FBI

que Hosty ignorait tout des véritables fonctions de Kostikov en 1963.
    Jusqu’à ce jour, James Hosty croyait que la CIA était à l’origine de la rétention d’informations concernant Kostikov. Or, les deux enquêteurs lui révèlent que c’est le FBI lui-même qui lui a caché la vérité. Wallach et Epstein lui communiquent une autre information que le Bureau lui a dissimulée : Lee Harvey Oswald était en contact à Washington avec un autre diplomate, agent secret soviétique, Vitaly Gerassimov, trésorier-payeur du KGB et un des responsables des « agents dormants » soviétiques aux États-Unis. Certains membres de la commission Warren étaient convaincus que Hosty était au courant, avant l’assassinat de Kennedy, des contacts d’Oswald avec Kostikov et Gerassimov. Quelqu’un à l’intérieur du Bureau le leur avait dit. Hosty prend conscience qu’il a été piégé.
    Le spectre d’une guerre nucléaire
     
    De retour à Kansas City où il est basé, James Hosty entame son enquête. Il passe des coups de fil à des amis haut placés, se procure des dossiers confidentiels. Enfin, il croit comprendre ce qui s’est passé au « Siège du Gouvernement » à la fin du mois de novembre 1963, juste après l’assassinat du président Kennedy.
    Tout de suite après l’arrestation de Lee Harvey Oswald, les responsables de la division n˚ 5 du FBI chargée du contre-espionnage avertissent leur chef, William Sullivan, des contacts du tireur de Dallas avec des dirigeants du KGB à Mexico et à Washington. Saisissant la gravité de la situation, William Sullivan se précipite chez J. Edgar Hoover avec le dossier Oswald. Au même instant, Al Belmont, informé par Gordon Shanklin de l’enquête du bureau de Dallas sur Oswald, donne l’ordre à Hosty de collaborer avec la police de Dallas.
    Quand William Sullivan réalise ce qui vient de se passer, il est trop tard : James Hosty est déjà en train de prendre part à l’interrogatoire de Lee Harvey Oswald. Sullivan donne alors un contrordre : Hosty ne doit à aucun prix participer à l’interrogatoire d’Oswald, encore moins communiquer les informations en sa possession à la police de Dallas. Il envoie Harlan Brown, l’un de ses hommes à Dallas, au quartier général de la police, qui intercepte Hosty juste avant la reprise de l’interrogatoire d’Oswald, suspendu le temps d’une séance d’identification.
    William Sullivan téléphone à l’ASAC de Dallas, Kyle Clark, pour lui demander de retirer du dossier Oswald les deux mémos concernant les contacts de Lee Harvey Oswald avec les diplomates agents du KGB. Il sait que James Hosty a eu accès au premier, qui est parvenu à Dallas fin octobre, mais il espère qu’il n’a pas eu le temps de lire le second, versé au dossier Oswald peu avant l’assassinat du président Kennedy. En fait, Hosty a eu connaissance des deux mémos. Sur ordre de Kyle Clark, le superviseur Ken Howe met de côté les deux documents compromettants afin qu’aucun agent de Dallas ne puisse plus y avoir accès. Howe ne les remettra à leur place qu’au lendemain de la déposition de James Hosty devant la commission Warren.
    Dans des dossiers confidentiels sans doute en provenance de la CIA, James Hosty apprend que, dès l’annonce de l’assassinat du président Kennedy, « des avions militaires surarmés ont été expédiés à destination de Cuba. Ils ont été rappelés en catastrophe juste avant leur entrée dans l’espace aérien cubain. Dans le même temps, tout l’appareil militaire de guerre US avait été placé en état d’alerte. Le Pentagone avait relevé le seuil d’alerte à “Defense Condition 3”, plus connu sous l’abréviation “Def Con 3”, ce qui équivaut à “charger son arme, la préparer, et placer son doigt sur la gâchette en attendant de tirer”. À Washington, les centres de pouvoir étaient en train de paniquer ».
    À peine entré en fonction, le président Johnson ne dissimule pas son inquiétude. Si une puissance étrangère est derrière l’assassinat de Kennedy, cela veut dire la guerre. Les contacts de Lee Harvey Oswald à Mexico semblent montrer du doigt l’Union soviétique. Si tel est le cas, la guerre sera nucléaire. « Plus tard, écrit James Hosty, Johnson dira à Earl Warren, pour le convaincre d’accepter la présidence de la commission d’enquête, que si certaines informations n’étaient pas manipulées comme il fallait – c’est-à-dire