbett parcourut le quai du regard. Il ne pouvait rien pour cet homme, si ce n’est adoucir sa captivité.
    — Amenez le prisonnier ! ordonna-t-il.
    Il entra dans une modeste taverne, accompagné de Ranulf et suivi des deux soldats escortant Puddlicott. Il fit évacuer la salle.
    — Lâchez-le, mais qu’il garde ses chaînes ! Postez-vous en sentinelles à l’extérieur !
    Les gardes, déçus – leur espoir d’un repas gratuit s’envolait ! —, s’exécutèrent, en arrangeant les anneaux pour que le voleur pût bouger les pieds et se servir de ses mains. Corbett le poussa vers une table, dans un

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