FBI

Homesick Blues ) : « Pas besoin d’un météorologue pour savoir dans quelle direction le vent souffle. » Prônant la lutte armée, les Weathermen commettent des attentats à la bombe, attaquent des banques. En 1970, ils participent à l’évasion de Timothy Leary, le pape du LSD. Cette même année, trois membres du Weather Underground Organization périssent dans l’explosion d’une bombe qu’ils fabriquent. L’engin aurait dû sauter lors d’un bal donné en l’honneur des soldats se battant au Vietnam.

II
     
    Sur le fil du rasoir
     
    (1968-2009)
     

VII
     
    Renaissance (1968-1988)
     
    Où l’on retrouve Neil Welch – Un pionnier de la lutte anti-mafia – Les mafieux de l’Anchor Bar – Où l’on visite la « Batcave » de FBI – La disparition de Jimmy Hoffa – Génération Vietnam contre Mafia – Joe Pistone, alias Donnie Brasco – L’Opération « Coldwater » permet de retrouver une vieille connaissance : Santo Trafficante – Le Pouvoir et la Guerre – Jusqu’où aller trop loin ? – Les infiltrés sous la loupe de la BSU.
     
    Un SAC anticonformiste
     
    Secoué par la mort de J. Edgar Hoover, affaibli par le scandale du Watergate, ébranlé par les commissions d’enquête parlementaires, le FBI connaît au début des années 1970 une crise existentielle qui aurait pu lui être fatale s’il n’avait trouvé en lui les forces de sa renaissance. En dépit de l’héritage empoisonné de Hoover, les Agents spéciaux vont transformer le Bureau de fond en combles. Pour sauver le FBI de lui-même, ils vont faire tout ce que Hoover ne voulait pas qu’ils fassent : s’attaquer à la corruption, lutter contre le crime organisé, enfreindre toutes les règles du Bureau. Neil Welch est l’homme qui symbolise ce renouveau. Il incarne le contre-pouvoir qui va sauver le FBI : les SAC.
    Depuis les années 1960, Neil Welch a compris que le vrai pouvoir à l’intérieur du FBI est entre les mains des SAC. Ils sont seuls responsables de leurs bureaux et de leurs territoires. « Leur rôle est essentiel, dit Welch. C’est par eux que tout commence. À la sortie de l’école de Quantico, il faut cinq ans pour faire un bon Agent spécial capable d’aller n’importe où et de s’occuper de n’importe quel dossier. Le SAC est un meneur d’hommes et une source d’inspiration. Tout ce qui a lieu sur le terrain relève de sa responsabilité. Les cinquante-neuf SAC sont les meilleurs d’entre les meilleurs agents. » Welch lui-même n’est pas un SAC comme les autres. Il l’a montré dès sa première affectation à Buffalo en commençant par violer certaines règles du Bureau.
    Tout a commencé le 20 mars 1968. À Buffalo, Neil Welch est seul avec un autre Agent spécial. Il a envoyé tous ses hommes à la recherche d’un tueur psychopathe qui s’est évadé lors de son transfert de la prison d’Attica vers un hôpital. L’homme a disparu après avoir neutralisé deux gardes et pris leurs armes. Depuis, la région est terrorisée. Le psychopathe a pris un couple en otage, blessé grièvement l’homme avant de violer la femme. Il n’en est pas à son coup d’essai. Il s’appelle Winston Moseley. Quatre ans auparavant, il avait sauvagement assassiné une jeune femme à New York, et le fait divers avait passionné les principaux quotidiens de la planète en raison de son atrocité. La victime, Kitty Genovese, avait été torturée en pleine rue pendant plus d’une demi-heure, avant d’être achevée. La police établira que trente-huit voisins avaient entendu les hurlements et les appels à l’aide de cette jeune femme, sans bouger.
    Le téléphone sonne. Neil Welch répond. À l’autre bout du fil, un dentiste de la ville. Il est paniqué. Il vient de recevoir un appel téléphonique de sa fille qui lui a signalé une prise d’otages : dans son immeuble, un homme armé retient une femme et un bébé. Il a menacé la fille de les tuer si elle ne lui rapportait pas un véhicule dans les vingt minutes. « Je remets l’affaire entre vos mains », déclare le dentiste à Neil Welch. Pour ce dernier, il ne peut s’agir que de Moseley. « Dites à votre fille que je la retrouve devant l’immeuble dans quinze minutes. »
    Neil Welch appelle le garage du Bureau et demande qu’on lui prépare la meilleure voiture. Il n’en reste plus qu’une, et c’est un tas de ferraille. Il lui faudra s’en contenter. Chemin faisant, par radio, il appelle ses Agents