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FBI

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Titel: FBI Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: David Carr-Brown
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fuité dans la presse, et Warren a failli perdre sa place. Depuis, il a une dent contre Hoover, qu’il traite de « boy-scout » dans les cocktails en ville.
    Très vite, le FBI est apparu comme un ennemi pour certains membres de la Commission. Afin d’éviter que J. Edgar Hoover ne se mêle de leurs affaires, ils ont refusé que le FBI enquête sur le passé de ses membres avant leur nomination. Ce n’est qu’une fois l’équipe constituée que les agents du Bureau ont pu commencer leur travail. L’enquête de ces derniers révèle que deux des membres de l’équipe juridique de la Commission appartiennent à une organisation qualifiée de subversive par le Département de la Justice. C’est une organisation parfaitement légale qui milite pour la défense des droits civiques des Américains – ce qui, à l’heure de la guerre froide, fait de ses adhérents des compagnons de route des communistes… Les deux juristes auraient dû être écartés de la Commission. Défiant le FBI, Earl Warren prend fait et cause pour eux et obtient des autres membres qu’ils s’alignent sur sa position. À la stupeur des agents du FBI, les juristes restent donc en place, mais moyennant un accès restreint aux informations les plus sensibles en provenance du FBI ou de la CIA.
    Sur le papier, à l’intérieur de la commission Warren, partisans et adversaires du FBI s’équilibrent. J. Edgar Hoover sait qu’il peut compter sur l’hostilité de principe des deux membres nommés par son adversaire, le Procureur général, Bobby Kennedy. Ce sont deux anciens responsables de la CIA : Allen Dulles et le banquier et diplomate John McCloy. Mais sa source au sein de la Commission (Gerald Ford, on l’a vu) vient de le rassurer : les conclusions des parlementaires doivent exonérer le FBI de toute faute dans la « gestion » de Lee Harvey Oswald, par cinq voix contre deux.
    Avant de prendre congé de son agent, J. Edgar Hoover lui dit de rentrer à Dallas et d’y faire profil bas. Pas un mot à personne, surtout pas à la presse ni à la police de Dallas, en attendant les conclusions de la commission Warren qui devraient être déposées avant le mois de juillet.
    « Souvenez-vous de ce que Calvin Coolidge disait à la presse : pas de commentaire, et ne me citez pas ! »
    Et c’est dans un grand éclat de rire que le Vieil Homme prend congé de James Hosty.
    La vengeance de Warren et celle de J. Edgar
     
    J. Edgar Hoover se trompe lourdement : Earl Warren fait pression sur les autres membres de la Commission pour qu’ils durcissent leurs conclusions sur le rôle du FBI dans l’affaire Oswald. Quand le président de la Commission en a fini, ils sont quatre contre le FBI, et seulement trois en sa faveur.
    Le Directeur décide alors de trouver des boucs émissaires à l’intérieur du Bureau pour leur faire porter l’entière responsabilité de la faute. « Hoover n’avait pas l’intention d’endosser le blâme, dit Cartha DeLoach. Il va donc le distribuer aux alentours. Quand j’ai appris ses intentions, j’ai rédigé un mémorandum suggérant de différer la censure visant les agents impliqués : “D’ici quelques mois, les choses se seront tassées. Il sera alors temps d’analyser les responsabilités des gens impliqués. Si on les censure maintenant, ce sera mauvais pour nos relations publiques. Entre-temps, le Bureau sera à même d’affronter la tempête.” »
    DeLoach n’est pas le seul de cet avis ; d’autres assistants-directeurs l’appuient. Mais J. Edgar Hoover a décidé, et rien ne pourra le faire changer d’avis. Il faut montrer au public que le Bureau est capable de châtier ceux de ses enfants qui ont fauté. Le Directeur a dans le collimateur dix-sept agents et leurs superviseurs. Douze d’entre eux essuient une simple réprimande – « une tape sur la main », comme on dit au Bureau, sous forme d’une lettre signée du Directeur et qui les suivra tout au long de leur carrière, puisqu’elle est versée dans leurs dossiers individuels. Quatre responsables du Bureau sont soit mutés, soit rétrogradés.
    James Hosty prend de plein fouet la fureur du Directeur. Hoover tente de le faire renvoyer du Bureau en l’accusant de n’avoir pas su anticiper les intentions de Lee Harvey Oswald. Hosty se défend devant les tribunaux et obtient gain de cause. Hoover le mute alors à Kansas City, avec une sanction administrative : Hosty est privé de salaire pendant un mois. Les

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