FBI

est une légende au sein de la CIA, où l’on dit que le héros de Mission impossible , Ethan Hunt, a été ainsi baptisé pour lui rendre hommage. Après son départ de la CIA, il s’est fait remarquer en organisant le cambriolage du siège du Parti démocrate, dans l’immeuble du Watergate, à Washington, qui sera à l’origine de l’affaire éponyme. En 1974, un chercheur découvre les photos de trois clochards prises le 22 novembre 1963, non loin du cortège présidentiel, peu avant que ne soient tirés les coups de feu mortels. Un des fils d’Howard Hunt croit reconnaître son père. Ce dernier nie, mais sur son lit de mort finit par reconnaître sa participation au complot. Mieux, il dessine l’organigramme du complot. A-t-il encore toute sa tête quand il le fait ? Au sommet, il place le président Lyndon Johnson ; en dessous, un des agents les plus fous de la CIA, Bill Harvey, et, tout en bas, les tueurs de la Mafia, dont un Corse. Le fils de E. Howard Hunt jure que son père était encore lucide au moment de sa confession. Les tenants de la théorie du complot se régalent.
    Ce n’est pas la première fois que le nom de Lyndon Johnson est cité. Quant à Bill Harvey, il a été chargé en 1962 de « superviser » les parrains de la Mafia chargés de tuer Fidel Castro, et il était présent à Dallas le 22 novembre 1963 ; réputé pour son esprit pervers, il était tout à fait capable d’organiser le jeu de piste mexicain qui a failli précipiter la planète dans un conflit nucléaire.
     
    Après avoir assisté à l’autopsie du président Kennedy, les Agents spéciaux Fox O’Neil et Jim Sibert ont contredit la thèse de la « balle magique » échafaudée pour exclure tout autre tireur que Lee Harvey Oswald. En essayant de dépiauter ce que des historiens ont surnommé l’« oignon mexicain », James Hosty s’est aventuré là où peu d’enquêteurs se sont hasardés. Les enquêtes des trois Agents spéciaux auraient dû les amener à subodorer l’existence d’un complot. Il n’en a rien été : en dépit de tout ce qu’ils ont vu et appris, tous trois se disent convaincus que Lee Harvey Oswald a agi seul. Mais affirmer le contraire pourrait les conduire à remettre en question tout ce à quoi ils croient, ce pour quoi ils ont combattu toute leur vie durant…

V
     
    Inquiétude (1964-1968)
     
    Bobby et J. Edgar – Où il est question des « Noirs » du Bureau – Tout le monde au régime ! – De l’Opération « Miburn » – Où le lecteur découvre une arme redoutable : « Cointelpro » – Mafia contre Ku Klux Klan – Où l’on fait la connaissance d’un monstrueux infiltré – FBI contre Martin Luther King – Feu sur Martin Luther King !
     
    Bobby et J. Edgar
     
    Peu de temps après la victoire de John Fitzgerald Kennedy à l’élection présidentielle, Bobby Kennedy a refusé le poste de Procureur général qui lui était offert. Joseph Kennedy, père de Bobby et de John Fitzgerald, est alors inquiet : le Président ne connaît aucun des membres de son gouvernement, il a besoin d’avoir à la Justice quelqu’un en qui il ait une totale confiance. Joseph Kennedy va donc trouver son ami J. Edgar Hoover et lui demande d’intervenir auprès de Bobby pour qu’il accepte le poste de Procureur général.
    Hoover connaît peu Robert Kennedy. Il a suivi sa carrière politique, a assisté à ses débuts au sein de la commission dirigée par le redoutable sénateur Joseph McCarthy. Mais Bobby ne s’entendait pas avec Roy Cohn, bras droit de McCarthy. Les deux hommes en sont même venus aux mains en plein Sénat. Sommé de trancher, McCarthy a choisi Roy Cohn. Bobby Kennedy a démissionné pour rejoindre la commission sénatoriale chargée d’enquêter sur les pratiques illégales au sein des syndicats américains, donc sur la Mafia. Hoover n’éprouve peut-être pas d’affection particulière pour Bobby Kennedy, mais il respecte son anticommunisme et son courage. Il estime alors qu’il ferait un bon Procureur général. Il s’en va donc le trouver pour le convaincre d’accepter l’offre de son frère. Bobby hésite et finit par dire oui.
    « C’est le pire de tous les conseils que j’aie jamais donnés de ma vie ! » confiera peu après Hoover. Tout oppose, en fait, les deux hommes : leurs origines, leur conception de la justice, mais surtout leurs priorités. Bobby Kennedy rêve d’en découdre avec la Mafia ; le directeur du FBI n’en