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Favorites et dames de coeur

Favorites et dames de coeur

Titel: Favorites et dames de coeur Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Pascal Arnoux
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se faisait aussi offrir de riches présents par les municipalités des bonnes villes de France qu’elle visitait avec le roi. Cette femme intéressée contribua ainsi à l’éclat de la Renaissance et de la civilisation française. Un demi-siècle avant l’apparition du premier « salon » (celui de Mme de Rambouillet), elle donna à la femme la mission d’élever la société au plus haut niveau : une dame de qualité devait mener honnête conversation avec tous, notamment les savants et les étrangers. Cela supposait d’assimiler des connaissances générales étendues, parfois arides, dans une époque propice en découvertes.
    La bibliothèque de Diane de Poitiers comprenait des livres de piété, des chroniques historiques, des récits de fiction et aussi des ouvrages scientifiques. La duchesse de Valentinois s’intéressa surtout à la médecine et plusieurs traités d’hygiène et d’art médical garnissaient les rayons de sa « librairie ». Férue de ce sujet, elle fut d’ailleurs une remarquable puéricultrice pour les enfants royaux. Elle les installa dans un cadre de vie approprié, choisissant les médecins et les nourrices avec soin. Elle fit reconstruire le château d’Anet selon les mêmes principes hygiénistes, qui dérivaient de l’harmonie naturelle.
    Elle participa aussi au renouvellement du code de l’amour courtois. La femme devait pratiquer l’art de la galanterie avec bienséance, par une conversation agréable et retenue ; une amante était plus désirée si elle observait de la discrétion. Les hommes se plièrent à l’exigence d’un bon ton dénué d’hypocrisie, car le XVI e siècle ignorait la fausse pudeur. Le véritable honneur de la femme était la vertu, celui de l’homme la vaillance ; la perte de ces qualités privées entraînait ipso facto la perte publique de la réputation.
    Diane arbitre politique
    Cette femme d’ordre encouragea Henri II à réprimer les hérésies religieuses. L’édit de Châteaubriant, qu’elle approuva à défaut de l’inspirer, laïcisa la procédure des chambres ardentes (27 juin 1551). Elle fit distribuer à ses amis et ses proches les biens confisqués aux condamnés. Fervente catholique, quoique plus attachée à la forme qu’au fond, elle fut sincère dans sa piété, qui lui valut le respect de la hiérarchie religieuse et influença la conduite du roi. Les protestants l’accusèrent des pires turpitudes.
    Bien qu’ardent catholique, Henri II s’allia à la ligue de Smalkade, union des princes protestants d’Allemagne hostiles à Charles Quint (5 octobre 1551) : l’aide militaire de la France lui valut les trois évêchés de Metz, Toul et Verdun (15 janvier 1552). Charles Quint ne put reprendre Metz, mais chassa les Français de Toscane au grand dépit de Catherine de Médicis. En 1555, la supériorité militaire impériale fut contenue par l’active diplomatie d’Henri II : désireux d’abdiquer dans les meilleures conditions, l’empereur accepta la conférence de paix proposée par le pape Paul IV. Conclue pour cinq ans, l’avantageuse trêve de Vaucelles permit à Montmorency de prendre le pas sur les Guise, ce qui raviva leur hostilité (5 février 1556).
    Espérant récupérer ses fiefs calabrais de Crotone et Catanzaro, Diane avait soutenu Guise, qui opérait sur le front italien.
    Mais les opérations ultérieures de la France et de ses alliés en Milanais, en Toscane et à Naples violèrent la trêve de Vaucelles. Les garnisons espagnoles d’Italie résistèrent aux assauts, alors que leurs tercios 42 , la meilleure infanterie de l’époque, infligeaient aux Français la terrible défaite de Saint-Quentin, où Montmorency fut capturé (10 août 1557). Laissant quelques troupes pour défendre la Corse et la Toscane, Guise revint en France avec ses gros. Nommé lieutenant général du royaume, il confia le pouvoir administratif à son frère le cardinal de Lorraine, tandis qu’il disposa des armées et chassa de Calais les Anglais, alliés de l’Espagne (8 janvier 1558).
    La reprise de cette ville, perdue en 1347, valut au duc de Guise un prestige national, d’autant que sa nièce Marie Stuart épousa le dauphin François (24 avril 1558). Mais Henri II se lassa vite des Guise. Il leur préférait le connétable, bien qu’un de ses neveux, Andelot, vînt à passer au calvinisme. Diane et Catherine se prononcèrent pour la paix. Diane intrigua en faveur de la libération de Montmorency,

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