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FBI

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Titel: FBI Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: David Carr-Brown
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investisse ses pétrodollars dans sa circonscription.
    Au début du mois de février 1980, les agents du FBI repèrent deux camionnettes aux vitres fumées, stationnées non loin de l’entrée de la maison de la Rue W. Leurs occupants sont prudents : ils n’ont pas allumé le chauffage des véhicules, afin de ne pas trahir leur présence par la buée couvrant les vitres et les pare-brise. À l’intérieur, il fait si froid que les jus d’orange gèlent ! Ils photographient et filment les allées et venues des habitants de la maison et de leurs invités. Les policiers qui leur demandent ce qu’ils fabriquent se font rembarrer par un homme qui leur dit : « Cassez-vous, vous êtes en train de foutre en l’air notre enquête ! » Renseignements pris, ce sont des journalistes de la chaîne télévisée NBC. Une autre équipe de NBC a pris place devant la maison d’un des sénateurs visés par « Abscam ». Ce que les agents du FBI redoutaient le plus vient d’arriver : des fuites ont eu lieu à destination de la presse. Ils apprennent que deux quotidiens, Newsday et le New York Times , sont entrés en possession d’une chronologie confidentielle de l’opération, rédigée à l’intention du Département de la Justice. Les responsables du Bureau négocient avec les journaux et obtiennent un sursis. Avant que le scandale n’éclate au grand jour, les journalistes laissent le temps à la centaine d’agents d’« Abscam » de boucler leurs dossiers pour pouvoir procéder aux interpellations.
    L’opération visait trente et une personnalités politiques américaines. Seul un sénateur et cinq députés sont condamnés à des peines de prison (trois ans en moyenne). Presque tous les hommes politiques « mouillés » ont démissionné, à l’exception de deux d’entre eux qui ont été exclus du Congrès. En bouclant l’opération « Abscam », John Good est confiant : il a veillé à ce que la procédure soit respectée, tous les entretiens ont été filmés et enregistrés sous la supervision d’un procureur. Mais, dès les premiers interrogatoires des hommes politiques, Good commence à déchanter. Tous mentent comme des arracheurs de dents. Ils nient avoir jamais touché le moindre cent, en dépit des films produits par le FBI. L’Agent spécial réalise que la bataille judiciaire va être rude. Mais il ne s’attend pas à ce qu’elle soit aussi brutale. À tout prendre, il préfère encore lutter contre les mafieux : ce sont des tueurs, mais ils ont leurs codes et respectent les agents du Bureau quand ils font leur travail. En revanche, avec les hommes politiques, tous les coups sont permis. La moindre décision est contestée en appel avant d’atterrir devant la Cour suprême. La vie privée des agents est passée au crible. Le couple de John Good bat de l’aile, il explose quand la rumeur fait de l’agent du FBI un homme à femmes. L’épouse de Good demande le divorce. Elle est approchée par les avocats des politiciens, à qui elle remet la comptabilité familiale. En échange, les avocats promettent de s’occuper de son divorce à titre gracieux. « Ils ont tout épluché, dit John Good, mes relevés de carte bancaire, mes chéquiers, et vous savez ce qu’ils ont trouvé ? Que j’étais fauché ! Alors ils l’ont convaincue de porter un micro sur elle pour me piéger. Elle a essayé de me faire dire des choses. Je ne me doutais pas qu’elle était sonorisée. Vous savez comment je m’en suis aperçu ? Des années plus tard, quand tout était fini et qu’ils n’ont rien pu tirer d’elle, ils lui ont envoyé la facture de leurs honoraires… »
    En s’engageant dans « Abscam », le directeur du FBI, William Webster, sait qu’il avance en terrain miné. « C’était un truc très délicat, explique-t-il. Ce pouvait être interprété comme étant une action de l’exécutif contre le législatif. Il nous fallait faire très attention à ce que ça n’apparaisse pas comme tel. » Mais ce n’était encore rien par rapport au casse-tête représenté par une deuxième opération d’infiltration baptisée « Greylord », visant une autre branche du pouvoir, la Justice.
    Opération « Greylord »
     
    Après des années passées dans le Mississippi face au Ku Klux Klan, James Ingram a été nommé SAC de Chicago, un des postes les plus importants du Bureau. Les centaines d’agents qu’il commande sont les principaux fournisseurs des tribunaux du

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