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FBI

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Titel: FBI Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: David Carr-Brown
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existait des preuves écrites que le FBI agissait sous la supervision du Département de la Justice… »
    Dans sa réponse, J. Edgar Hoover ne mâche pas ses mots : « Votre impression que le FBI a effectué des écoutes sous le contrôle du Département de la Justice est exacte. Et vous avez raison de penser que nous avons toutes les preuves de l’existence de telles autorisations. Toutes les écoutes effectuées par le FBI ont toujours été approuvées par écrit, et par avance, par le Procureur général. À titre d’exemple, pour la période qui vous intéresse, vous trouverez en annexe une note datée du 17 août 1961, signée de l’ancien Procureur général Robert F. Kennedy, dans laquelle il approuve l’emploi de micros dans les affaires de sécurité et de criminalité. Monsieur Kennedy, alors qu’il était Procureur général, a fait montre d’un grand intérêt en la matière. Alors qu’il se trouvait dans différentes métropoles, il a écouté le résultat de surveillances effectuées grâce à des micros et a posé des questions sur l’amélioration de l’équipement2. »
    Bobby Kennedy a un allié de taille en Edward Long, sénateur du Missouri et président du « sous-comité » chargé de surveiller « les pratiques administratives et les procédures ». Edward Long s’intéresse lui aussi aux écoutes du FBI. J. Edgar Hoover se méfie de lui ; un mémo interne du Bureau indique qu’« on ne peut lui faire confiance3 ». Mais le directeur du FBI dispose d’une carte maîtresse. Par une curieuse ironie du sort, le nom du sénateur figure plus d’une fois dans les écoutes sauvages effectuées par le FBI dans le cadre d’une enquête sur la criminalité organisée. Alors même qu’il enquête sur les méthodes du FBI, Edward Long est payé par l’avocat de Jimmy Hoffa, président du syndicat des camionneurs, les Teamsters, réputé pour ses connexions mafieuses. Les transcriptions d’écoutes réalisées par le FBI font état d’une somme conséquente : 160 000 dollars. Malin, J. Edgar Hoover propose au sénateur de lui communiquer l’intégralité des comptes rendus d’écoutes effectuées par le FBI – dont les siennes. Long refuse, mais, désormais, il sait que Hoover sait .
    J. Edgar Hoover envoie Cartha DeLoach éclairer le sénateur sur les techniques d’écoute du FBI. DeLoach suggère à Long de rédiger un communiqué affirmant que, après avoir rencontré des dirigeants du FBI, il a compris « que le FBI ne s’est jamais servi des écoutes de manière incontrôlée, et que leur emploi a toujours été justifié ». Long accepte, mais explique « qu’il ne saurait pas trouver les mots pour rédiger un tel communiqué ». DeLoach lui répond « qu’il serait ravi de préparer une telle déclaration de manière confidentielle ».
    Quand il prend connaissance du communiqué rédigé par Cartha DeLoach, Edward Long fait marche arrière. Il sait que les autres membres de la commission n’approuveront jamais une déclaration aussi favorable au FBI. Le sénateur propose à DeLoach de venir témoigner devant son sous-comité. DeLoach refuse catégoriquement, affirmant que « faire déposer un témoin du FBI, c’est comme ouvrir la boîte de Pandore à nos ennemis de la presse ».
    DeLoach est néanmoins satisfait de l’attitude du sénateur. Dans un mémo adressé à Hoover, il écrit : « Nous avons neutralisé la menace d’être gêné par le sous-comité Long, mais nous n’avons pas encore éliminé certains dangers qui pourraient résulter de la pression des médias sur lui. »
    Dix ans plus tard, une commission du Congrès affirmera : « En partie à cause de la neutralisation du comité par le Bureau, les pratiques de surveillance électronique du FBI ont été protégées d’un contrôle strict du Congrès et de l’opinion publique jusque dans les années 1970. »
     
    Le champ de bataille se déplace alors. La Cour constitutionnelle est appelée à statuer sur la légalité des écoutes sauvages du FBI. Les auditions s’annoncent délicates. Elles donnent lieu à de violentes passes d’armes entre le Procureur général, Nicholas Katzenbach, et J. Edgar Hoover.
    La Cour constitutionnelle a été saisie par les avocats de Fred Black, un des hommes les plus puissants de Washington, condamné pour fraude fiscale. Entremetteur politique, Fred Black travaille pour les responsables républicains aussi bien que démocrates. Il est

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