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FBI

FBI

Titel: FBI Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: David Carr-Brown
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spéciaux en renfort et leur recommande la plus grande discrétion. Jusque-là, il a respecté toutes les règles du Bureau, mais la suite est nettement moins orthodoxe. Arrivé sur place, le SAC prend les choses en main et monte en première ligne. D’une échoppe voisine, il appelle directement l’appartement et dit à Moseley : « Vous n’aurez pas votre voiture. En revanche, je vais venir vous parler, je peux vous aider à vous en sortir. » Quelques minutes plus tard, Welch fait face au tueur sur le seuil de l’appartement. Moseley a son arme braquée sur la tempe du bébé. Sans hésiter, Welch prend le canon et le détourne sur lui. La mère s’empare du bébé et va se réfugier dans une chambre. Doucement, ne quittant pas le tueur du regard, Welch pénètre dans l’appartement et s’assied. Le SAC n’est pas dans la meilleure posture : Moseley a toujours son pistolet braqué sur lui. De son côté, Welch tient son arme de la main gauche dans sa poche. Or il est droitier. Pour couronner le tout, il vient juste de recevoir ses nouvelles lunettes à double foyer et n’arrive pas à accommoder. Il regarde son interlocuteur tantôt au-dessus des verres, tantôt en dessous. Le face à face va durer une heure. Les deux hommes sont en pleine discussion, quand le téléphone sonne. « On ne va pas pouvoir continuer à parler, avec cette sonnerie », dit Neil Welch, qui décroche l’appareil. À l’autre bout du fil, le rédacteur en chef d’une des télévisions de New York hurle : il n’est pas content du tout, il a envoyé sur place une équipe qui attend. « Je ne vous dis pas combien ça me coûte, et ils sont assis là à ne rien faire ! » Welch se mord les joues pour ne pas éclater de rire. L’homme continue : « Ils me disent que vous êtes avec le maniaque : pouvez-vous accélérer les choses ? » Poliment, Welch répond qu’il est désolé du contretemps occasionné. En raccrochant, il réalise qu’il a peut-être un moyen de faire retomber la tension. Il se tourne vers Winston Moseley et lui déclare : « Monsieur, les médias s’impatientent. Ils ne vont pas attendre éternellement… Pourquoi ne pas s’en tenir là ?… Donnez-moi votre arme ! » Et ça marche ! Moseley lui tend son pistolet et se rend.
    À la sortie de l’immeuble, les journalistes entourent Neil Welch et lui demandent comment il a fait pour parler à un fou furieux qui le braquait avec une arme à feu. « En faisant très attention à ce que je disais », répond le SAC en regardant Moseley. Pour la première fois, Welch remarque sur le visage du tueur quelque chose qui pourrait ressembler à un sourire.
    « J’ai violé toutes les règles, j’ai fait exactement le contraire de ce qu’on m’avait appris à faire, explique-t-il. À l’époque, il n’y avait pas encore de négociateur d’équipe d’intervention ( SWAT team ). Le SAC est celui qui prend les décisions. Il n’est pas censé être en première ligne. Il doit rester à l’arrière, dans un endroit sûr ; quelqu’un de plus entraîné à ce type d’exercice doit s’occuper des pourparlers. Je pense que c’est ce qu’ils avaient essayé de m’inculquer à Quantico, mais j’ai dû loper les cours… »
    Surveiller et punir
     
    Ce n’est pas la seule classe que Neil Welch ait manquée. Au moment où il neutralise Winston Moseley, le SAC est engagé dans une opération si peu orthodoxe qu’il s’est bien gardé d’avertir le Siège de ses projets. Il craint que J. Edgar Hoover ne découvre ce qu’il est en train de faire et ne mette fin à une partie de chasse qui s’annonce passionnante.
    Tout a commencé quelque temps auparavant, lors d’une belle journée de début juin, par un déjeuner en compagnie d’un de ses Agents spéciaux dans un restaurant de la petite ville de Niagara Falls. Luigi’s sert une des meilleures cuisines italiennes de la région. Ce qui n’est pas peu dire. Welch a choisi Luigi’s, car c’est une des cantines des mafieux locaux. Tout en mastiquant ses cannellonis, il interroge l’Agent spécial Paul Brown qui lui sert de guide depuis le début de la matinée. Au commencement du repas, les questions du SAC semblent naïves, et Paul Brown y répond avec la patience qui convient. « Brown ne s’est pas aperçu que la conversation anodine a peu à peu basculé en interrogatoire en règle », se souvient Neil Welch. Au café, Paul Brown est dans ses petits souliers.
    Depuis près

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