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FBI

FBI

Titel: FBI Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: David Carr-Brown
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loin d’être le cas à Buffalo.
    Près de dix ans plus tard, attablé chez Luigi’s, le SAC de Buffalo, Neil Welch, fait la même constatation. Au moment de régler l’addition, il dit à son Agent spécial :
    « Paul, on sait qui dirige la famille Magaddino. On sait qu’elle se fait des millions de dollars rien qu’ici, à Niagara Falls. Alors, comment se fait-il qu’on n’ait pas un seul informateur, qu’on n’ait pas ouvert un seul dossier ?
    – Mais, patron, ils possèdent tout et tout le monde ! On ne peut pas les surveiller, parce qu’ils nous surveillent en permanence. Une fois, je suis entré dans un magasin pour acheter quelque chose ; à peine revenu au Bureau, j’ai reçu un coup de fil du propriétaire du magasin : il m’a dit qu’il voulait bien coopérer avec le FBI, mais il m’a demandé de ne plus fréquenter son magasin. Juste après mon départ, deux hommes en costume-cravate étaient venus le voir pour lui demander ce que je voulais ! »
    Paul Brown poursuit :
    « Ici, ceux qui ne sont pas payés par la Famille lui sont redevables d’une manière ou d’une autre. Tout le monde en ville veut être dans les bonnes grâces du parrain… Pendant près de quarante ans, les Agents spéciaux du FBI n’ont fait que passer ici, tandis que se perpétue dans l’ombre le règne d’un Magaddino intouchable et intouché. »
    Seulement voilà : maintenant, il y a un nouveau SAC en ville et il n’est pas commode. Les quarante ans de règne de Stefano Magaddino sont sur le point de se terminer brutalement. Neil Welch n’est pas du genre classique. Ses priorités ne sont pas celles des autres SAC. La chasse aux voleurs de voitures est reléguée au second plan. Celle des braqueurs de banque aussi, quoique Welch confesse trouver « irrésistibles » les braquages en cours. Il n’a jamais pu résister au plaisir de se précipiter avec ses hommes pour interrompre un hold-up ou poursuivre des malfaiteurs. Il n’a pas froid aux yeux et aime l’action.
    Welch a compris que, en raison de la faiblesse de ses effectifs, il ne peut courir à la fois après les communistes et les mafieux. Or – et c’est ce qui le démarque du directeur du FBI – il pense que les seconds sont plus dangereux que les premiers…
    Welch s’apprête donc à affronter un ennemi redoutable. « Magaddino surveillait étroitement le FBI. Ses hommes relevaient le nom des agents et les plaques d’immatriculation des voitures qui entraient ou sortaient du garage du bureau de Buffalo. » Si les agents du FBI voulaient avoir la moindre chance face à la famille Magaddino, ils devaient passer dans la clandestinité. Welch décide donc de retirer de la circulation douze agents, qu’il délocalise.
    Le SAC ne connaît pas encore assez Buffalo ou sa région pour savoir où installer sa petite équipe. Il ne veut pas prendre le risque de les implanter en territoire mafieux. Pour lui, la seule zone sûre est celle contrôlée par l’armée. Ses agents prennent donc leurs quartiers dans un bâtiment en brique jaune à un étage du Centre de réserve de l’armée (Amherst), le long de North Forest Avenue.
    Derrière la double rangée de fil de fer barbelé, protégés par les barrières et les herses des sentinelles, les Agents spéciaux sont à l’abri des regards indiscrets. Il y a peu de chances que les hommes de Magaddino viennent voir ce qu’ils y fabriquent. Si, par hasard, un visiteur voulait s’aventurer jusqu’à eux, il ne trouverait aucun panneau signalétique trahissant un rapport quelconque avec le Bureau, pas la moindre photo de Hoover sur les murs et, sur les tables, nul papier à en-tête du FBI. Les numéros de téléphone du nouveau bureau figurent tous sur liste rouge et ne sont pas au nom du FBI. À l’intérieur, la permanence est assurée par l’homme de confiance du SAC, Francis Ryan, une véritable armoire à glace. Il est le seul à avoir conservé l’apparence d’un policier en civil. Tous les autres agents ont renoncé à leur tenue « FBI ». Jusqu’alors, le mot d’ordre était que les agents devaient être identifiables par le public dès le premier coup d’œil grâce à leur costume foncé, à leur chemise blanche, à leur cravate sage et à leur Fedora vissé sur le crâne. Neil Welch donne l’ordre à ses agents très spéciaux de se transformer en douze salopards. Ils se laissent pousser les cheveux, la barbe, endossent des bleus de travail ou des vêtements

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