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Faux frère

Faux frère

Titel: Faux frère Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Paul C. Doherty
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protesta Corbett. Il s’est, en fait, révélé d’un grand secours. C’est le seul officier municipal qui soit venu à mon aide. Une récompense renforcerait sa loyauté plus qu’un blâme.
    Édouard sourit, en lui-même.
    — D’accord ! Je connaissais son père, un homme de petite noblesse, qui a commencé comme archer dans ma Maison. Cade était son treizième fils. Savez-vous que, même enfant, ce dernier ne cessait de soulever les robes des filles ? Il lui faudra apprendre à la dure qu’un officier royal doit veiller à ses fréquentations et à ses amours.
    — Et Judith, la prostituée ?
    — Elle aura sa récompense.
    Corbett se balança d’un pied sur l’autre et lorgna Warrenne.
    — Et Puddlicott et les autres ?
    — Ah !
    Édouard se retourna et son air effraya Corbett.
    — Ils seront pendus.
    — Mais Warfield est un prêtre, un moine !
    — Il a un cou, comme tout un chacun !
    — L’Église soulèvera des objections !
    — Non, je ne crois pas. Je soulignerai le fait que ces moines de Westminster sont coupables non seulement envers la règle monastique, mais encore envers moi, leur souverain ! Seigneur, comme il est plaisant d’être roi, parfois ! Il me tarde de reprocher à notre vénérable évêque de Cantorbéry et aux autres évêques le laxisme dont ils ont fait preuve dans l’exercice de leur devoir pastoral. Ils devraient veiller plus soigneusement sur leurs vignes et sur ceux qu’ils appellent benoîtement leurs ouailles.
    — J’ai juré à Puddlicott, intervint Corbett, qu’il mourrait, certes, mais rapidement. Sans mutilation. Et puis, il y a son frère...
    Le roi s’affala sur le banc.
    — Je n’ai aucun grief contre les simples d’esprit. On prendra soin du garçon. Mais Puddlicott...
    — J’ai donné ma parole, Sire !
    Le roi grimaça.
    — J’ai donné ma parole, répéta Corbett. Sachant que vous la respecteriez, Sire !
    Le monarque eut un ample geste des mains.
    — Accordé ! Accordé ! Puddlicott passera devant les juges de Westminster. Il aura un procès équitable, puis il ira au gibet.
    Le roi se frotta les mains puis adressa un sourire mauvais à Warrenne :
    — Sacré désordre, hein, Surrey ?
    — Comme vous le dites, Sire !
    Le comte regarda Corbett droit dans les yeux.
    — Mais il reste cet assassin qui rôde dans les rues et qu’on n’a pas encore capturé. Vous en étiez chargé, Corbett !
    — J’ai eu d’autres chats à fouetter ! rétorqua le clerc.
    — Vous n’avez aucune idée de son identité ?
    — Aucune. De vagues soupçons, c’est tout.
    — Les Dames de sainte Marthe vous aident-elles ?
    — Bien sûr !
    Le roi eut un air entendu :
    — Surtout Lady Neville ?
    — Surtout Lady Neville !
    — Et la vieille Lady de Lacey, mène-t-elle toujours son monde à la baguette ?
    — J’ai plus souvent affaire à Lady Fitzwarren.
    — Ah oui !
    Le roi plissa les paupières.
    — Je me souviens du jour où son mari est mort. Nous étions au pays de Galles, près de Conway, le jour de la fête de saint Martin, pape et martyr {34} . Un homme courageux, ce Fitzwarren.
    Le roi se leva en tapant dans ses mains.
    — De toute façon, Corbett, vous retournez à Londres.
    Il tendit la main et le clerc l’effleura de ses lèvres.
    — Je n’oublierai pas votre loyauté et votre dévouement, Hugh, promit-il à mi-voix.
    Puis il referma la porte derrière Corbett et s’y appuya, écoutant décroître les pas de son clerc.
    Warrenne esquissa un sourire moqueur.
    — Tiendrez-vous parole, Sire ?
    — À propos de quoi ?
    — De Cade et de cette fille, Judith.
    Le monarque haussa les épaules.
    — Naturellement. Vous connaissez la devise d’Édouard d’Angleterre : « Foi jurée, foi tenue. »
    — Et Puddlicott ?
    — Je tiendrai parole également, répondit le souverain, sardonique. J’ai une tâche pour vous, Surrey. Vous allez rejoindre Corbett à Londres, saluer de ma part le shérif, faire publiquement l’éloge de Cade et régler les détails de l’exécution de Puddlicott. Veillez à ce que sa mort soit rapide !
    — Et puis, Sire ?
    — Que ce scélérat soit écorché ! jeta le roi d’une voix sifflante. Vous m’entendez bien, Warrenne ? Je veux qu’il soit écorché comme un porc et que sa peau soit clouée à la porte de l’abbaye pour que tous sachent ce qu’il en coûte de voler Édouard d’Angleterre !

 
    CHAPITRE XIII
    Le clerc fut soulagé de

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